Ennemis

Chapitre 27

Soudainement et brusquement, une alarme incendie retentit dans tout l'établissement.

Je sursaute de peur en entendant le bruit assourdissant qui vient percer notre audition. Je plaque mes mains contre mes oreilles, regardant avec panique Aron.

Mon cœur battant à une allure affolante dans ma cage thoracique, il vient perturber d'avantage mes pensées. Je suis complètement perdue, partagée entre ce que m'a dit le brun, ainsi qu'entre cette alarme qui sonne soudainement.

-Qu'est-ce qui se pa- M'exclamais-je, me faisant interrompre par une voix venant du plafond résonnant dans l'enceinte du bâtiment.

-Veuillez évacuer calmement le bâtiment en compagnie de vos professeurs, ceci n'est pas un exercice, je répète veuillez évacuer calmement... Répète en boucle la voix du proviseur.

Alors que je me rends peu à peu compte de la situation, le couloir se transforme rapidement en un raz de marée humain, immergé par tous les élèves sortant des classes précipitamment.

Une désagréable odeur de brûlé vient pimenter mes narines. Je fronce les sourcils et plisse le nez.

Puis, je me fais bousculer de tous les côtés, ma tête se cognant contre ma porte de casier. Une main m'attrape alors que je manque de me faire emporter par la foule en totale panique. En levant les yeux, je vois le regard désespéré d'Aron, son visage tiraillé par l'angoisse et la peur.

-Sasha, reste près de moi ! S'exclame t'il.

Je me dégage violemment de sa prise, balançant sa main. Je recule instinctivement d'un pas et rétorque d'un ton froid et sec.

-Ne me touche pas ! 

Ma voix tressaille et je me mords vivement la lèvre pour éviter d'éclater en sanglots tant les émotions s'accumulent crescendo. Ça en devient insoutenable.

Les élèves se précipitant vers la sortie, ils me poussent et m'entraînent sans faire attention, m'éloignant de plus en plus d'Aron.

Je le vois fermer les yeux, passer brutalement sa main dans ses cheveux, les arrachant presque, et donner un coup de rage dans le mur.

Les portes de l'établissement grande ouvertes, je finis par les passer rapidement. Je parviens à inspirer une grande bouffée d'air, mais ça ne dure que quelques instants. De soudains coups de fusils retentissent dans tout le périmètre, faisant lâcher des cris de stupeur et de peur.

Mes yeux s'écarquillent et je ressens un soubresaut dans ma poitrine. Que ce soit élèves ou enseignants, ils sont tous réunis en groupe dans la cour, plusieurs expressions sur leurs visages. J'aperçois au loin Leena et Ailin. Je m'appuie contre le mur pour y voir plus clair et tenter de reprendre une respiration normale et de mettre en ordre mon esprit, quand pour la deuxième fois une main robuste se plaque contre ma bouche et me tire sans répit derrière le bâtiment.

Je me débats en donnant un coup de talon sur le pied de la personne derrière moi, mais celle-ci ne bronche pas et continue de reculer à l'abris des regards. Je hurle, mais à travers les doigts de mon assaillant les bruits sont étouffés.
J'arrive à balancer ma tête en arrière, assez brutalement pour heurter le nez de la personne qui est à mon avis un homme.

Mes sens sont en ébullitions et la tension est palpable. Une énorme boule d'angoisse m'envahit la gorge alors que je continue de me débattre dans tous les sens comme une détraquée.

L'homme en question grogne et me tient plus fermement, continuant de longer le bâtiment. Je mords sa main tout en lui donnant un coup de coude.

-Putain ! Jure t'il de sa voix grave et rouillée par le tabac.