P Chapitre 12.

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Coucou ! Me voilà de retour!  Ça faisait longtemps, dis donc !

Les chapitres sortiront comme avant, une fois tous les deux jours. J'espère que cette fanfiction vous plaira toujours autant ! Et n'hésitez pas à laisser des commentaires, ça fait toujours plaisir !

Bonne lecture !

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Il faisait noir, la brise fraîche du soir faisait vibrer le t-shirt clair de Dipper contre sa peau. Il leva le menton vers le ciel qui était parsemé d'étoiles. Parmi elles, il reconnut la Grande Ourse. Comme il avait toujours pris l'habitude de faire, il analysa le rebord de la casserole étoilée, à l'opposée du manche, et prolongea cette distance cinq fois jusqu'à tomber sur une étoile plus brillante que les autres : l'étoile polaire. Comme à chaque fois qu'il la trouvait, il souriait, fier de lui. C'était une petite satisfaction personnelle depuis que son père lui avait présenté cette technique pour la repérer. Étant lui-même marqué par cette constellation, il se disait qu'il serait celui qui conduirait les autres sur la bonne voie, le rôle de cette étoile solitaire, scintillant de mille feux pour orienter les marins en pleine mer. Il l'observa longuement comme s'il s'agissait de la plus précieuse œuvre que le monde pouvait offrir. Cette toile de la voûte céleste agissait comme un calmant. Il se sentait apaisé, flotté vers un monde de paix où les conflits et les vices n'existaient pas.

Une odeur de brûlé et une source de lumière dans son dos le ramenèrent sur Terre aussitôt. Il se retourna et constata avec effroi que le Mystery Shack était en train de prendre feu. La peur lui noua la poitrine et il se précipita à l'intérieur.

- Pourvu que Mabel et mes oncles n'y soient pas encore ! pensa-t-il, redoutant la réponse.

Il attrapa le col de son t-shirt et le plaça contre son nez et sa bouche, l'empêchant d'inhaler le monoxyde de carbone ou tout autre élément chimique produit par l'incendie. Avançant à grandes enjambés, il grimpa à l'étage. Il défonça la porte - déjà à moitié carbonisée - par un coup d'épaule et appela sa sœur à travers son t-shirt. Les vapeurs du gaz lui piquèrent les yeux, masquant en partie son champ de vision. En avançant prudemment, il remarqua une ombre sur le lit au fond de la pièce. Ses longs cheveux bruns étaient semblables à des flambeaux de flamme, brûlant son visage déjà bien entamé. Le seul élément qu'il put discerner pour reconnaître l'identité du cadavre était le pull rose avec une licorne en son centre.

Ne pouvant y croire, il se précipita sur le corps sans vie de sa jumelle et le secoua par les épaules.

- Réveille-toi, Mabel ! Il y a le feu ! Il faut partir !

Aucune réponse en retour. Il s'empressa de taper sur ses mèches carbonisées pour faire fuir les flammes, mais ses efforts étaient vains. C'était trop chaud pour lui et elles revenaient sans cesse à la charge. Complètement sonné, il se pencha pour la porter sur son dos. Elle ne cherchait même pas à l'aider dans sa tâche désespérée. Les larmes débordant de ses yeux, il refusait de voir la réalité en face. Quand il observa son visage, il put voir que ses yeux étaient grands ouverts, éteints, en opposition avec le feu qui se gorgeait de la vie de ses victimes pour grandir encore et encore. La mort s'y reflétait et il dut se résigner à l'abandonner derrière lui. Il fallait qu'il retrouvât ses oncles. Il devait au moins en sauver un. Non sans mal, il s'éloigna de sa feue sœur, ayant l'impression qu'il marchait sur des lames de rasoir à chaque pas. Il voulait rester auprès d'elle mais il ne pouvait pas. Et cela le rongea comme si une mite déchirait ses tissus internes.

En quittant la chambre, une vive quinte de toux le saisit et il fut dans l'obligation de s'immobiliser le temps qu'elle passât. Sa tête tournait et il crut pendant un instant qu'il allait chuter dans les escaliers. Mais il ne pouvait pas abandonner. Pas avant qu'il eût vérifié que ses oncles n'étaient plus à l'intérieur de ce four crématoire. 

