Je ne sais pas vraiment pourquoi ni comment, mais une fois de plus, je me retrouve à sangloter dans les ténèbres de la nuit.
J'ignore encore la raison précise de mes pleurs. Serait-ce à cause de ce qu'il s'est passé au travail le mercredi où j'ai travaillé plus tard ou serait-ce à cause de lui ?
J'ai déménager à un peu moins d'une heure de ma nouvelle école, j'ai acheté une nouvelle voiture et j'ai décroché un job de rêve dans une petite société de papeterie. Jusque là, tout allait bien. Alors que je passais ma journée comme un mercredi, devant un film, on m'a appelé pour me demander d'aller au bureau car ils avaient besoin de moi pour encoder la comptabilité. J'y suis allée, j'ai fait ma journée jusque 12h30 lorsque le patron, Sined, m'a demandé de faire des heures supplémentaires jusque 14h30 pour terminer tout ce qu'il me restait à faire, une tâche que j'ai directement acceptée car je savais que je serais payée en conséquence. J'ai toujours remarqué que Sined était proche de moi, trop proche. Il m'isolait des autres lorsque je travaillais normalement avec eux. Il NOUS isolait dans la salle de réunion et ne manquait jamais de fermer la porte. Ce mercredi là, alors que tout le monde était parti et que je travaillais dans le bureau principal, il est arrivé et m'a dit "Si tu arrives à encoder tout cela sans fautes, je te paye un verre." Prenant cette proposition sur le ton de la rigolade, j'ai accepté, l'air moqueur, heureusement, je n'y suis pas parvenue. Pendant mon encodage, il a placé une chaise juste à ma droite, il s'est positionné dessus et avait sa tete au-dessus de mon épaule. Sined est un patron aux traits tirés par l'âge, il est toutefois très gentil avec moi malgré que ses employés ne manquent pas de m'expliquer à quel point il était hautain avant. Ce jour-là, à la fin de mon encodage, il m'a demandé ce que j'allais faire de mon week-end, question à laquelle j'ai directement répondu que j'allais me reposer tout en lisant le livre "Orgeuil et Préjugés". Il a mentionné que c'était un best-seller sans oublier d'ajouter qu'un autre livre était également un best-seller : 50 nuances de Grey. Sur le coup, je me suis dite qu'on parlait de livres, mais après, il m'a demandé si j'aimais ce livre et ses questions étaient réellement remplies de sous-entendus, questions que j'esquivais poliment. Ensuite, à l'heure de partir, je m'approche pour lui faire la bise avant de rentrer chez moi, mais à ce moment, il a essayé de m'embrasser. Je me suis reculée en tournant la tête et je suis partie le plus vite possible. Une fois dans ma voiture, j'ai verrouillé ma voiture. Alors que j'allais démarrer, il m'a appeler pour me demander si je n'avais rien oublié, sur le coup, je ne le savais pas, tout ce que je savais, c'était que je devais partir rapidement. Après avoir répondu par la négative à sa question, je suis rentrée chez moi à toute vitesse et je suis restée dans ma chambre toute la fin de la journée et je n'en ai parlé à personne sauf à ma meilleure amie le lundi suivant et à ma sœur aujourd'hui.
La seconde raison pouvant expliquer mes sanglots, c'est toi, M. En réalité, notre première rencontre a réveillé quelque chose en moi que je n'avais plus réellement ressenti depuis longtemps. Tu étais l'homme parfait aussi bien au niveau du physique que du caractère. On s'est vu quelques fois et toutes ces fois où l'on se voyait, on était très proches, c'était des câlins à chaque fois. Mais au nouvel an, tout a basculé, on s'est embrassé, tu m'as dis des choses qui m'ont touchée profondément et des choses qui m'ont réellement faite tombée amoureuse de toi. Si j'avais pu contrôler mes sentiments, j'aurai fait en sorte de ne jamais tomber sous ton charme. Lorsque nous avons décidé de parler de cette soirée, tu m'as clairement dit que tu avais "bu" et qu'il n'y avait rien entre nous car nous étions amis, mais la réalité, c'est que je me refuse d'être ton amie. Mes chagrins ont été exprimés depuis le 15 février, le lendemain de la Saint-Valentin. En effet, alors que nous devions le passer entre amis, tu es allé passer cette fête avec une autre fille. Tu t'es mis à genoux devant elle en lui offrant une rose malgré tes problèmes de dos. Tout ce dont je me souviens du moment où j'ai vu cette scène, c'est que je me suis sentie détruire. Depuis ce jour, je ne mange plus car ça m'a coupé l'appétit. Nous parlons depuis ce jour de ce que je ressens pour toi, de l'espoir qui demeure en moi à ton égard, mais celui-ci n'est toujours pas détruit. J'ai toujours cette petite voix dans ma tête qui me dit "Et s'il t'aimait mais qu'il ne se l'admettait pas ?" "Et s'il voulait être sûr de se mettre en couple avec toi ?" Des si... Voilà ce qui résonne dans ma tête depuis quelques jours. C'est cet espoir, cette petite flamme au fond de mon coeur qui l'empêche de se changer en coeur de pierre qui s'entretien toute seule par la seule force de mes sentiments. Une fois de plus, je me sens anéantie, triste, faible, par terre, en train de ramper jusqu'à une aide qui me sera chère. Je me sens comme devant un mur à franchir faisant le triple de ma taille que je dois escalader par la force de mes bras, mais je n'y arrive pas, je suis assise au pied de ce mur et je ressasse tout ce qu'il s'est passé.
Pour me relever, désormais, je n'ai pas d'autres choix que de redevenir celle que j'étais devenue, soit, une salope sans coeur ni scrupule, déterminée à bafouer les sentiments des gens et à manipuler ces derniers dans le seul but de me sentir comprise. Certes, ce n'est pas la meilleure méthode, mais c'est la seule carapace que j'ai pu me construire pour résister aux chocs. Avec cette carapace, je n'ai plus de sentiments, je ne ressens plus les coups, c'est moi qui les donne.
Cette nuit sera encore une nuit sombre, mais à partir de demain, tout changera. Je remettrai mon masque et je redeviendrai indifférente aux autres, comme si je n'avais jamais retiré cette façade que j'ai monté de toute pièce. Désormais, j'escaladerai ce mur, malgré qu'il est grand, malgré qu'il est haut, je l'escaladerai car je dois avancer dans mon destin pour que l'avenir n'en soit que meilleur lorsque je pourrais enfin devenir vulnérable aux yeux de tous et insensibles aux divers coups que je recevrais.
Certes, ce ne sera pas moi car je suis plus sensible, plus attentionnée et plus gentille que celle que je veux devenir mais si je veux arrêter de souffrir, je me dois d'arrêter de penser aux autres et je dois me mettre à penser à moi un minimum et à mon bonheur.
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Une fille trop mal pour en parler
Non-FictionSi vous vous sentez triste et insignifiant, lisez ceci, histoire de vous dire qu'il y a pire.