4. Le premier jour du reste de ta vie

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Ce monde, sous tous les méridiens, est une société anonyme de secours mutuel.

Ce monde, sous tous les méridiens, est une société anonyme de secours mutuel

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Lorsque Merle se réveilla de nouveau, il se sentit mieux, pour la première fois.

Il avait enfin l'esprit clair, au sortir de ce qui lui avait semblé une interminable traversée du brouillard.

Combien de temps avait-elle duré ? Une nuit ? Quelques heures ? Des jours ? Il avait perdu toute notion du temps et son horloge interne, qui était plutôt précise d'habitude, était complètement déréglée.



De la lumière filtrait à travers les interstices des fenêtres barricadées, la pièce était déserte, silencieuse, paisible. Il se rendit compte qu'il était sur un matelas confortable, recouvert d'une couette volumineuse et sa tête reposant sur un oreiller absolument moelleux. Toutes choses qu'il n'avait pas connues depuis des semaines.

Il se sentait bien, étrangement bien même. Il n'avait plus mal nulle part, était reposé et se sentait à l'aise, détendu, en sécurité.
Il se sentait quasiment... euphorique ?


Il finit par reconnaître cette impression.
 C'était une sensation qu'il connaissait bien, il l'avait très souvent recherchée et souvent trouvée au cours de sa vie : il était défoncé, tout simplement. Une jolie défonce, sympathique, légère, relaxante.


Il se souvint que la fille avait déclaré qu'il n'aurait plus mal et qu'elle allait le soigner. Pour la première partie, elle semblait avoir tenu parole, il ne savait pas quels médicaments elle lui avait donnés mais c'était de toute évidence quelque chose de costaud, cela faisait un bout de temps que les médocs normaux comme l'aspirine ou les antidouleurs classiques ne faisaient plus effet sur lui, il avait développé une tolérance bien trop haute à des trucs beaucoup plus forts.
Et pour ce qui était de le soigner... il regarda son bras avec circonspection. Son moignon était emballé dans un pansement immaculé, réalisé avec du vrai matériel médical.



Il se rendit compte seulement à ce moment-là qu'il était intégralement à poil. Cela le mit un peu mal à l'aise.
Contrairement à son petit frère, lequel était tellement pudique que c'en était au point où Merle se demandait s'il ne baisait pas dans le noir, lui n'avait aucun souci particulier avec le fait d'être vu nu (et de toute façon, la pudeur, c'était un concept qui devenait rapidement obsolète quand on passait par la case prison).
Mais l'idée qu'une totale inconnue avait profité de son inconscience pour lui retirer toutes ses fringues – et d'abord pour quelle raison elle avait bien pu faire ça ? – ne lui faisait pas franchement très plaisir.


À ce moment-là, il ne se sentit pas uniquement nu, mais aussi et surtout vulnérable.

Il ressentit soudain le besoin impérieux de trouver quelque chose qui pourrait faire office d'arme. Juste au cas où.


La morte joyeuse - Tome Un - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant