TITRE IX

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Cela fait deux jours que Marc-Antoine ne m'a pas adressée la parole. Je trouve qu'il prend ce qui s'est passé trop à coeur. J'espère pour lui qu'il n'a pas l'intention de ne plus se marier, sinon Hum!  Je ne parle même pas. On a déjà édités les invitations et il ne manque plus que la date du mariage pour les envoyer, on est déjà en train de coudre les habits des filles d'honneur et ma tenue de cérémonie civile. La salle est en cours de réservation et ma liste de la dot est presque prête. Je me fiche pas mal de l'épouser ou non. Mais à ce stade ci, mieux vaut le faire que de me payer la honte de ma vie devant tout le monde. Je veux rester dans ma chambre aujourd'hui, je crois que tous les tours que j'ai fait ces derniers jours m'ont fait gonflés les pieds. Ma mère me passe tous mes caprices en ce moment et je compte bien en profiter. D'autant plus que bientôt je n'en aurais plus l'occasion et ça me rend un peu triste.
Il est midi et je parcoure mes mails sur mon ordi tout en discutant par SMS avec mes copines. Marc-Antoine m'appelle. Je suis tellement surprise que j'oublie presque de décrocher. Il ne devrait pas être au boulot celui là?

                        Moi
Bonjoooour!

Quelle bécasse! Tu crois que tu travailles dans une animalerie? C'est mal parti ma vieille.

                          Lui
Bonjour. Je t'appelle parce que je suis en pause. Mon père m'a fait part de tes excuses mais je veux les entendre de ta bouche.

Non mais il est gonflé le moineau! N'empêche il est très séduisant dans son costume. Rien que pour ça, je peux bien lui faire des excuses non?

                         Moi
Je te demande pardon. Elles ne voulaient pas être méchantes mais juste te voir et discuter avec toi.

                        Lui
C'est bon. Nous serons au Cameroun en Septembre et le mariage est prévu pour le 28 au 29. Ça te va?

                         Moi
Sans problème.

L'important c'est que tu te ramènes ici pour le jour J. Le reste, c'est ton problème.

                         Lui
Ok. Je dois y aller, à plus tard.

Je ne sais pas s'il se rend compte qu'il n'y a pas que le bouton raccrocher quand on termine une conversation. Pour quelqu'un qui est amoureux, il ne dit jamais de mots doux ni rien. Au contraire, il répond aux gens sèchement et avec la plus grande désinvolture possible. Bon, au moins il n'a pas fait d'enfantillages c'est déjà ça.

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Nous voici le 27 Septembre. Marc-Antoine et son père son arrivés le 1er pour passer le mois entier ici. Apparemment le 30, on rentre direct en France. Sans lune de miel ni rien. Pfffff! Tout s'est passé très vite depuis la fois où Antonio a appelé : on a envoyé les invitations, réservé la salle, fait la dot qui en passant, n'a pas réjoui mes oncles comme ils l'espéraient. Selon eux, les prix et les choses convenues étaient trop peu comparés à ma valeur. Vous l'aurez compris, que des excuses. Les robes des filles d'honneur étaient prêtes ainsi que la mienne pour la mairie. La tenue de Marc-Antoine aussi était terminée et il avait même eu le temps de l'essayer. Elle lui va à ravir. Ma robe de mariée aussi me sied parfaitement mais je n'ai pas eu l'occasion de voir celle qui l'a essayée pour moi. Apparemment, ma belle - soeur a des examens à faire pour ses études donc du coup, il était impossible qu'elle vienne. Et ma belle - mère non plus. Et la raison qu'on m'a donné c'est qu'elle ne peut pas venir. Hum! J'ai comme l'impression qu'elle ne tient pas beaucoup à me rencontrer celle - là mais bon, on aura tout le temps de se connaître quand je serai près d'elle. Cette semaine, mon fiancé et moi ne nous sommes pas vus à la demande des parents. Selon eux, ça fait durer le suspens. Mais selon moi, c'est juste de la foutaise. L'autre par contre, il n'a même pas été fichu de m'appeler ne serait ce qu'une fois pour savoir au moins comment je vais.
Et oui. Il m'a offerte une nouvelle bague de fiançailles. Il a dû remarquer que l'autre ne valait pas un clou. En tout cas, elle est magnifique et je suis certaine qu'elle aura coûté un peu plus que l'autre. Il me l'a refilé avec plus de romantisme cette fois ci, en la passant à mon doigt.
Pour ce soir, c'est mon enterrement de vie de jeune fille et moi comme je n'aime pas les fêtes, je me suis fait un programme personnalisé: un gros pot de glace Haggen - Das devant Kuroko's basket. Je sais. Insolite pour une future mariée mais y a pas mieux pour déstresser. Surtout que les matchs vous tiennent en haleine tout le long de l'épisode. C'est juste la magie. Étant donné que mes copines sont aussi casanières que moi, aucune n'a émis d'objection. On verra bien demain si je rentre dans ma robe ou pas.
Le lendemain, j'entends une voix lointaine puis proche me réveiller. C'est ma mère.

CONTRASTE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant