Je papillonne doucement des yeux, émergeant lentement du sommeil profond qui m'avait envahi. Une douce chaleur dans mon dos me réconforte. Je bouge un peu et remarque que je suis collée au buste d'Aron. Une de ses mains est autour de ma taille, me rapprochant d'avantage de lui, ainsi que son nez fourré dans ma nuque et son doux souffle se percutant sur ma peau.
Les images d'hier soir me reviennent en tête. Son odeur enivrante, son toucher électrisant, son regard ensorcelant, ses mouvements envoûtants... Tout. Mon cœur se met à battre la chamade et mes joues commencent à s'empourprer. Je plaque mes mains sur mon visage et le secoue de gauche à droite, marmonnant différentes paroles incompréhensibles.
De plus, j'ai avoué à Aron que je l'aimais. Oh mon dieu, j'ai vraiment eu le courage de lui dire ça ? Après 6 ans où j'ai tenté désespérément de refouler mes sentiments, je lui ai balancé cette phrase il y a de cela quelques heures sans réfléchir...
Je souffle et me relève légèrement, jetant un bref regard au brun. Il n'est vêtu que d'un sous vêtement et son torse dénudé est collé à mon dos. Je me rends vite compte qu'aucun habit ne me recouvre, me retrouvant complètement en tenue d'Éve.
J'enlève doucement le bras d'Aron de ma taille alors que je l'entends grogner. Mes pieds se posent avec lenteur sur le parquet frais et je laisse le drap glisser le long de mes courbes. Je m'approche d'une porte fermée présente dans la chambre, l'entrouvre, et découvre avec soulagement une salle de bain.
Exactement ce qu'il me fallait.
Un peu hésitante, j'y rentre sur la défensive, puis me précipite sous la douche pour tenter de rafraîchir mes idées encore complètement embrouillées.
L'eau de la douche se jette sur moi et me réveille d'un coup. Tout en me lavant avec un savon que j'ai pris au hasard, je laisse mes pensées divaguer à droite à gauche.
Je me demande ce que doivent penser mes parents en ce moment même. Sont t'ils paniqués de ne pas voir leur fille ? Je doute que mon père pense ça, depuis longtemps il n'est devenu qu'une coquille vide sans sentiments qui est juste là pour accomplir son devoir de paternel.
J'ai un mauvais pressentiment, comme-ci tout ça n'était que le calme avant la tempête. Une certaine angoisse plane au dessus de nous, restant bien cachée est prête à s'agrandir à tout moment. Mon estomac se noue et j'avale difficilement ma salive en me rappelant ma réelle présence dans cette demeure.
Je dois fuir, fuir cette mort qui me poursuit. La simple idée qu'un ou qu'une folle furieuse veuille me voir six pieds sous terre m'horrifie et me fait frissonner chaque recoins de mon corps.
Je sors de la cabine de douche tremblante, le visage devenue pâle. J'attrape une serviette et m'enroule dedans, puis sors de la salle de bain. Je me retrouve face à un Aron fraîchement habillé, entrain d'enfiler un sweat et les cheveux mouillés gouttants, preuve qu'il vient de lui aussi se laver. Sûrement une salle de bain en bas.
Il se retourne vers moi, me regarde un instant, puis détourne le regard en se rapprochant d'une armoire. Il y sort des habits, puis il me les balance. Je les attrape au vol et les inspecte.
-Tiens, vu que tu n'as rien pour te changer je te passe des habits à moi.
Je lève un sourcil, intriguée.
-Comment ça se fait que tu as des habits à toi chez Nolan ? Demandais-je en dépliant le t-shirt trois fois trop grand pour moi.
-C'est un peu comme ma deuxième maison ici. Me répond t'il brièvement, haussant les épaules.
Je suis embarrassée. Notre discussion est neutre, comme-ci tout se qu'il s'est passé cette nuit n'est jamais arrivé.
Je lui fais un petit sourire et lui lâche un merci quasi inaudible, puis me retourne pour vite m'enfoncer dans la salle de bain et me changer.
VOUS LISEZ
Ennemis
Romance« 6 novembre 2012, mon oncle assassiné. -Le coupable ? Le père de mon meilleur ami, Aron. -Depuis ? Il me déteste. -Pourquoi ? Seul lui en a la réponse. Mais maintenant nous sommes de profonds ennemis, comme deux nations se déchirant dans une...