Stranger Ways [2]

Le garçon

En montant les marches, Jo se demandait si elle n'était pas en train de faire une connerie monumentale.

Elle était en train de ramener son agresseur chez Peter, où se trouvait également son petit frère.

Un jour il faudrait que j'arrête de me la jouer à l'instinct.

Arrivés devant la porte, le jeune homme tenait toujours le bras de l'adolescente.

- Dis, ça va, tu peux me lâcher maintenant hein, je ne vais pas m'enfuir.

Il relâcha son étreinte, désigna la porte d'un air interrogatif, auquel Jo répondit par un hochement de tête.

Le garçon actionna alors la poignée sans frapper.

- A la bouuuuuffe, cria une voix alors que la porte s'ouvrait.

- Peter, commença le garçon.

Peter se retourna, se demandant comment Jo pouvait prendre une voix si grave.
Lorsqu'il croisa le regard du garçon, il se figea.

- Que...qu'est ce que tu fout ici vieux !

- Peter, il faut que je te parles du WICKED.

Peter, qui s'était levé, pensant d'abord à une surprise, se rassit lourdement, épuisé d'entendre ce nom sans cesse. Il plaça sa tête entre ses mains.

Jo venait de réaliser.
Ce mec, elle l'avait vu plus d'une fois oui, mais sur son écran, jamais en vrai.

Non mais sérieux, se dit-elle, j'attire les beaux gosses et les ennuis tout à la fois on dirait.

Nate lui, dégoulinait encore d'admiration pour le nouvel acteur qui rejoignait sa journée, déjà si parfaite.

- Peter, il faut vraiment qu'on parle av....

- Avant qu'il soit trop tard c'est ça ??? Non mais sérieux, cria Peter en se levant à nouveau, pour faire face au garçon, la dernière fois qu'on m'a dit ça, le mec s'est fait buter dans mon dos trente secondes plus tard !
Pourquoi tout le monde est impliqué, et comment tout le monde sait ce que je...où me trouver !

- Si tu parles de Thomas...je crois qu'il est encore en vie. Et oui Peter, je sais. Je sais à cause du Wicked.

- Dylan, je suis observé depuis des jours ok ? Tu es au courant ? Et dis-moi quel foutu lien tu peux avoir avec cette organisation !

- Tho...Thomas ? Thomas est venu te voir Peter ? Que...qui lui a...qu'est ce que...

Les visages de trois garçons se tournèrent vers Jo.
Elle paniquait en commençant à assembler les pièces, elle commençait à comprendre.
Elle recula jusqu'au mur et se laissa glisser au sol.

Nate avait l'impression d'assister à un film, et priait intérieurement pour que personne ne lui dise de partir.
Il faisait donc de son mieux pour ne faire aucun commentaire.

Peter s'approcha de Jo et s'accroupi à sa hauteur.

- Je ne voulais pas t'en parler Jo. Tout cela est bien trop gros.
Mais Dylan, dit-il en se retournant vers l'intéressé, tu en es sûr, il est en vie ?

- Oui, on est bien trop précieux à leur projet crois-moi. S'ils voulaient nous tuer ils l'auraient fait depuis bien longtemps.

Peter regarda Jo qui avait enfoui sa tête dans ses bras et semblait ne plus rien écouter. Il n'avait pas le temps de la réconforter, chaque minute comptait maintenant.
Il se leva, l'abandonnant à contre cœur, et retourna s'asseoir, Dylan sur ses pas.

- Expliques-moi.

Dylan avait la jambe qui sautillait. Il semblait stressé. Il soupira et commença à parler.

- Au départ j'ai passé un casting, comme pour n'importe quel tournage. Rapidement, ils m'ont dit que j'avais le rôle. Ils nous ont fait tourner des scènes, jusqu'ici tout me paraissait totalement banal.
Mais ce qui a commencé à me déranger, c'est quand ils nous ont proposé de nous immerger dans l'univers du film en vivant comme les personnages. Belle initiative tu me diras. Sauf qu'on devait prévenir nos familles qu'on ne pourrait plus leur parler quelques temps.
Après ça ils nous ont largués trois jours dans un endroit de pur délire Peter. Et nous, totalement naïfs, on est rentrés dans leur jeu en restant hilares.

Tout a dérapé quand ils nous ont ensuite séparés et qu'ils ont commencé les piqûres.

Dylan ferma les yeux. Le souvenir de sa première piqûre lui était douloureux. Alors qu'il s'apprêtait à continuer, il regarda sa montre.

- Je ne peux pas t'en dire plus ce soir Parker. Ils pourraient me trouver. Rejoins-moi au Hogsmeade demain à 16 heures. Et ne vient pas avec elle, dit-il en désignant Jo qui n'avait pas bougé. Eloigne-la de tout cela, du mieux que tu peux.