Chapitre 1

5.7K 189 112
                                    

Pdv Alice

Aimer, s'attacher... pour moi se sont deux termes qui signifient que l'on accepte de mourir de l'intérieur au moindre faux pas...
Pourquoi ? C'est sûrement la question que vous vous posez. Et bien... tout simplement parce-que quand on vit dans un monde comme celui-là, on a tendance à s'attacher aux plus faibles et tout le monde le sait, les plus faibles comme les meilleurs sont ceux qui partent en premier. Les hommes et les femmes à qui on s'attache sont ceux qui partagent notre vie et qui finissent par mourir avec nos souvenirs...
Je le sais mieux que quiconque... j'ai déjà commencé à mourir. Asada, tu m'as fais prendre conscience du danger de s'attacher...

**FlashBack**

??? : Alice ! viens vite, la porte s'ouvre !

Je me précipite hors de ma maison sous l'appel de ma sœur adoptive. Asada saute sur place, impatiente d'aller voir le retour de ceux qui se battent dehors. Dès que la petite me voit, elle se met à courir en direction de la grande porte, sans même prendre le temps de m'attendre. Je me mets à courir à mon tour et la rattrape rapidement. Je lui attrape la main et l'amène au meilleur endroit pour voir les soldats. On monte en hauteur sur une pile de caisse et on attend patiemment.
Les portes s'ouvrent enfin.. Un silence de mort règne sur ce qui ressemble à un enterrement. Le peu de soldats qui rentrent ont pour la plupart la tête baissée, les larmes affluant sur leurs joues. Environ trois charrettes tirées par de beaux chevaux transportent une montagne de ce qu'on peut supposer être des corps. Lorsqu'ils sont partis il y a deux jours, ils étaient bien plus nombreux. Les corps qui n'ont pas été récupérés sont surement ceux des soldats ayant servis de repas aux titans.
Le silence a été rompu par une première femme qui cri face à un grand homme blond en tête du cortège. D'autres personnes se mirent rapidement à crier, demandant où se trouvait leurs époux ou leurs enfants. La phrase de trop fut prononcée par un homme un peu gassouillait persuadé que les soldats du bataillon n'étaient que des suicidaires et que leurs expéditions ne représentaient que des missions suicides. Cette révélation fit craquer certains soldats forcés de garder la tête haute.

Asada relève la tête vers moi, le visage triste. Je sais très bien à quoi elle pense. Pour elle comme pour moi les gens se trompaient sur toute la ligne. Nous deux étions persuadés que le bataillon ne fait pas des sacrifices en vains et qu'un jour leurs efforts paieront. Ces soldats sont en quelques sortes nos héros.

Asada : ils ont encore perdus beaucoup de soldats

Alice : je sais, mais n'oublie pas qu'ils se battent pour nous.

La petite fille étire un grand sourire alors que mon regard se porte sur une femme qui se dirige vers l'un des soldats restants, un petit homme aux cheveux noirs de gais et aux yeux aussi gris que le métal. Elle lui pose d'innombrables questions sur ce qui semble être un membre de sa famille. Le soldat ne la regarde même pas, le regard sombre, il continue d'avancer, laissant la femme agenouillée sur le sol, pleurant à chaudes larmes.

* * *

Une semaine après le retour des soldats, les habitants ont repris leur petite vie tranquille et les mots « bataillon d'exploration » ne sont presque plus prononcés.
Je suis dans la rue principale avec Asada à mes côtés. On marche en direction du marché quand la foule se met à crier. Je regarde autour de moi la raison de cette agitation et vois que les gens commencent à courir en direction de la porte du mur Maria.
Soudain, la paroi du mur exposée au monde extérieur se fissure jusqu'à se briser.
En haut du mur, un énorme titan, plus haut que celui-ci, nous regarde de ses grands yeux. C'est lui le responsable de la création de la brèche. Je n'ai jamais vu un titan de cette taille, ni aucun titan tout court, mais certains civile nous racontaient toujours que ces monstres ne faisaient généralement pas plus de 20 mètres de haut.
Alors que les titans commencent à pénétrer dans l'enceinte du mur, j'attrape Asada par le bras et mets à courir avec elle en direction de second mur. Je cours sans m'arrêter mais je vois bien que la petite fille a du mal à me suivre. Je vais tellement vite que ses jambes à elle ne suivent plus. Elle s'étale sur le sol et me lâche les mains. Je me tourne vers elle et cours pour aller la chercher la plus vite possible.
C'est trop tard... Un titan est déjà là. Il attrape Asada avant moi et la porte à sa bouche. Je la vois, Asada... elle me regarde terrorisée mais elle le sait... pour elle c'est fini. Elle me fait un petit signe pour me dire de fuir, les yeux remplis de larmes.
D'un seul coup, elle finit dans la gueule du titan. Le craquement de ses os ne cesse de se répéter dans ma tête tandis que je fuis vers le mur, pleurant à chaudes larmes.
Lorsque que j'arrive de l'autre côté du second mur, je constate les dégâts. Il doit manquer au moins la moitié de la population. Les civils cherchent leurs proches parfois en vin, c'est la panique...

[Livaï x Oc] Alone forever [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant