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Tu n'étais qu'une fille de vingt ans quand cet hôpital a explosé à Lagos. Tu te souviens que tu étais scotché devant ta télé, regardant les informations qui parlaient d'elle. Les médias la qualifiaient de psychopathe, de monstre, de danger. Pourtant toi, tu n'y croyais pas. Tu te souvins qu'elle avait aidé en Sokovie, que c'était devenu un membre à part entière des Avengers.
Aujourd'hui, tu viens de fêter tes vingt-et-un ans et tu veilles sur ta mère qui est très malade. Tu n'as pas beaucoup d'argent et tu la vois souffrir. Tu paraissais horrible de penser qu'elle serait mieux si elle était déjà partie, mais la vision que tu avais d'elle, la voyant souffrir et pleurer de douleur t'arracher le cœur, jour après jour.
Il est vingt-et-une heures et tu venais de commencer ta journée de travail, dans un bar miteux dans le Queens. Tu détestais cet endroit, mais les clients bourrés qui n'avaient pas conscience de ce qu'ils faisaient te laisser des pourboires importants. Malgré ça, tu avais du mal à joindre les deux bouts. Chaque fois, tu finissais le mois avec un énorme découvert sur ton compte et ton enfoiré de banquier ne te lâchait pas.
Ta mère est décédée il y a trois mois. Tu as du mal à surmonter ça, tu es triste et c'est normal. Tu ressens également un énorme soulagement de ne plus la voir souffrir. Les soins médicaux en moins, les fins de mois étaient moins dans le rouge, mais tu ne pouvais pas t'offrir une vie confortable. Après le lycée, tu avais arrêté tes études pour t'occuper de ta mère.
Toujours en route pour ta journée de travail dans ce bar, tu marchais très rapidement en direction de ton lieu de travail. Le Queens ne t'a jamais inspiré confiance la nuit et tu avais raison. Tu n'as cessé de compter le nombre de brutes qui t'ont menacé ou ont menacé la vie d'une passante. Au loin, tu entendais une femme criait après une brute sûrement, suppliant de le lâcher ou sa vie en dépendrait. Tu t'arrêtas et cherchas d'où cela pouvait venir. Tu connaissais les moindres recoins du Queens à force de l'avoir arpenté dans ta jeunesse. Tu entendis un coup de feu qui te fit sursauter, mais la voix de la femme venait de se faire encore entendre. D'un côté, tu étais soulagée, mais de l'autre, tu étais effrayée d'avoir entendu un coup de feu. Puis quelques minutes après, un énorme rayon de lumière rose sortit d'une ruelle. Curieuse, tu commenças à t'avancer prudemment vers cette ruelle qui n'était qu'à environ deux cent mètres de toi.Par terre, tu vis la brute, inconsciente. Ton regard se porta sur son arme près de sa main, qu'il avait sûrement dû lâcher puis tu vis l'impacte d'une balle dans la benne à ordures près du type. Il avait donc raté son coup. Tu entendis un bruit provenant de derrière la benne, ce qui te fit sursauter. Tu t'avanças vers ce bruit et vit une jeune femme recroquevillée par terre.
― Vous êtes de la police ? Demanda-t-elle, apeurée.
Tu lui répondis que non, qu'elle n'avait rien à craindre et tu te présentas. La jeune femme releva la tête vers toi et tu la reconnus. Tu la trouvais plus belle en vrai que sur les photos que les médias ont montré.
― Il est mort ?
Tu ne savais pas. Ton regard se posa sur la brute qui à première vue, était mort. Tu t'accroupis près de lui et vérifias s'il y avait un signe de vie, en vain.
― Il méritait de mourir pour s'être attaqué à une femme.
La jeune femme se releva, elle était habillée d'un jogging noir et d'un sweatshirt gris avec écrit NEW YORK UNIVERSITY en bleu dessus. Tu l'avais reconnu, tu savais qui elle était, mais tu ne voulais pas la froisser ou lui faire peur. Alors tu ne dis rien.