Il se retrouva dans leur chambre. Sa vision s'affaiblissait de plus en plus. Il finirait aveugle à ce rythme. Il retrouva Stanley au sol, face contre terre.

-Oncle Stan !!!

Il l'attrapa par une épaule et le força à se mettre sur le dos. Ses yeux étaient clos, la bouche grande ouverte. Il plaça deux doigts sur sa jugulaire, tentant de sentir son pouls. Les larmes continuaient de couler. Elles étaient chaudes, brûlantes, corrosives. Il ne sentait rien. Un sanglot l'étrangla presque tandis qu'il se penchait lamentablement sur le corps de son oncle, les mains accrochées à son t-shirt. Mâchoire serrée, les yeux crispés, il laissa le torrent se déverser sur le visage du mort.

- Di...pper...

Cette voix faible. Il se redressa vivement, examinant le lit, là où il y avait la source de ce son éraillé.

- Oncle Ford !!!

Il délaissa aussitôt le frère du survivant et se précipita sur lui, attrapant sa main à six doigts qu'il avait tendue vers lui, tremblante.

- Dipper... Sauve...toi...

- Non... Non... Pas sans toi... Il n'y a plus que t-

Il fut de nouveau saisi par une toux douloureuse. Sa tête lui pesait. Il allait s'évanouir. Jamais il n'arriverait à transporter son oncle à l'extérieur dans ces conditions.

- Dipper... C'en est fini de moi...

Ils se regardèrent longuement. L'un semblait serein, acceptant son sort, tandis que l'autre était souffrant, pleurant jusqu'à s'assécher, refusant l'inévitable.

- Va-t'en...

- Non...

La pression autour de ses mains se relâcha tandis que Stanford déclara dans son dernier souffle :

- On t'aime, Dipper...

Il ferma les yeux. L'adolescent était désormais seul. Plus aucune raison pour lui de rester en vie. Il toussa encore, la gorge en feu. Il se laissa tomber en arrière, allongé sur le dos, sur les planches pourries. Des craquements à sa droite le forcèrent à tourner la tête sur le côté. Le visage de l'inconnu était flou. Dipper ne distinguait que la fine silhouette d'un homme portant un haut chapeau. Celui-ci se rapprocha de lui et s'accroupit à ses côtés. Il approcha sa main de son visage et le contact du gant sur sa joue brûlante ne fit que nourrir son sentiment d'abandon. Cet homme n'allait rien faire pour le secourir. Sa voix lui parvint, lointaine :

- Ne m'en veux pas. Je ne fais que réclamer vengeance.

À son réveil, des frissons dus à son t-shirt mouillé par le tourment contre sa peau brûlante le parcoururent. Il était allongé dans son lit. Il faisait encore sombre, signe que le soleil ne s'était pas levé avant lui. Il faisait face au mur et tenta de se redresser. Seulement, une présence dans son dos l'en dissuada. Était-ce Mabel qui le rejoignait ? L'avait-elle entendu pleurer ou crier dans son sommeil ? Il avait besoin de réconfort. L'avait-elle senti ? La présence s'allongea derrière lui, se réfugia sous le drap et l'enlaça doucement.

Son cœur manqua de s'arrêter pour de bon quand il constata que la présence était bien trop grande pour appartenir à sa sœur. Cette personne avait une odeur qui lui était inconnue. Il sentit son cœur s'affoler dans sa poitrine, sa respiration devenir erratique. Il prit peur et chercha à crier. Hélas, il n'en eut pas le temps car l'une des mains de son assaillant se plaqua contre sa bouche tandis que son bras libre le rapprocha davantage contre son torse ferme. Il était prisonnier de ses bras. Sa jambe gauche passa au-dessus des siennes, le restreignant davantage dans le choix de ses mouvements. Ses seuls membres libres furent ses bras qu'il rabattit contre l'un des siens pour le griffer ou tenter de l'éloigner. Mais il était comme un surhomme. Dipper était sous l'emprise d'une attraction vampirique, le rendant vulnérable, incapable de se défendre. Le souffle de cet inconnu percuta sa nuque, l'électrisant de la tête aux pieds. La voix rauque de son rêve se propagea tout contre son oreille. Ses lèvres étaient si proches qu'elles l'effleuraient. Il devina un sourire.

- Comme on se retrouve, mon cher Pinetree.

BillDip - Un pacte démoniaque.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant