BillDip - Un pacte démoniaque.

A Chapitre 22.

Ils montèrent les escaliers, le brouhaha festif résonnant dans leur dos. Leurs pas claquèrent sur chacune des marches avant d'être étouffés par la moquette qui recouvrait le sol. Ils s'engouffrèrent dans le long couloir qu'avait emprunté Dipper pour arriver dans le grand hall. Plus ils s'éloignaient, plus la musique devenait lointaine, comme s'ils s'engageaient dans un autre monde plus tranquille. La main de Bill dans le creux de son dos le quitta finalement pour se laisser pendre le long de son corps. Dipper jeta un œil furtif en direction du démon qui regardait droit devant lui, un sourire amusé au coin des lèvres. Il se demanda ce qui pouvait bien se passer dans sa jolie tête blonde pour trépigner à ce point d'impatience. Celui-ci remarqua qu'il se faisait longuement épier et il décida de tourner la tête à sa droite, croisant le regard intrigué de son prisonnier. Les rougeurs de honte qui emplirent ses pommettes l'amusèrent beaucoup. Un petit rire narquois se faufila jusqu'aux tympans de Dipper, ce qui amplifia sa gêne.

- Je ne savais pas que cette apparence te faisait tant d'effet, Pinetree !

- Ne prends pas tes désirs pour la réalité ! s'offusqua Dipper, la voix trahissant ses véritables pensées.

Ils arrivèrent devant la chambre de Bill - qui était aussi celle de Dipper, désormais - et, alors que l'humain s'apprêtait à actionner la poignée, un bras se posa contre la surface plane de la porte. Il redressa le menton, analysant ce qui était en train de se produire. La présence de Bill dans son dos le surplomba, mêlant leur ombre en une. Le souffle caractéristique contre son oreille fit accélérer les battements de son cœur et il s'immobilisa comme un petit animal sur la route quand il aperçoit les phares d'une voiture. Pétrifié, tout son corps était fébrile. Quand Bill était dans les parages, il ne savait plus où donner de la tête. Il perdait tous ses moyens et il n'appréciait vraiment pas ce sentiment de soumission.

- Ne te mens pas à toi-même. Je vois tout de suite ce que ton corps réclame.

Sa voix rauque tout contre lui lui procura la chair de poule. Son souffle se fit plus lourd. Il était paralysé par des émotions contradictoires. Une main gantée se fraya un chemin sur son ventre, effleurant du bout des doigts ses côtes, sous son blazer. Dipper haleta brusquement et posa ses mains tremblantes sur la porte pour se maintenir en équilibre. Le bassin de Bill se cala contre son fessier et il se sentit en insécurité. Personne n'était dans les couloirs et si quelqu'un venait à apparaître, il paraissait évident qu'il n'interviendrait pas au risque de s'attirer les foudres du maître des lieux.

- Je...ne veux rien...venant de toi..., parvint-il à dire entre deux respirations.

La main qui apprenait les détails de son corps remonta et elle se referma fermement sur sa mâchoire inférieure, le forçant à serrer les dents, et donc à se taire.

- Menteur, répondit-il sur un ton taquin avant de mordre sévèrement le cartilage de son oreille.

Dipper retint un gémissement qui lui racla la gorge, fronça les paupières. Il était vulnérable, et il espérait que Bill se lassât rapidement. Comme si ses paroles avaient été entendues, le dominant de la situation s'éloigna et ouvrit la porte pour pousser le garçon à l'intérieur de la pièce. Il chancela un peu, pris au dépourvu, et fit aussitôt volte-face, analysant les faits et gestes de Bill qui se contenta de fermer la porte comme si rien n'était. Ils se trouvaient isolés du monde, seuls dans cette vaste chambre. Dipper chercha à s'éloigner, reculant d'un pas, le regard craintif. Mais quand le démon se tourna vers lui, il ne sembla pas faire attention à lui. Il se dirigea vers la porte qui menait à la petite salle de bains et lui proposa d'aller se laver avant d'aller dormir. Toutefois Dipper demeura toujours méfiant, les épaules légèrement rehaussées comme s'il cherchait à imiter une épaisse tortue. Il se dirigea malgré tout vers la petite pièce contiguë. Il referma la porte, sans oser lever les yeux vers Bill qui restait planté devant la porte. Il constata qu'il n'y avait pas de verrou et il s'inquiéta en pensant qu'il pouvait le rejoindre à tout moment. Il essaya cependant de ne pas trop y penser.