Dreams come true...// Bigflo et Oli

20.

C'est donc ça la solitude? 

Je regarde le paysage belge défiler derrière la vitre sale du train. J'en profite puisque ce n'était pas trop mon centre d'intérêt pendant mon séjour. Et dire que 1h avant j'étais dans un rêve et que dans 1h je me réveille. Je vis ce trajet comme un purgatoire, mais inversé. Plus j'avance plus je me rapproche de la terre et m'éloigne du paradis. Ma situation a Bruxelles n'était certes pas confortable mais ma routine parisienne l'est encore moins. 

Je met mon casque et lance du... enfin vous savez hein. Mes paupières se ferment lentement sous les doux accords de pianos de "autre part".

"Arrivé a Paris Montparnasse dans 10 minutes. Veuillez rassembler vos affaires afin de fluidifier la descente. Bonne journée"

Je récupère donc ma valise et mon sac a dos et descend de cette machine infernale. J'aperçois mon papa qui m'attend au café en face du quai. J'avoue qu'il m'avait un peu manqué. Un peu beaucoup même. J'ai pas l'habitude de dire au personne que j'aime que je les aime, mais après cette aventure je m'en sens obliger. Je cours vers lui et le prend dans mes bras comme si je ne l'avait pas vu depuis 4 ans. Lui aussi a l'air heureux. Je lui raconte mon séjour sans oublier aucun détail important, mais en omettant de lui raconter l'accident de Oli encore trop frais dans mon esprit. Plus tard, peut être. Je lui raconte les concert, la folie de la foule qui hurle, la motivation que j'y ai puisé, la gentillesse des frangins et de leurs amis mais surtout les leçons de vie que j'en ai tiré. Comme l'humilité ou le respect. Mon père a l'air fier de moi. Enfin, il arbore un large sourire. Je re-découvre le décor parisien avec ses nuages gris et sa pollution. Ça me déprime encore plus que je ne le suis déjà. Mais enfin je ne pouvais pas espérer que ce jeu dure encore longtemps. 

Sérieusement, tu pensais que t'allais y échapper encore longtemps? Tu te souviens parfaitement de pourquoi tu as voulu y aller, en dehors de ta passion. C'était pour fuir tes idées sombres, tes idées macabres qui te faisais te réveiller la nuit en sueur. Fuir le manque de confiance en toi que tu accumules chaque années en te disant que l'année d'après ne pourra jamais être pire. Fuir tes médicaments qui te change complètement et tes lames de rasoir comme échappatoire. Tu pensais t'en débarrasser ? Eh bien perdu. Te voila de retour dans la vraie vie, la véritable. Pas celle que tes stupides rappeurs te font croire.

Mon dieu, je ferai tout pour faire taire cette voix dans ma tête. Si vous ne la connaissez pas, tant mieux pour vous, je vous la présente: Anxiété, enchantée. Alors comme d'habitude je prends mes différents médicaments qui me font presque oublier mes dernières semaines. Je regarde longuement mes lames mais tombe dans un profond sommeil qui m'empêche de prendre une décision. Je m'endors donc encore une fois en espérant ne pas me réveiller le lendemain.

Enfin, tout ça se serai passer si j'étais monter dans le train.