-Chapitre 10-Confessions nocturnes

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Ça doit bien faire une heure que mes pieds sont plongés dans la piscine de l'hôtel. La pleine Lune brille dans le ciel, entourée de millions d'étoiles, alors que moi, je suis seule, avec mon cœur brisé.

J'avais raison depuis le début : les sentiments ça craint. J'ai été bête de croire qu'avec Alex, cela aurait été différent. J'ai été bête de croire que je pouvais aimer et être aimée.

Tandis que je déprime seule, des pas se font entendre derrière moi. J'imagine qu'il s'agit d'un gérant de l'hôtel venu m'informer que la piscine est fermée à cette heure-ci. Cela peut aussi s'agir de mon professeur d'espagnol qui s'indigne de me voir dehors à cette heure-là. Finalement, cette personne me dépose une veste sur mes épaules nue, couvertes de chair de poule, puis s'assoie à côté de moi, en silence. Je ne veux pas savoir qui est cette personne attentionnée, car je devrai lui raconter mon récit et c'est bien la dernière chose que je veux.

Remarquant que je ne vais pas prendre la parole, cette personne le fait :

—Harley... Je...

Ok, c'est Alex. J'aurais dû m'en douter, mais quatre-vingt-dix-neuf pourcents de mon être priais pour que ce ne soit pas lui. Un pourcent l'espérait profondément.

—Harley, désolé pour mon comportement.

Je ne réponds pas. L'ignorance est le meilleur des mépris.

—Réponds, s'il te plaît. Je sais que j'ai eu tort de ne pas vouloir croire que tu aies pu changer. S'il te plaît...

Au final, je remarque sur un ton sarcastique :

—Tu viens vers moi maintenant ?

—Harley, ne commences pas...

—Quoi ? Ça fait des semaines que j'essaie de te présenter mes excuses et tu m'ignores. Mais toi par contre, je suis à ta disposition...

Ok, je cherche peut-être la petite bête, mais ça suffit. J'en ai marre d'être cette Harley victime. Contre toute attente, Alex ne s'énerve pas et répond simplement :

—Je sais. Pardon pour ça.

Je suis prise de cours. Je ne m'attendais pas à ce que soit aussi facile. Bien-sûr que je souhaitais arriver à cette conclusion, mais avec un peu de difficulté quand même...

—Harley, tu peux tout de même comprendre que je me sois renfermé lorsque j'ai appris que tu jouais encore avec moi.

—Je ne jouais plus. Je reconnais que ce jeu était la pire idée qui soit et c'est toi qui m'en as fait prendre conscience.

—Alors pourquoi n'as-tu pas arrêté tant qu'il en était encore temps ?

—Je le voulais, mais Rachel a commencé à mettre son nez où il ne fallait pas.

Alex ricane :

—Cela ne m'étonne pas d'elle.

—J'ai une question : pourquoi es-tu sorti avec elle, sachant pertinemment qu'elle jouait au Wicked Game ?

—Elle m'a dit avoir arrêté le jeu depuis la soirée du Nouvel An.

Quelle menteuse ! Je prends sur moi, afin de ne pas provoquer un scandale. Alex le remarque rapidement :

—Qu'y-a-t-il ?

Cela me ronge vraiment de lui avouer que Rachel se sert de lui comme arme contre moi, mais une petite voix, qui m'était jusque là inconnue, me raisonne. Je déclare donc :

—Demande-lui. Ce n'est pas à moi de me mêler de vos affaires de couples.

Alex secoue négativement la tête, puis dans un chuchotement qui ne semble pas m'être destiné, confie :

Wicked Game | 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant