Chapitre 23

2.1K 158 174
                                    

Il me fait sortir en courant, tirant sur ma main. Me rendant compte de ma tenue, je le stoppe dans son élan en le regardant en biais.

-Attends ! Je ne vais pas sortir comme ça ! M'exclamais-je.

Il me détailla quelque instant, un fin sourire s'étirant sur ses lèvres. Il se mordit l'intérieur de la joue et se pencha vers moi. Ses bras passèrent sous mes jambes et me soulevèrent du sol. Par automatisme, pour ne pas tomber, j'enroulai rapidement et brusquement mes bras autour de son cou tout en ouvrant grand les yeux.

-Qu'est ce que- Il m'interrompit en commençant sa course, s'empressant de parcourir à grandes enjambées l'un des couloirs de l'hôpital. Il les traversa et courrait plus vite quand une infirmière au loin nous interpellait et nous demandait de nous arrêter.

-C'est mieux comme ça ? Me demanda t'il malicieusement, me jetant un bref regard avant de virer à gauche pour prendre les escaliers de secours.

-Mais si on nous voit dans la rue comme ça ? On va te prendre pour un kidnappeur ! Retorquais-je, me tenant plus fermement contre lui alors qu'il descendait à une vitesse fulgurante les marches.

Il haussa brièvement les épaules, regardant de part et d'autres pour s'assurer qu'il n'y avait personne d'autre dans les parages.

-Si tu ne cris pas, ça va le faire. Me taquina t'il.

J'affichai une mine blasée devant son expression malicieuse, mais je ne peux en prononcer une qu'il poussa à l'aide de son pied une grande porte battante. Celle-ci s'ouvrît sur le parking, nous offrant une vue sur les voitures et tout le reste de la ville. Les lumières éclairaient la nuit noire, nous offrant un spectacle magnifique étant donné que l'hôpital se situait tout en haut et bien en hauteur de la civilisation.

Le vent faisait voler nos cheveux et j'inspirais un grand coup, imprégnant mes poumons de l'air fait.

Je me logeais encore plus au creux des bras d'Aron, levant la tête vers le ciel et admirant les étoiles. Mon souffle chaud contrastant avec le froid du soir se transforma en petite fumée.

-Tu peux me déposer par terre, je peux marcher seule. Dis-je d'une petite voix

-T'es pieds vont êtres gelés. Objecta t'il, reportant ses yeux vers mon visage.

-Ce n'est pas grave.

-Et si je te dis que j'en ai pas envie ? M'annonce t'il, me serrant plus fort contre son torse.

J'entrouvris la bouche, m'apprêtant a dire quelque chose, mais je me retins et un fin sourire se forma au coin de mes lèvres.

Ni une ni deux, il commença à marcher et quitta l'hôpital pour de bon. Mes pensées vagabondaient alors que nous traversions les rues de la ville sous les regards curieux des passants. Ma tête se reposa sur sa peau et le bruit de ses battements de cœur me vinrent aux oreilles.

Finalement, brisant le silence, je chuchotai.

-On va où ?

-Jusqu'au bout du monde. Insinua t'il mystérieusement, gardant les yeux rivés sur la route.

Je rigolai doucement, oubliant tous ces événements qui me pourrissent la vie rien qu'avec la présence du brun.

-Sérieusement ?

Il se mordit la lèvre, tournant légèrement la tête. Il regardait ailleurs et évitait tout contact visuel.

-Si je te le dis, ça ne va pas te plaire. Me répondît-t'il en passant dans une rue qui m'était encore inconnue.

EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant