"Ça va ?"

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"Ça va ?", une question à laquelle on répond machinalement, une question à laquelle on ne prête pas assez d'importance.
Répondre "Oui" est facile, c'est un automatisme.

Mais quand on y réfléchit, on ne sait pas réellement quoi répondre.

La vérité ? Non, je ne vais pas bien.
Je pensais vivre dans le bonheur mais ce bonheur dans lequel je vis est superficiel, il est faux.

Je pensais aller mieux mais je me rend compte au fil du temps que ça n'a jamais changé. Je vais toujours aussi mal.

J'ai tant prié pour ne plus rien ressentir à part le bonheur mais maintenant que je ne ressens plus rien, je vis dans un bonheur artificiel.
Je ne ressens plus rien, j'ai ôté mon humanité pour essayer d'aller mieux mais ça n'arrange rien.

Le seul moment où je me sens moi-même, c'est quand on me fait un câlin et c'est là que je pourrais pleurer sincèrement. C'est là où je me sens réconfortée et en sécurité.

Je me sens vide et seule.

La solitude, on a beau avoir autant d'amis qu'on le souhaite, on se sent tous seul à un moment où un autre.
Parfois, je me demande à qui parler, à qui me confier, qui prévenir s'il se passe quelque chose mais je n'ai jamais de réponse.

J'ai des amis, j'ai une famille et un copain mais je me sens toujours aussi seule. Je ne me sens pas aimée.

"Si je meurs, qui pleurera ?" Voilà une question qui me hante. Je ne sais pas qui pleurerais. Je pense qu'on me pleurerait pendant quelques temps mais après, on m'oubliera.

J'ai mal, je me sens si vide, seule. J'ai besoin de pleurer mais désormais, je n'y arrive plus. C'est fini de pleurer, alors je met mon masque, je fausse un sourire et je fais semblant. Je fais semblant d'aller bien. J'aimerais tellement ne plus faire semblant et être sincèrement heureuse mais le bonheur m'est inaccessible. Je n'y ai pas droit, je le sais mais je ne m'y fais toujours pas.

Le bonheur que je ressens est si superficiel mais pourtant, il m'est vital. Je n'ai pas droit à un bonheur sincère, voilà pourquoi je me contente d'un bonheur superficiel. C'est ma seule source de bonheur et je ne conçois pas de le perdre.

Alors, pour essayer de survivre, je sors, je bois, je fume, je pense à me mutiler et j'attends que ça passe. J'attends d'aller mieux. Si je ne vais pas mieux, c'est que j'attends de mourir.

Une fille trop mal pour en parlerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant