Une fille trop mal pour en parler

L'inattendu devint désiré

J'ai toujours cru, au fond de moi, être hétérosexuelle. J'ai été éduquée dans une société où l'homosexualité est un grave péché, non seulement du point de vue de la religion, mais aussi du point de vue de mes proches.

J'ai toujours prétendu être hétéro à 200,00%, cependant, cette soirée arriva. 

Il y a un an, j'ai essayé d'embrassé une fille, parce que je me sentais attirée, désireuse mais mon désir resta un désir car cette fille était en couple. 

Je l'ai revue il y a quelques jours, lors d'une soirée bien arrosée. Elle était enfin célibataire. On a bu un petit peu pour commencer, on s'est rapprochée, elle et moi. Peu de temps après, avec mes amis, nous sommes sortis dehors, dans un petit parc pour se défouler un petit peu. Cette fille et moi sommes restées assises sur un banc tels des gardiennes veillant sur leurs amis les plus proches. 

Lors de cette soirée, ma petite sœur qui s'était révélée homo a embrassé mon meilleur ami et a passé une nuit des plus calme dans ses bras. 

Avant la nuit, tout en gardant un œil sur nos amis, nous nous sommes rapprochées et l'instant que je désirais le plus s'est produit. Nous nous sommes embrassée. Il m'est difficile de vous expliquer exactement ce que j'ai ressenti. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je me sentais heureuse, je me sentais revivre, je me sentais vivre, tout simplement. J'ai déjà eu de nombreuses conquêtes, cependant, c'étaient tous des hommes. Jamais je ne me serais douer que j'embrasserai une fille et que cette fille éveillerait tant de sentiments à la fois en moi.

La soirée touchant à sa fin, nous étions tous couchés chez notre ami qui nous hébergeait pour ce soir-là. Cette fille, #M, est restée auprès de moi la nuit. Nous avons passé la nuit ensemble, elle était dans mes bras, et je me sentais bien, j'étais tellement heureuse qu'en y repensant, je peux encore ressentir cette euphorie. 

Le lendemain, nous étions toujours très proches. En tête à tête avec moi-même lors d'une douche bien chaude et méritée, je repensais à la soirée et je me questionnais "Se souvient-elle de ce qu'il s'est passé ? A-t-elle ressenti la même chose ? Était-elle trop bourrée ?". Juste avant de partir, elle m'a pris dans ses bras et nous nous sommes embrassée à nouveau comme une promesse éphémère, un secret à garder. 

Certes, vous me direz que je ne la connais pas assez, mais j'ai l'impression de la connaître depuis bien longtemps. Dès que je reçois un message d'elle, je me sens euphorique, débordante de joie. Nous nous sommes revue le lendemain avec mon meilleur ami, qui au passage, a décidé de rester ami avec ma sœur le temps qu'elle finisse ses études et surtout, le temps qu'ils se rapprochent plus pour voir si ça peut réellement coller entre eux. Lors de cet "entretien" avec #M et mon meilleur ami, elle m'a parlé d'une autre fille qu'elle devait voir. J'avais envie de pleurer, mais par chance, grâce à mon style des plus inhabituels, je portais des lunettes de soleil. Nous nous sommes revues tels des potes, c'est quelques choses que je n'aime pas.

Elle a toujours pensé que j'était hétérosexuelle, le lendemain, j'en ai parlé au meilleur ami de ma sœur, celui qui nous hébergeait, il m'a dit que #M avait trouvé bizarre le fait que j'étais hétéro.

Avoir un plan cul est amusant l'espace d'un instant, embrassé quelqu'un pour "le fun" est exquis une fois le but atteint, sortir avec un garçon sans sentiments est agréable au début, dire je t'aime sans le penser est un mensonge, mais, comme dans tout type de relation, une fois que les sentiments s'en mêlent, cela devient très compliqué de rester objectif et réaliste. J'aimerai qu'elle comprenne mais j'ignore comment m'y prendre, je suppose que c'est mieux si elle ne sait pas, je pense qu'il faudrait que je lui dise, j'ai peur de sa réaction. 

Je l'aime, mais j'ignore comment le lui avouer, je pense que je vais le garder pour moi, terré au fond de mon cœur avec mes terreurs et mon passé. Je vais le garder pour moi afin de ne rien dévoiler pour éviter de souffrir à nouveau, comme avant. Je préfère souffrir en silence par mon manque de courage par rapport à la situation que d'affronter une vérité qui pourrait me faire du mal. Vous me direz que la vérité sera peut-être agréable à entendre, mais si ça se trouve, vous vous trompez. Je préfère souffrir en silence. Cela durera quelques temps, certes, mais j'espère toutefois qu'avec le temps, toutes mes blessures se guériront.