Undercontrol

180 24 219
                                    

Point de vue externe

Steve Roger avait passé la journée à tenter de contacter Wanda, Bruce, et tous les autres.

Il n'eut aucune réponse.
Il avait conscience que les événements passés avaient laissé des marques.

Cela faisait des mois qu'il n'avait plus endossé le rôle de Captain.

Cela faisait des mois qu'il n'avait pas eu de nouvelles de ceux avec qui il formait autrefois une équipe.

Ils n'ont peut-être simplement pas envie de répondre, espéra Steve.

Car au fond de lui, une crainte grandissait.

Il savait que si aucun d'entre eux n'avait répondu aujourd'hui, il était fortement probable que la cause soit autre qu'un simple manque d'envie.

Peut-être que chacun d'entre eux avait finalement disparu, tout comme Stark.
Mais si c'était le cas, il n'était au courant que pour Stark.
Pourquoi ?
Le milliardaire ne pouvait disparaitre discrètement.

Steve se dirigea vers le placard.
Ce placard qu'il n'avait pas ouvert depuis longtemps, peut-être même trop longtemps.

Un sentiment de nostalgie le gagna.

Il saisit les poignées de chaque porte.
D'abord il ne bougea pas.
Il ferma les yeux, secoua la tête.

Bon sang Tony, qu'est-ce que je ne ferais pas pour te sauver, même si on ne s'est pas parlé depuis des mois et que tu ne m'as demandé aucune aide. Je te dois bien cela...mais bon, disons que j'ai surtout pitié du petit en collants.
Lui, il a la vie devant lui alors...

Il ouvrit le placard, laissant apparaître ce costume aux couleurs de l'Amérique, ce costume centenaire.

Il se saisit du bouclier, passa sa main dessus.
Il était recouvert d'une fine pellicule de poussière.

Tony lui avait renvoyé quelques mois auparavant, sans la moindre explication.

Cela fait longtemps...

Bip...bip...bip...bip-bip-bip-bip

Steve n'eut le temps que de tourner la tête avant que l'explosion ne retentisse dans le salon.
Le souffle le projeta contre la table qui se brisa sous l'impact.

Quelqu'un venait d'entrer chez lui, et sans l'ombre d'un doute, il avait soigné son entrée.





Point de vue Thomas
1 heure auparavant.

L'avion avait atterri depuis une dizaine de minutes.
Je me trouvais à présent dans une voiture.

Ava Paige avait tout prévu.

Sans Dylan à mes côtés, je ne me sentais pas capable de leur tenir tête. J'étais à leur merci.

Et j'en étais persuadé, cette piqure était différente de toutes les précédentes.

Celle-ci avait ancré quelque chose en moi, quelque chose que je ne savais pas encore expliquer, ou décrire. J'avais simplement l'intime conviction que c'était malsain.

La voiture ralentissait, il semblait que nous arrivions au lieu attendu.

Rien ne me permis de comprendre les évènements suivants.
Pourtant, j'étais parfaitement conscient.

Sans que je puisse anticiper ou décider de mes mouvements, je sortais de la voiture.
Je me dirigeai vers la maison, qui semblait isolée de tout.
Elle était gigantesque, et plutôt...ancienne, en pierres.

Si mon corps me l'avait permis, j'aurais marqué un arrêt pour l'observer, et siffler d'admiration.

Mais mes jambes me dirigeaient d'elles même vers l'entrée, et l'arme que je tenais en main semblait futuriste.

J'aperçu une plaque sur le mur «To Peggy, Mademoiselle, Margaret Carter».

Mais mon esprit ne s'y attardai pas, je sentis déjà mes doigts se resserrer sur l'arme que je tenais.

Je venais de tirer.

Dans un bruit assourdissant, la porte vola en éclats, et quelques débris de mur furent entrainés par le choc.

Je ne contrôlais plus rien.
Je pouvais voir, penser, ressentir.
Mais je ne pouvais plus agir.

Mon corps entra dans la maison, je me dirigeai vers l'homme qui se trouvait à terre, et tentait déjà de se relever.

Avec une force dont je ne me croyais pas capable, je lui abatis mon arme dans le dos, et le blond retomba lourdement en rageant de douleur.

C'était comme dans un rêve.
Comme dans ces rêves où l'on est épuisé, et que l'on ne parvient pas à se relever, ou à ouvrir les yeux, peu importe la volonté que l'on y met.
C'était la même chose.
Mon esprit était enfermé dans un corps qui ne m'appartenait plus.

J'avais envie d'hurler, de fuir.
Mais j'étais en train de battre à mort un homme qui m'était inconnu.

Lorsque que mon corps cessa les coups, l'homme se redressa avec peine, et il posa son regard sur moi.

Alors, je réalisai.
Je venais de frapper Captain America, sans lui laisser le temps de se défendre.

Je sentais que les traits de mon visage étaient durs.
Le héros à terre était en train de les imprimer dans sa mémoire, je le sentais.

L'homme qui m'avait accompagné s'approcha de lui par l'arrière, et s'apprêtait à le piquer.

Mais le Captain fut plus rapide, et lui attrapa la gorge, le soulevant avec une facilité incroyable, avant de le jeter vers moi avec force.

Je l'esquivai, laissant le pauvre homme se cogner la tête contre les gravats.

Le Captain avait profité de ce moment d'inattention pour saisir son bouclier, et le lança avec assurance vers moi.

Mon esprit paniquait, et pourtant, mes gestes étaient parfaitement assurés.

Je saisi l'arme en plein vol sans difficulté.
Je plaçai le célèbre bouclier dans ma main droite, et avançai vers son propriétaire, le fixant dans les yeux.

Même si elle était en train de me faire perdre tout raisonnement cohérent, cette piqure avait nettement amélioré toutes mes performances physiques.

Je me dirigeais toujours vers l'homme d'un pas rapide, et tout se déroula à une vitesse folle.

Projetant mon bras, le bouclier fendit l'air avant d'atterrir dans le mur au-dessus du Captain.
Il sauta afin de l'attraper, pendant que je ramassais la seringue au sol.
Je réalisai un bond d'une agilité spectaculaire, avant de lui enfoncer le produit dans la poitrine.

Il afficha un air de stupéfaction.
Il ne devait pas s'attendre à ce que je sois si rapide.

Puis lentement, sa conscience le quitta, et il s'écroula au sol.

Mon « complice » s'était relevé, et déjà, tirait avec force le corps du héros vers la voiture.

De mon côté, toujours immobile, je sentais peu à peu le contrôle me regagner.
Je baissais la tête vers mes mains.

J'ignorais si les tremblements qui les agitaient étaient le résultat de ma panique, ou du produit qui coulait dans mes veines.

Mon invention avait eu l'objectif initial de sauver des vies.
Et voilà qu'ils en avaient fait une arme de destruction.

Stranger Ways [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant