CONTRASTE

TITRE XII

Je me suis profondement endormie. Le sommeil est très doux et je n'ai aucune envie de me reveiller.
Je sens soudain une main me cogner la tête. Je ne bouge pas. Elle continue encore et encore. Je me lève avec la rage.

　　　　　　　Moi
Mouf, imbécile! C'est quel comportement ça?!

　　　　　　　Lui
Descend.

Je regarde le reveil. Il est 6h30 du matin. Il se fiche de moi là?

　　　　　　　Moi
Je descend faire quoi?

　　　　　　　Lui
Je t'ai demandé de descendre. Je t'attend en bas.

Il sort. Raaaaa!!! Il va me tuer avant le temps. J'admets que ma réaction était un peu excéssive tout à l'heure... mais je déteste qu'on me reveille de façon brutale le matin. Ça me met toujours de mauvais poil.
Je soupire et je le rejoins en bas. Qui sait? Ça peut être important. Je descend et je le trouve assis à la table de la cuisine les bras croisés. Il semble m'attendre. Il me regarde intensément dès qu'il me voit. Ce qui me rend nerveuse.

　　　　　　　Moi
Alors? Qu'est-ce-qu'il y a?

　　　　　　　Lui
Je dois aller travailler bientôt. Alors fait moi un petit déjeuner. Tout le nécessaire est là.

Que..... que quoi? Hum! Eh ah. Tu me réveille en plein 6h du matin pour que je te fasse un petit déjeuner que si tu ne perdais pas ton temps en bavardages, tu serais capable de faire? Mais c'est même qui ça? Je le toise bien.

　　　　　　　Moi
Stiiiiiiiuuuuup!!!

Je remonte dans ma chambre avec les nerfs en fusion. Moi qui croyais que c'était important.... on dirait qu'il fait tout pour me mettre hors de moi. Je me jette sur mon lit et je remet la couverture jusque sur ma tête et je me rendors. Je commence à voler dans les nuages quand une douche froide me fait faire un attérrissage forcé. Je me lève en sursaut. Je suis complètement mouillée et tout le lit avec moi. Le crapaud m'a versé un seau d'eau froide.

　　　　　　　Moi
Wa boa ndé? Njé yé! Mota lemba ninka*

*Tu es malade? C'est quoi ça! Sorcier comme ça.

　　　　　　　　Lui
Tu peux dire ce que tu veux mais tu vas me faire ce petit déjeuner. Je vais me préparer et quand je descendrai... je veux que ce soit fait.

Il sort de la pièce en me laissant grelotter. Si j'attrape un rhume ce sera entièrement de sa faute. Et puis, il me parle doucement comme si je n'ai pas le choix. Quoique... c'est ce qui est vrai. Je vais dans ma salle de bain me sécher et me changer. Je descend de mauvaise grâce et je me tiens debout dans la cuisine pendant un bon moment. Mince, le paradis de la nourriture. Les étagères, les placards, le frigo. Tous sont pleins à craquer. Je doute que ce soit lui qui se charge de tout ça parce que les hommes, surtout quand ils vivent seuls, n'ont jamais le temps de faire des courses. En tout cas, j'en connais une qui va prendre beaucoup de poids ici eh eh.
Je me met donc à la recherche des œufs. Je les trouve ainsi que tous les ustensiles et les ingrédients nécessaires. Je ne sais même pas comment il les mange d'habitude, je fais seulement ma chose. Si ça ne lui plaît pas, il n'aura qu'à les refaire lui-même. Je commence à casser les œufs quand j'entends des pas dans l'escalier. Il a sûrement terminé et s'assoit pour attendre son repas. Il me parle depuis le salon.

　　　　　　　　Lui
Dépêche-toi! Je dois bientôt y aller!

Mince! Je réussissais à me calmer et tu viens en remettre une couche? Attend tu vas voir. Où est-ce-qu'elle est......
Tante Sophie nous apportait souvent des épices d'ici : de l'ail moulu, des échalotes et du curry dans des petites boîtes en verres pratiques. Mais il y avait aussi du piment et c'est ça que je cherche.
Voilà! Trouvé! Amusons-nous un peu eh eh. On saupoudre un peu notre omelette de poudre de piment, puis on ajoute du sel. Voyons voir... on agite un peu le couvercle et..... oh non! Une grosse quantité de sel s'est versée dans les oeufs. C'est vraiment pas de chance hihihi! Maintenant, on bat le tout. La poêle est bien chaude, on la verse et ta-da!!! L'oeuf spécial du Lundi matin! Allons donner à monsieur ce qu'il a demandé. Bon, je prend quand même un verre d'eau. Je ne suis pas mauvaise à ce point. Vous pensez que je devrais aussi ajouter un peu de sel dans l'eau? Non?