Confidences

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-Eh toi là bas. Oui en vert. Qu'est-ce que tu faisais dans l'espace privé ?

Je ferme les yeux.
Pas possible. J'étais si près du but. Passée inaperçu.
Presque.
Forcément il a fallu que quelqu'un me remarque.
C'est ça mon problème dans la vie. Je passe inaperçu tout le temps. Je passe inaperçu quand je me sens seule ou quand j'ai besoin de quelqu'un pour me consoler ou pour juste parler et, les gens ne me voient que quand il ne faut pas.

Je réouvres les yeux.
Je sais.
Je sais ce que je dois faire.
Je sais aujourd'hui que, ça n'a plus vraiment d'importance.
De toute façon, ça n'a jamais vraiment eu de l'importance.
Mes paroles.
Mes gestes.
Ma vie.
Pour les gens j'ai toujours été la fille orpheline.

Je réouvres les yeux.
Je sais.
Je sais ce que je dois faire.
J'inspire un bon coup et, je tape le plus grand sprint de ma vie.
Je sors en trombe du restaurant et cours le plus vite possible vers les escaliers, l'employé sur mes talons. Il me crie de m'arrêter. De revenir. Je ne l'écoute pas et continue à tracer.

Je dévale les escaliers à pleine vitesse en essayant d'éviter les gens.
C'est ça le problème à la tour Eiffel. Il y a toujours des gens. Bon comme un peu partout à Paris vous allez me dire mais bon.

J'arrive enfin en bas de l'édifice. Je ralentis l'allure pour ne pas me faire remarquer. Les touristes sont présents malgré que nous soyons en Mars.

Je continue à marcher tête baissée. Je ne sais pas si l'employé me suis toujours ou pas.

Je me faufile à travers la foule, traverse la route et, passe à travers une ruelle.
Plus je marche plus je m'éloigne de la tour, des touristes, des passants, du bruit de la foule et des voitures.

Je marche depuis je ne sais plus combien de temps.
Je n'ai plus conscience de rien.
Je ne sais l'heure qu'il est.
Je ne sais qu'elle jour nous sommes.
Je sais juste que, tout mon corps est dans un bien être léger.

Je m'arrête enfin. Je relève la tête et regarde où je suis. Dans mon errance, je n'ai même pas remarquée que je suis arrivée jusqu'au bois de Boulogne.

Je vais m'asseoir sur un banc pas loin et respire l'air frais de la fin de journée. Le vent vient doucement me caresser le visage.
Je ferme les yeux et m'abandonne au doux plaisir de la simple solitude.

Ça doit faire une bonne demi heure que je suis là quand j'entends une voix m'interpeller, qui me fait sortir de ma léthargie. Une voix qui ne mets plus tout à fait étrangère.
-Laya !

J'ouvre les yeux. Je regarde autour de moi. Je les vois enfin.

-Qu'est-ce que vous faites ici ? Non mais vous allez pas me lâcher à la fin ?! Je vous ai dit de me laisser tranquille.
Leur crie-je dessus.

-Oh du calme. T'inquiète pas on te veux rien. Me calma le métisse. Et pour ce qui est de ce que l'on fait ici, on se promenait tranquillement puis on t'a vue toute seule sur un banc sans bouger. On s'est demandé si il t'étais arrivé quelque chose mais nous nous sommes fait du souci pour rien à ce que je vois.
-Oh heu...

Je ne sais pas vraiment quoi dire. C'est vrai que je me suis mal comportée avec eux. Après tout ils voulaient juste m'aider.
-Pardon.
-Pourquoi ?
-En fait je le sais pas trop. Pour mon comportement je suppose. Après tout, c'est moi la fautive ici. C'est moi qu'on devrait engueuler.
-Non. Et puis tu avais tes raisons. Même si tu n'as pas tort sur tout par rapport à ta façon de te comporter envers nous.

Me rassura Jordan, le blond qui m'avait rappellé des choses que je n'aurai pas du oublier comme, le fait qu'ils m'aient sauvé la vie tout à l'heure, en me faisant un clin d'oeil.

Ce qui me fit sourire.

-Oui. Excusez moi. En fait je me sens un peu perdue ces derniers temps.
-Ah bon ? Pourquoi ?
-Je ne sais pas trop. En fait, depuis que je suis toute petite ma vie dérape et, je ne sais pas vraiment quoi faire. Ces derniers temps...C'est comme si ma vie n'avait plus vraiment de sens. Bon elle n'en a jamais vraiment eu mais, c'est comme si, tellement ma vie est nulle que, je devait la gâcher encore plus vite. C'est très étrange et je suis en train de me dire que ce qui est encore plus étrange c'est que je suis en train de vous raconter ma vie alors que l'on ne se connaît même pas. Peut être que je me dit que comme vous m'avez sauvé la vie...heu. Je ne sais pas. Je n'ai pas les idées très claires.

Je m'arrête de parler et baisse les yeux embués par les larmes. Et voilà je pleure. Je pleure. Non mais je pleure. Non mais les mecs ça doit faire au moins cinq ans que je n'ai pas pleuré en public et, 2 ans que n'ai pas pleuré du tout.

Je sens que quelqu'un s'asseoit à côté de moi et qu'il m'entoure de ses bras. Une étreinte que n'ai jamais eu droit. Mais serai ce comme...un câlin ?

Mes frères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant