CONTRASTE

TITRE XVIII

On rentre aux environs de 18h30 de chez señora. Les enfants sont ravis parce que celle-ci leur a raconté plusieurs histoires drôles et on a pu jouer à plusieurs jeux de société. Moi je guettais seulement Marc-Antoine. Il inspectait la maison comme un huissier de justice. Mais à part ça, tout s'est bien passé; il avait l'air d'apprécier señora autant que moi. On rentre dans la maison et je demande aux enfants d'aller regarder un peu la télé avant de prendre leur bain. Je vais dans la cuisine et je passe par la porte de celle-ci qui donne sur le jardin. Je tire une chaise et je m'adosse confortablement pour recevoir toutes les bouffées d'air frais possible mais je dois dire qu'il fait un peu frais ce soir. Je pose ma tête sur la table et je ferme les yeux.
Je reste au moins 30 minutes comme ça, dans la paix et le silence. Ne pensant à rien en particulier. Il y a juste des jours où on a besoin de ça. Je lève la tête lentement et je vois Marc-Antoine assis en face de moi. Je le regarde incrédule, comme si je suis sûre que ce n'est pas lui. Décidément, mon imagination me joue des tours...
Je redépose ma calebasse sur la table et referme les yeux. La journée m'a épuisée, je n'arrive même pas à penser normalement.
Je me relève encore une fois et je le retrouve assis en face de moi. Mon coeur manque un battement et je saute de peur en hurlant.

Moi
Mince! Tu m'as fait peur. Tu veux que je fasse un infarctus ou quoi?

Lui
Tiens. Je te rend ton téléphone.

Il le pose sur la table. Je lui lance un regard suspicieux.

Moi
Il est où le piège? Tu avais tout sauf l'air de plaisanter tout à l'heure.

Lui
Répond à l'appel qui va suivre.

Moi
De quoi tu....

A peine j'ai terminé de prononcer ces mots que mon téléphone se met à sonner. C'est beau papa. Quel timing bizarre. Je regarde Marc-Antoine et il me fait signe de décrocher. Ce que je fais.

Moi
Allô?

Lui
Ma petite chérie! J'essaie de t'appeler depuis tout à l'heure mais Antonio m'a dit que tu te reposais.

Je me reposais hein?

Moi
Oui, je me reposais. Mais....

Marc-Antoine me regarde. Je sens des éclairs dans son regard. Hum! Pardon je ne veux pas finir en morceaux.

Beau-papa
Mais...?

Moi
Mais.... mais après j'ai fait la cuisine et tout donc, j'ai pas eu le temps de prendre le téléphone.

Je change directement de sujet.

Moi
Et puis... on a deux adorables invités.

Lui
Les jumeaux Florentin?

Moi
Tu les connais?

Lui
Qui ne les connais pas? Ils sont adorables et je les connais depuis tout petits. Antonio est leur parrain.

Je regarde Marc-Antoine.

Lui
Bon, quoiqu'il en soit je voulais juste avoir de tes nouvelles et savoir si mon fils te traite correctement.

Moi
Eh bien... ça va... je suis encore vivante. Pas de quoi me plaindre.

Lui
Ah ah ah! D'accord. Parce que tu sais, il peut être difficile à vivre des fois.

Des fois? Tu m'étonnes. C'est un vrai bourreau sans coeur et aucune morale. Il me sequestre ici sans mon accord et toi tu es son complice. Pffffffff! Je ne suis même pas pressée de voir à quoi ressemble Fiore.