Le bateau de mai

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Un bateau ivre fend les vagues d'un plaisir fougueux

Emportant avec lui les précieux vers d'Arthur.

Comme le cœur de l'océan, bleu saphir,

Ils flottent dans le temps, ivres de souvenirs heureux

Qui, avant moi, ont laissés sous leurs rimes leurs histoires d'aventures.

Nul besoin d'Orphée et de sa lyre

Pour entendre le chant : celui de l'écume ;

Vaciller, danser sur les vagues, soûlé par la mer.

Vivant de papier bruni, couleur de terres

Lointaines et secrètes, peut-être, qui sait ?

Peut-être, celles-ci mènent-elles à l'Éppée du Rocher

Qui, depuis l'aube des Conteurs, s'ancre dans la légende,

Laissant ainsi aux modernes auteurs le plaisir d'une rêverie gourmande,

Dont je débute l'histoire en regardant s'éloigner à jamais

Derrière une grande voile de brume

Un bateau frêle comme un papillon de mai.*

* Vers original tiré du poème Le bateau ivre d'Arthur Rimbaud.

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