Stranger Ways [2]

Le chantage

Si l'objectif du WICKED était de rendre leurs cobayes fous, alors ils allaient atteindre leur but avec brio.

Après qu'on m'ait ramené de force dans cette espèce de cellule sans vie, je tournais, et retournais toutes ces images dans ma tête. Ce combat avec Peter...qui par ailleurs était en fait Spiderman... avait remis en question la part d'humanité, et d'amour-propre que je pensais avoir en moi.

En l'espace de quelques minutes seulement, j'avais tenté de tuer mon meilleur ami, puis j'avais tenté de mettre fin à mes jours.

Et voilà qu'à présent j'étais assis sur le bord d'un lit blanc, dans une pièce blanche, si épurée qu'elle m'aurait convertit en décorateur d'intérieur. J'étais assis là, essayant de comprendre comment une organisation d'une telle ampleur, ayant les capacités de contrôler des esprits pouvait ainsi rester secrète, où cachée derrière de belles paroles.

J'étais assis, me demandant si, en estimant que je sorte vivant d'ici, je parviendrais un jour à retrouver confiance en mes gestes, sans avoir cette angoisse constante, cette vigilance malsaine face au fait que l'on puisse décider de mes actes.

La porte s'ouvrit brusquement, me coupant dans ma philosophie.

Deux hommes entrèrent, l'un après l'autre, et je compris rapidement que le cauchemar allait probablement recommencer.

Alors, anticipant leur réaction, je restai sans bouger, fixant le sol comme si j'étais perdu. Comme je l'avais présagé, l'un des hommes s'approcha de moi et m'empoigna le bras pour me forcer à me lever. Alors, d'un geste assuré, j'enroulai mon propre bras autour du sien et l'amenai en clé de bras.

Je me sentais vidé, certes, mais l'idée d'abandonner ne m'avait plus effleuré l'esprit depuis le combat avec Peter.

Mais ce plaisir fut de très courte durée.

L'ultrason assourdissant qui m'assailli soudainement me fit perdre toute force et équilibre, me faisant tomber à genoux, les mains sur les oreilles. Je ne pouvais lever la tête, mais constatais être le seul au sol.

WICKED avait relancé le programme.

Comme avec Peter, et en puisant en moi tout ce qu'il me restait de volonté, j'hurlai pour lutter contre ma perte de contrôle.

Pourtant, rapidement, je me levai. Mon corps semblait calme et serein. Mon esprit lui, était libre de toute pensée mais enfermé dans ce corps-objet, cette marionnette.

Je suivi les gardes sans nécessité de force, me dégouttant un peu plus à chaque pas.

Rapidement, je remarquai que l'on ne prenait pas le même chemin que celui qui m'avait mené à l'arène. Je m'empêchais d'accueillir le soulagement qui voulait gagner mon esprit. Si j'étais sous contrôle, c'est qu'ils avaient besoin de moi, et pas pour faire des castagnettes.

Nous nous arrêtâmes devant une porte, qui semblait en tout point identique à la porte de ma cellule.

L'un des hommes m'accompagnant déverrouilla et ouvrit la porte.

L'enfant en moi aurait crié de fan-attitude à ce moment, si je n'avais pas été contrôlé. Devant moi se tenait celle que l'on nommait couramment Pepper, celle qui allait...ou aurait du bientôt épouser le grand Tony Stark.

Ce qu'elle faisait là ? Je n'en avais pas la moindre idée. Mais je finissais pas ne plus me poser tant de questions, quand je voyais ce dont était capable cette organisation. 

Je marchais vers elle, impuissant.

Je lui attrapai le bras avec force, et remarquai qu'elle avait plusieurs marques au visage, qu'elle avait sans doute reçu en tentant de se défendre. Elle était menottée. Mon geste lui fit lever les yeux vers moi, et elle m'offrit le regard le plus noir qu'elle put. Tout criait en moi de lui demander pardon, de lui expliquer, mais rien ne répondait.

Je la forçai donc à se lever et à nous suivre, et ce geste me valu de nombreuses insultes, certaines même dont je ne soupçonnais pas l'existence.

Nous arrivâmes ensuite dans une pièce qui semblait être une salle de contrôle.

De multiples ordinateurs ornaient la salle devant lesquels des hommes munis de casques semblaient concentrés sur leur tache.

Derrière ces appareils, une large vitre noire recouvrait le mur entier. D'autres personnes entrèrent. Il y avait un jeune homme qui devait avoir environ mon âge. Et je devinai immédiatement qu'il se trouvait être dans la même situation que la mienne, puisque qu'il était entouré de deux brutes et lui-même tenais le bras de quelqu'un, dont le visage était couvert d'un sac noir.

Ils fermèrent la porte, et le sac fut retiré de la tête de la prisonnière.

Une demi-seconde, mon corps put réagir à la vue de ce visage familier, me laissant écarquiller les yeux, et reculer d'un faible pas.

Jo.

Elle regardait autour d'elle, semblant furieuse, mais aussi épuisée. Elle avait les traits marqués. Son regard se posa sur moi, et je supposai qu'elle comprit, me voyant tenir fermement Pepper.

Mais elle semblait douter.

- Mike ? Qu'est ce que ...tu fout ici ?

Voyant que je ne répondait pas, il sembla que quelque chose en elle lâcha, et elle pleura.

- Mais merde... c'est pas vrai ! Quand est ce que ces psychopathes vont s'arrêter ?! Je n'en peux plus, Mike ! Mike ! Réponds-moi s'il te plaît ! Il te contrôlent, comme Thomas ?!

Elle jeta un œil par-dessus son épaule.

Le dénommé Thomas devait être le jeune qui la tenait.

-  Ils... ils ont emmené Tony, puis...Nate, continua-t-elle.

Jo laissa de nouvelles larmes s'échapper. WICKED avait brisé la force qui habitait cette fille.

- Et maintenant, ils ont emmené Peter, et ils vous contrôlent. Qu'est ce que je suis censée faire, hein ?!

Elle avait crié ces derniers mots, n'hésitant pas à transmettre le désespoir qui la hantait.

Le fameux Thomas lui hurla mécaniquement de se taire, et elle obtempéra, baissa la tête et continua de pleurer doucement.

La porte s'ouvrit une nouvelle fois. Ava Paige et son enculé d'acolyte. J'arrivai juste à serrer les poings et la mâchoire, rêvant de me jeter sur eux.

-  Tout est prêt, Brenner ? demanda la femme.

Un homme acquiesça, et elle donna l'ordre de « lancer la phase 4. »

Alors, la vitre sur le mur en face perdit sa couleur opaque et laissa apercevoir ... l'arène.

A quelques mètres de nous, Peter et Tony Stark se faisaient face, immobiles.

Au même moment que je posai les yeux sur yeux, ils tournèrent la tête dans notre direction, et la stupéfaction put se lire sur leurs visages, même à cette distance.

Après tout, je tenais la fiancée d'Iron Man entre mes bras, et Thomas menaçait Jo.

Alors, l'homme à la tête de rat se pencha vers un micro et prit la parole, s'adressant à Peter et Tony.

- Vous l'avez remarqué, nous avons de quoi vous...convaincre. Il serait dommage d'abîmer ces jolis minois. Alors, j'espère que je n'aurais pas besoin de vous le répéter.
Battez-vous.

Ne voyant plus d'espoir se profiler à l'horizon, pour aucun de nous, je m'étonnai de la question qui gagnait mon esprit.

Je me demandais si Dylan allait tenir ses promesses.