Ça y est, on est dimanche matin. Je flippe un peu. Beaucoup même. J'ai peur d'y aller et qu'il n'y ai personne, ou pire encore, qu'il y ai quelqu'un. Je ne sais pas vraiment ce que je vais lui dire, ni à sa mère pour excuser ma présence.
Quand je me suis levé, tout à l'heure, je me sentais vraiment bizarre. Je ne crois pas avoir déjà ressentis ça avant. J'étais à la fois impatient et totalement paniqué. C'est encore le cas maintenant, alors que je viens d'arriver devant chez elle. J'enlève mon casque et descend de mon scooter. Je fixe sa maison d'un air hébété, comme si je ne me souvenais plus de ce que je venais faire ici.
Je décide de me secouer et j'avance avec détermination jusqu'à la porte d'entrée. Je suis toujours allé ici avec elle, et par conséquent elle avait la clé. Il n'y a pas de sonnette, alors je toque, mais pas fort, comme si j'avais peur, avant de me rendre compte que je tremble. J'essaie de me reprendre en main, et bloque celles-ci quelques secondes, jusqu'à ce qu'elles se calment, et toque encore, mais plus fort, cette fois. C'est Darina qui vient m'ouvrir au bout de plusieurs longues secondes. Elle a l'air aussi surprise que moi de me trouver ici.
- Hum, bonjour.
Elle m'observe, comme si elle ne savait pas quoi répondre.
- J'ai besoin de te parler. S'il te plaît.
Elle soupire, mais me fait rentrer. Son chien m'accueille en remuant la queue. Elle me guide jusqu'à sa chambre, et prend bien soin de fermer la porte derrière elle, puis se tourne vers moi.
- De quoi voulais-tu parler ?
J'hésite un peu, et lui rappelle doucement, comme si ça allait l'attendrir :
-Tu m'as promis qu'on aurait une discution à propos de ce qu'il s'est passé. Et je crois que j'en ai besoin maintenant.
Elle me regarde d'un air résigné.
- Oui, je m'en rappelle. J'y ai réfléchi, tu sais, mais je ne crois toujours pas que se soit une bonne idée qu'on ai des relations autres qu'amicales.
Je me prends un coup au coeur. Je m'y attendait, bien sûr, mais ça n'est quand même pas très agréable.
- T'as si peu aimé que ça ? Ou c'est parce que tu t'en empêche ?
Je la regarde encore, et vois que j'ai touché un point sensible, si sensible qu'elle ne répond rien. J'en profite pour me rapprocher d'elle et je continue.
- Pourquoi est-ce que tu te refuses les choses que tu aimes ? J'ai bien compris que tu as un contrôle sur toi-même qui me dépasse totalement. Mais t'es pas obligée, tu sais ? Tu peux lâcher prise des fois, juste avec moi, si tu veux.
J'ai touché en plein dans le mille, visiblement. Elle a les larmes aux yeux, et je m'en veux un peu d'être dur, mais je pense que c'est pour la bonne cause, que ça va mener quelque part. J'espère de tout mon coeur que je ne me trompe pas.
- Ça m'est égal, que tu ne me parles pas beaucoup. Mais tu sais que tu peux tout me dire, hein ? Je ne parlerai à personne. Je suis sûr que je peux comprendre certaines choses.
Elle secoue la tête, comme si elle voulait cacher ses larmes, les faire partir en les chassant.
- Tu ne peux pas comprendre, pas tout.
- Je peux essayer. Je veux essayer.
Elle relève la tête, qu'elle avait baissé entre temps, et me lance un regard qui montre qu'elle est en train de baisser ses barrières qui la retenait jusque là.
Soudain elle fond en larme et je me précipite vers elle pour la prendre dans mes bras, et la berce comme une enfant. Au bout de quelques minutes, elle semble se calmer, je sens ses muscles se détendre contre moi.
- Tu sais, l'autre jour, quand on s'est embrassés... j'ai beaucoup aimé.
J'ai l'impression qu'elle sourit, mais je ne peux pas voir, ça me semble si absurde de sa part. Elle relève la tête vers moi, puis me dit doucement :
- Moi aussi, j'ai beaucoup aimé.
Je souris comme un con en la regardant. Parce que je viens de me rendre compte que, bordel, je tiens beaucoup trop à elle. Alors, comme je ne sais rien faire d'autre, je pose doucement mes lèvres sur les siennes et l'embrasse.
A ma grande surprise, et pour mon plus grand bonheur, elle répond à mon baiser. Ses joues sont encore humides sous mes doigts quand je lui caresse le visage, mais ça ne me dérange pas. Je suis juste bien, je l'embrasse et elle aime ça, il ne me faut rien de plus. Mon cœur est complètement affolé et bat importe comment, mais j'essaie de ne pas y prêter attention.
Au bout d'un moment, on se décolle un peu l'un de l'autre, et je l'admire. Elle me regarde aussi, mais plus timidement, comme si elle n'osait pas, ou comme si elle avait peur que ce ne soit pas réel.
- J'aimerais bien arrêter le temps et revivre ça en boucle, qu'est ce que tu en penses ?
Et là, soudain, les coins de sa bouche se relèvent légèrement et elle sourit.
- Je suis d'accord.
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La Mystérieuse
Teen FictionDarius revient des vacances de la Toussaint et il y a une nouvelle dans sa classe : Darina. Elle ne semble pas aller bien, mais elle parle rarement d'elle et ne laisse jamais voir ses émotions. Jusqu'au jour où un de ses anciens camarade de classe d...