La prédiction de Dylan

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Mike

Ce mec avait eu raison.
Mais maintenant j'étais en train de me demander si je n'aurais pas mieux fait de continuer à lui donner des coups et fuir vers le poste de police, où j'aurais été plus en sécurité.

Le problème ne venait pas de cette banquette de camionnette qui était très confortable, non.
Le problème venait des espèces de menottes à mes poignets et de l'arme pointée sur ma tête.

Bon clairement, à présent j'avais bien compris que Peter était dans la merde...et John aussi apparemment... bon nous trois au final.

« Ils l'ont embarqué ».

La phrase de ce Dylan raisonnait en moi. J'allais donc finir au même endroit que Peter, et enfin tout comprendre.

Oui, vous vous demandez pourquoi je ne pense qu'à assouvir ma curiosité alors qu'à tout moment je pourrais me faire tuer. Mais je fonctionne ainsi, des restes de mon passé militaire, je suppose. Ça n'est pas par hasard que je suis ami avec Peter, qui est un curieux ambulant.

La camionnette venait de freiner, me sortant de mes questionnements.

Un homme m'empoigna le bras pour me lever, et d'un geste vif je me dégageai de son étreinte.
Après tout, je sais marcher, merde.

Malgré la noirceur de la nuit, je pouvais distinguer que nous n'étions plus en ville, et clairement au milieu de nulle part.
Le bâtiment était imposant, mais la nature l'entourait, et de multiples barrières l'entouraient, et semblaient ultra-sécurisées.

« Mais putain, t'es vraiment un débutant ! Je t'avais dit de lui bander les yeux ! c'est quand même pas compliqué ! Bouge de là, ou je te jure que tu vas prendre sa place ! »

Un homme venait d'hurler sur celui qui m'avait levé une minute auparavant. Apparemment je n'étais pas censé voir cela.

Un bon point pour moi, donc.
Peut-être qu'on pourra trouver un moyen de s'en sortir.

« He ! Criais-je sans réfléchir alors que l'autre hurleur me serrait violemment un foulard autour des yeux. Je peux faire quelque chose pour toi? Ta mère ne t'a pas appris la douceur ?! »

Evidemment, ma réflexion me valut une droite que j'encaissai en silence.
Il serait con de mourir avant d'avoir essayé de sortir Pete d'ici.

Alors j'avançais dans le noir, l'homme me poussant sans ménagement.
Si bien que je tombai plusieurs fois en lâchant quelques injures.

Nous étions rentrés dans un ascenseur, et je devinai sans difficulté que nous descendions. Longtemps.
Ok, un sous-sol high-level.

Arrivés à destination, j'analysai chacun de nos déplacements.
Eh ouais mon petit monsieur, tu peux me bander les yeux, mais tu n'étoufferas pas mon sens de l'orientation, ainsi que ma superbe capacité à compter.
Gauche, 6 pas, droite, 12 pas, droite, pièce.

Lorsque l'on me retira le foulard des yeux, mon corps répondit par un brusque réflexe. Je détournai vivement la tête en fermant les yeux.
Bon sang, le blanc avait dû être inventé pour cette pièce. Sa luminosité aveuglante me donnait une envie de remettre le foulard.

Une fois mes yeux accommodés, je remarquai que l'exploration de la pièce n'avait pas un grand intérêt non plus. Un lit, une table avec un matériel qui m'était inconnu, une armoire, un tapis (blanc, bien sûr), et une fenêtre. Bon, franchement, pour un kidnapping, je n'aurais pas pu rêver mieux.

Seul problème.
Je n'avais aucune idée d'où se trouvait Peter.



Prochain chapitre
Jeudi 25 Octobre
Les héros de notre enfance

Stranger Ways [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant