La tour Eiffel, bel endroit pour mourir.

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Le métro s'arrête à l'arrêt...

Une dame entre. Elle tient par la main un petit garçon et une petite fille. Les deux petits vont s'asseoir. Elle les rejoint. Elle les regarde avec amour.

Un peu plus loin un couple se tient la main. La femme se caresse le ventre. Il est bien arrondi. Elle est enceinte. Environ quatre cinq mois à vu d'oeil.

Le métro s'arrête à l'arrêt suivant. Un autre couple est là en train de s'embrasser.

Je descends. Je traverse la station et sors à l'air libre.

Je marche doucement. Toujours tout droit.
Le problème avec les grandes avenues ou les boulevards, c'est qu'il y a plein de gens heureux pour t'exiber leur bonheur sous le nez. Des couples, des familles, des mères et leurs enfants ou des pères et leurs enfants.
Et toi tu te retrouve seule à marcher comme une conne sans aucun but précis même si, pour moi il y a but.

Je continue mon chemin et, regarde autour de moi.
Oui. Je pense que mon choix est le bon.
Le monde est un amas de pourriture. Nous les Hommes, et je dis Homme avec un grand H parce que nous sommes tous responsable. Homme comme Femme.

Si le monde est si pourri c'est parce que nous l'avons, nous tous, autant que nous sommes, presque tous gâché et pourri.

Ça arrive à tout le monde de faire des erreurs mais, des erreurs comme celles ci ne sont pas pardonnable.
Oui vous allez dire que je suis un peu dure mais, des erreurs qui ont pour conséquences des milliers et des milliers de morts sur la conscience, ne sont pas vraiment pardonnable.

Les sois disant erreurs qui ne le sont plus au fil du temps, sont très grave et, il est sûrement trop tard pour réparer ces erreurs.
Non mais sérieux, on la pourrit vraiment notre planète. Attends, guerres, esclavages, discriminations, racisme, et j'en passe. Et puis il y a aussi les pollutions, les gâchis, et tout le reste.

-Hé attention !

Je suis sorti de mes pensées par un cri. Un homme vient de se faire bousculer par un autre qui, lui, ne s'est même pas arrêté ni, même excusé.

Quand je dis que ce monde est pourri.

Je continue mon chemin.

J'arrive enfin.

Je vais à la billetterie et, commence à monter les escaliers.

Ce n'est pas la première fois que je viens à la tour Eiffel mais, c'est la première fois que je viens pour cette raison là.

Je monte. Au fur et à mesure que je monte, les gens rétrécissent. C'est cela que j'aime dans les bâtiments historiques montant.
Monter.
Monter et peu à peu, m'éloigner.
M'éloigner des gens et m'enfermer dans mon monde de solitude.

J'arrive enfin au 2eme étage. Je me dirige vers le restaurant mais, au lieu de m'y arrêter je passe par la porte pour le personel. Celle où c'est écrit "privé".
Privé mon cul ouais.

Je passe tranquillement. Personne n'est présent de toute façon.

Le couloir que j'ai emprunté comporte plusieurs porte. Sûrement les vestiaires.

Le couloir débouche enfin sur la porte que je cherchais.
La porte donne sur une mini cour. La cour où le personnel vient à la pause pour fumer.

La cour est bien sûr au bord des barrières de sécurité. On est quand même à la tour Eiffel.

Bref. Je monte sur la barrière et rase le mur pour me retrouver, quelques secondes plus tard, dans un espace un peu comme une cour mais en plus grand et en plus il n'y a personne.

Je me décale un peu pour m'éloigner du mur mais, je reste debout au bord du précipice.

Je regarde au loin la ville. Paris est une grande ville. Elle pourrait être belle si il n'y avait pas autant de choses pour la gâcher.

Je baisse les yeux.
C'est vrai que ça pourrait décourager masse de personnes mais, moi ma décision est prise. Je sais que ma décision est prise et elle est irrévocable. De toute façon il n'y a plus rien ni personne pour essayer de me retenir sur cette terre.

Je me rapproche un peu du bord.

C'est vrai que la vue sur Paris est belle.

La tour Eiffel. Bel endroit pour mourir non ?

J'inspire ma dernière bouffée d'air. Je crois que la seule chose qui me manqueras réellement sur cette terre est, le vent. J'adore le vent.
Les courants d'airs qui te passent dans les cheveux. C'est très agréable.

J'inspire donc ma dernière bouffée d'air en fermant les yeux.

Je les réouvres.

Je me penche, j'ouvre les bras et bascule dans le vide...

Mes frères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant