8. Paradis artificiels

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Je connais bien le capitaine Achab, j'ai été son second il y a bien des années ; je sais qui il est, c'est un homme intègre, non point un brave homme bigot comme Bildad, mais un brave homme qui jure – un peu comme moi – seulement il y a en lui bien d'autres richesses. Oui, oui, je sais qu'il n'a jamais été très gai ; et je sais qu'au retour il a eu l'esprit un peu dérangé par un maléfice, mais la douleur aiguë, lancinante que lui infligeait son moignon sanglant en était la cause ; n'importe qui le comprendrait. Je sais aussi que, depuis qu'il a perdu sa jambe au dernier voyage à cause de cette maudite baleine, il a été d'humeur changeante, parfois désespéré, parfois furieux, mais tout cela passera. Et une fois pour toutes, permets-moi de te dire et de t'affirmer : mieux vaut naviguer avec un bon capitaine ombrageux qu'avec un mauvais capitaine hilare.

 Et une fois pour toutes, permets-moi de te dire et de t'affirmer : mieux vaut naviguer avec un bon capitaine ombrageux qu'avec un mauvais capitaine hilare

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Vi descendit les escaliers pieds nus, lentement, en essayant de rendre ses pas les plus silencieux possibles.
Il était trois heures du matin, selon la montre qu'elle gardait sans une poche de son sac et, comme souvent, elle n'avait pas réussi à dormir plus de quatre heures d'affilée.

Cette fois-ci, son réveil était dû à un cauchemar, ou plus exactement au cauchemar, puisque c'était toujours plus ou moins le même qu'elle faisait.
Enfin, au moins cette fois-ci, elle n'avait pas crié.


Comme il était hors de question de se rendormir après ça, elle avait décidé d'aller prendre un livre au hasard dans la bibliothèque et de bouquiner en attendant le jour, utilisant sa seconde lampe de poche, la plus petite.


Elle traversa le couloir à pas de velours, dans le noir, poussa doucement la porte du salon et se retint de rire.

Merle ronflait comme une tronçonneuse.


Vi entra dans la pièce sur la pointe des pieds, sachant exactement où trouver la bibliothèque et s'orientant parfaitement dans le salon malgré l'obscurité.

Elle passa à côté de la table en évitant soigneusement de buter dans les chaises... et marcha sur la queue du chat.


L'animal bondit en poussant un miaulement aigu, Vi sursauta avec un glapissement de surprise, chercha à se raccrocher à quelque chose alors qu'elle perdait l'équilibre, attrapa le bord de la nappe et tomba en entraînant avec elle tout ce qui se trouvait sur la table, la lampe, la bouteille de whisky, plusieurs verres, des assiettes et des couverts.

Le tout produisit un boucan infernal et Merle bondit de son lit en hurlant.


Après quelques secondes de confusion, Vi trouva la lampe à tâtons et l'alluma. 
Elle se retrouva face à un Merle visiblement très nerveux, qui avait déjà sa hache en main.


« C'est bon ! C'est bon, pas d'panique ! C'est qu'moi ! Me tue pas ! »


Merle parcourut des yeux le carnage et poussa un soupir exaspéré.


« Qu'est-ce que t'as foutu, espèce de connasse ? cracha-t-il en balançant son arme par terre.

- Heu... j'étais venu chercher un bouquin, j'avais pas l'intention de te réveiller, mais j'ai marché sur l'autre con de chat. »

Il jeta un coup d'œil à l'horloge.

« Trois heures ?! Tu t'fous d'ma gueule ?

- J'arrivais pas à dormir. »

La morte joyeuse - Tome Un - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant