Suite à cette phrase, mon cerveau se bloque et ma bouche s'entrouvre sous le choque. Je cligne plusieurs fois des yeux, tentant de garder une certaine contenance. Mes pupilles s'élargissent considérablement et je commence à beuguer.
-Je- Pardon ?
Aron secoue la tête, un petit sourire amusé face à mon incompréhension. Rapidement, il reprend son sérieux et fait claquer sa langue. Délicatement, il attrape du bout des doigts mon menton et relève mon visage. Je le fuis du regard, mais ce geste me force à le regarder droit dans les yeux.
Des rayons de lune viennent éclairer sa bouche et ses prunelles. Il fait sombre dans la pièce, mais la luminosité y est quand même un peu présente.
-Sasha, dans tous les cas je ne te laisserai pas le choix. Je ne te laisserai pas encore une fois seule, qui sait ce qu'il peut t'arriver dans cette maison de malheur ?
Maison de malheur ? Il parle de la mienne ?
Je déglutis péniblement, commençant à comprendre la situation dans la quelle je me trouve maintenant. Sur un point, il a raison. Cette personne qui a déjà tenter de me tuer en m'écrasant, peut très bien revenir durant la nuit et m'assassiner d'une autre façon. Cette éventualité me terrifie, n'acceptant pas la vérité de ma situation macabre.
Me retrouver seule dans ma chambre, sans aucune surveillance serait comme du suicide. Je me jèterai dans la gueule du loup. Il faut vraiment être stupide pour que je fasse l'erreur une deuxième fois, à croire que ce qui s'était passé dans le parking la dernière fois ne m'avait pas déjà assez avertit..
J'en suis sûre que ce malade mentale a profité de me voir seule dans la rue pour exécuter son assassina. Heureusement pour moi, j'ai réussi à lui échapper.
-Je vois où tu veux en venir. Mais qui te dit qu'il ne va pas aussi s'en prendre à toi ? Ce mec est complètement taré, que je sois avec toi ou non il pourrait très bien s'en prendre à moi. On l'a très bien vu hier soir. Commençais-je durement.
-Et puis après tout, on ne sait même pas qui c'est... Terminais-je d'une voix difficilement assurée.
Soudainement, Aron dérive le regard, l'air coupable. Il se pince la lèvre inférieure et fronce les sourcils, une expression confuse et embarrassée sur le visage. Il ne me répond rien et un silence s'installe progressivement. Le son du tic tac de l'horloge résonne dans la pièce, augmentant mon angoisse.
Non.. Il n'est pas au courant de l'identité de cette personne ?
-Aron ? L'appelais-je.
Aucun mouvement, il est complètement immergé par ses pensées. Ses doigts se desserrent et lâchent mon menton. Sa main retombe le long de son corps et son buste se penche vers le mien. D'un coup, sa tête repose brusquement sur mon épaule. Ses genoux fléchissent et il s'abaisse légèrement. Tout son poids repose sur moi.
-Fais moi confiance. S'il-te-plaît. Juste une fois. Me chuchote t'il soudain d'une voix suppliante.
Désemparée, je ne pus que poser ma main sur sa tête. Ses cheveux me caressèrent la paume et j'entremêlais mes doigts dans sa chevelure.
Je ne savais pas quoi répondre, c'est à peine si j'arrivais à ne pas me noyer dans mon incompréhension. Il me manque encore des pièces pour terminer le puzzle de ce mystère. Je me questionne si tout n'est pas relié. Ou c'est moi qui me fais juste des idées..Mais je trouve que le meurtre de mon oncle est bien trop louche. Est-ce que ce qu'il s'est passé il y a six ans a un rapport avec ce fou ou cette folle qui a tenté de me tuer à deux reprises ? Ça peut paraître complètement illogique, mais mon intuition me mène à cette conclusion.
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Ennemis
Romance« 6 novembre 2012, mon oncle assassiné. -Le coupable ? Le père de mon meilleur ami, Aron. -Depuis ? Il me déteste. -Pourquoi ? Seul lui en a la réponse. Mais maintenant nous sommes de profonds ennemis, comme deux nations se déchirant dans une...