Fiction OrelxGringe - Le médaillon.

La bibliothèque.

Le lendemain après-midi, Guillaume entra dans la bibliothèque du château. Il ne savait pas où était la princesse et il avait passé la journée à flâner dans la forêt, comme une âme en peine. Il s'était même endormi contre un arbre, rêvant de la prochaine fois où il la verrait et où il pourrait l'embrasser. Il fallait qu'il lui fasse comprendre qu'ils avaient le droit d'être ensemble et de s'aimer, surtout vu qu'elle semblait partager ses sentiments et qu'elle ne savait pas qu'il était un pirate. Il était étonné d'ailleurs que son frère ne lui ait pas encore révélé sa véritable identité. C'était le seul à être au courant.

En parlant du prince, il fut étonné de le trouver assoupi sur une table, un livre devant lui. Il jeta un coup d'œil au livre qu'il était en train de lire et fit une grimace. C'était du latin, il n'y comprenait rien. Il s'assit à ses côtés et observa attentivement ses traits endormis. Il ressemblait vraiment à deux gouttes d'eau à sa sœur. Pourtant, quelque chose d'autre ressortait de lui. Mais il ne saurait dire quoi. Peut-être un sentiment de calme et... une profonde lassitude. Il soupira en s'imaginant être prince, comme lui, malgré son bon-vouloir. Il n'avait jamais réfléchi à quel point ce statut ne devait être de tout repos. Le prince avait l'air exténué et, sans prendre la peine de réfléchir, il passa une main dans sa frange tombée sur ses yeux fermés. Il sourit à la douceur de ses cheveux, pensant à quel point ils étaient semblables à ceux de sa princesse.

Il s'immobilisa alors, pensant à elle. Que penserait-elle si jamais elle le voyait agir ainsi avec son frère ? Est-ce que ce geste était déplacé ? Il retira sa main à regret de la frange du jeune prince et toucha sa petite couette à moitié défaite du bout des doigts avant de se relever. Il s'éloigna en pensant qu'il travaillait bien trop, et qu'il espérait qu'il ralentirait l'allure afin de ne pas s'évanouir.

***

Près d'une heure plus tard, alors qu'il était en train de prendre un bain de soleil, la princesse apparut devant ses yeux. Il cligna plusieurs fois des paupières et celle-ci s'accroupit à ses côtés en souriant.

« Où est-ce que vous étiez aujourd'hui ? demanda-t-il d'une voix encore ensommeillée. Je vous ai cherché partout.

- Je suis allée en ville. Je ne voulais pas vous réveiller pour ça. J'ai acheté des légumes et de la viande pour que le cuisinier puisse continuer à nous préparer de bons petits plats.

- Je vois, dit-il en se redressant. Vous m'avez manqué. »

Guillaume se pencha vers elle et l'embrassa tendrement, essayant de faire passer toute sa douceur dans le baiser. Sophie sursauta et le repoussa légèrement, ses mains sur son torse.

« C'est un peu précipité vous ne trouvez pas, chevalier ?

- Non, je ne pense pas, sourit-il en la voyant rougir. Ce n'est pourtant pas l'impression que vous m'avez donné hier soir...

- Hier soir... répéta Sophie. Oui, c'est vrai... Je me suis laissée aller, je m'en excuse...

- Il ne faut pas que vous vous excusiez. Ce n'est pas mal Sophie, dit Guillaume en pensant à ce qu'elle lui avait dit la veille.

- Mal...? Non, je n'ai jamais dit que c'était mal... C'est juste... nouveau ?

- Alors, on prendra notre temps, hein ? sourit-il.

- Il faut d'abord que j'en apprenne plus sur vous... D'où vous venez... Ce que vous aimez...

- Pas de problèmes. Je vais tout vous raconter. »

Ou presque, pensa-t-il. L'aimerait-elle encore si elle apprenait qu'elle n'était pas un chevalier mais un pirate ? Mais elle le savait déjà, non ? C'était elle qui l'avait sauvé du naufrage de son bateau et qui avait prit sa médaille. Est-ce que son frère avait réussit à lui faire croire que c'était un symbole de chevalier ? C'est vrai qu'elle ne lui avait plus jamais parlé comme à un pirate, ne lui avait plus demandé de la cacher... Mais pourtant... La première fois qu'elle l'avait soigné au château... elle avait bien parut au courant, non ? Quand elle la lui avait rendue. Avant qu'il ne le voie pour la première fois et qu'elle l'appelle chevalier... Sa tête lui tournait, il n'arrivait plus à se rappeler. Tout ça était si flou pour lui. Il ne savait plus ce qu'elle savait. Il se tourna vers elle et lui sourit, prenant sa main dans la sienne.