Stranger Ways [2]

Trahison

Jo regarda Peter. Puis elle baissa à nouveau les yeux sur sa manche, vérifiant qu'elle n'avait pas rêvé, qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague.

Le jeune homme dont elle était amoureuse était finalement un super-héros mondialement connu.

Elle n'y croyait pas, ferma les yeux avec force, priant pour se réveiller d'un mauvais rêve, pour que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination débordante.

Les secondes s'écoulaient dans un silence pesant.

- Jo, je t'en prie, dis quelque chose.

Mais alors que Jo s'apprêtait enfin à répondre à Peter, celui-ci senti un frisson épouvantable lui parcourir le dos.
Il tourna immédiatement la tête.
La seconde d'après, un bruit fracassant lui parvint de sa chambre.

Jo leva le visage, « Nate ! » et les deux jeunes se levèrent d'un même mouvement.

Avant qu'ils n'aient le temps de se diriger vers la chambre, un homme en sorti, tenant d'un bras le garçon de 14 ans, une arme dirigée contre sa tempe.

- Dis Peter, commença le plus jeune avec une voix tremblante d'hésitation, c'est...c'est toujours une caméra cachée hein ?

- Ferme là, dit l'homme en resserrant son étreinte.

- Non Nate, j'ai bien peur qu'il n'y ai pas de blague ici...Dit Peter alors que Jo attrapait sa main.
Il s'était brusquement tendu et regardait l'agresseur avec une haine sans limite. Comment a-t-il pu.

- John. Lâche-le.

Le ton de Peter était sec, presque violent. Puis il craqua sous la colère.

- Qu'est-ce que tu fous bordel ! C'est pour de l'argent c'est ça ?! Je t'en donne si tu veux ! Mais tu fais la plus grosse connerie de ta vie mec, crois-moi ! C'est le WICKED hein, c'est ça ?! Réponds-moi John !

Peter se sentait trahit, et ce sentiment le rongeait, laissant monter en lui une rage incontrôlable.
Son ami était donc celui qui l'espionnait depuis le début.
Son ami avait fait le choix de s'allier à son ennemi.

- Hahaha, Peter ! Tu n'as rien compris n'est-ce pas ? Ça fait des années qu'on tourne, qu'on voyage ensemble.
Tu te récolte toute la gloire, et je sais bien que tu nous cache des trucs !
Un mec s'appelant Janson est venu me voir l'autre jour et m'a expliqué qui tu étais vraiment. Tu vois... ça m'a fait un choc.
Un peu certainement, comme ce que tu ressens maintenant. Je pensais qu'on était amis mec. Je ne sais pas quels sont leurs buts, mais voilà, j'ai fait ce qu'ils m'ont demandé, c'est tout.

John avait voulu paraître fort, mais le ton de sa voix trahissait sa peur. Il semblait regretter amèrement ses actes.

Peter profita de cet instant de faiblesse, et d'un mouvement tira une toile qui vint s'accrocher à l'arme.
D'un coup sec, il l'arracha des mains du jeune et la fit voler derrière lui.

John semblait sur le point de craquer. Il tenait encore Nate, mais ses tremblements montraient sa faiblesse.

Peter avança doucement vers lui, les mains devant lui, montrant qu'il ne lui voulait aucun mal.

- John, est ce qu'on peut parler, juste toi et moi ? Je te promets de t'aider, je...

Peter ne put achever sa phrase. Jamais il ne le pourrait.
Aucun de ses sens ne l'avait averti, il avait été trop concentré sur la scène qui se déroulait devant lui.

Sans qu'il n'ait le temps d'esquisser le moindre geste, un bruit sourd retenti, une vitre se brisa, John regarda Peter dans les yeux, affichant un regard empli de regrets.
Puis il s'écroula au sol, une balle ayant traversé son torse.

Peter hurla, ignorant les dizaines d'hommes armés qui entraient à présent dans son appartement.

Il courut vers le corps inerte de John, mais fut brutalement retenu.
Il commença à se débattre, sans avoir cessé d'hurler, et il fallu quatre hommes pour le contenir.
Une aiguille s'enfonça dans son épaule.

Il reconnut immédiatement le liquide qui rejoignait ses veines. Mais celui-ci semblait plus puissant que la dernière fois.

Alors qu'il sentait ses sens s'atténuer, luttant en vain, il crut entendre Nate pleurer, et reconnut la voix de Joliana : «lâchez-le bande de salopards ! » hurlait-elle avant de mordre l'homme qui la retenait.

Puis les muscles de Peter cessèrent de lui répondre, et sa conscience le quitta.