-L'université de New York ?
-Non, je l'ai volé.
-Que faites-vous si tard dans les rues ? Lui demandas-tu, curieuse.
-Je voulais courir un peu. Mauvaise idée, je suppose.
Bien sûr que c'était une mauvaise idée, mais elle ne devait pas connaître assez New York pour le savoir. La jeune femme regardait le corps de son assaillant et ne ressentait aucune émotion. Il l'avait cherché.
-Wanda.Elle se présenta simplement et tu lui fis remarquer que tu étais enchantée de la connaître. Tu l'invitas à quitter la ruelle avant que la police n'arrive si jamais quelqu'un avait tout entendu et aurait eu l'idée d'appeler la police. Wanda marchait les mains dans les poches, sans dire un mot, elle fixait le sol et suivait tes pas. Tu avais envie de lui dire qu'elle était gentille, que l'hôpital n'était qu'un accident et qu'il ne fallait pas s'en vouloir. Tu ne connaissais rien à la magie ou aux super-héros à part ce que tu avais entendu dans les journaux, mais tu savais qu'un grand pouvoir pouvait parfois devenir incontrôlable.
― Où est-ce qu'on va ? Te demanda-t-elle.
― Je ne sais pas, je dois absolument me rendre à mon travail.
― Tu travailles ?
― Dans un bar, à deux rues d'ici. Je finis à deux heures, j'imagine que tu n'as pas envie d'attendre avant de rentrer.
― Tu imagines mal. Je peux venir ?
― Bien sûr.
Une fois dans le bar, tu t'excusas auprès de ton collègue pour ton léger retard, que tu avais vu une amie sur la route se faire embêter alors tu as préféré l'aider avant de venir. Visiblement, ton collègue s'en fichait et ne remarqua même pas Wanda qui était partie s'installer dans le fond du bar. Tu pris place derrière le comptoir et pris une bouteille d'ice tea dans le frigo. Tu l'ouvris et y glissas une paille avant d'aller la donner à Wanda.
― Je... Je n'ai pas d'argent sur moi.
Tu lui fis remarquer que ce n'était rien et que ce soir, c'était pour toi. Elle te remercia avec un sourire et tu continuas ton service jusqu'à la fermeture. Pendant tout ton service, tu ne remarquas pas que Wanda ne te quitter pas des yeux. Elle te trouvait vraiment très jolie et ta présence l'avait rapidement apaisé. À la fin du service, c'était devenu difficile de faire sortir les derniers clients bourrés qui dormaient à moitié sur la table et ton collègue avait déserté juste avant de devoir virer les clients.Wanda se leva, agacée de les voir te manquer de respect. Elle se dirigea vers un client et mit ses mains de chaque côté de sa tête, sans le toucher. Des petits filets roses se dirigèrent vers son crâne et sans broncher, le client sortit. Tu souris, mais tu ne dis rien et tu lui donnas l'autorisation de faire ça avec les derniers clients.
Une fois le dernier client sorti, tu fermas enfin la porte. Sans que tu ne le saches, Wanda avait lu en toi et elle savait ce que tu pensais d'elle et que tu savais qui elle était, mais elle avait apprécié que tu ne fasses aucune remarque sur ça. Toutes les deux, vous sortîtes enfin du bar et tu proposas à Wanda de la ramener chez elle. Celle-ci t'explique qu'elle n'a pas vraiment d'endroit fixe, qu'elle squattait dans un énorme bâtiment au nord de New York et qu'elle était venue ici par hasard. Tu avais compris qu'elle parlait du QG des Avengers, mais bien sûr tu ne dis rien.
Tu lui proposas donc de passer la nuit chez toi ce qu'elle accepta avec plaisir. Sur le chemin, vous avez beaucoup discuté. Elle te parlait de son frère et toi de sa mère. Vous aviez ce point en commun, vous savez ce que c'est de perdre quelqu'un et quelque part, ce soir là vous vous étiez promises de ne pas vous perdre.✦✦✦✦