Chapitre 38 - Discussions.

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Comme je m'y attendais, je n'arrivais pas à dormir. Cela devait faire une bonne heure que je n'arrêtais pas de bouger, cherchant à m'endormir. Mais rien à faire, le sommeil ne venait pas et il ne viendrait pas. Je décide donc de me lever, et je regarda l'heure sur mon portable : 4H23. Je longea les murs du couloir, sans faire de bruit pour éviter de réveiller les autres, et je me rendis dans le salon. Sur le divan, dos à moi, Seijūrō était là. Il ne devait pas m'avoir entendu. Je tourna la tête là ou l'incident d'hier soir avait eu lieu, pour y voir un enfoncement dans le mur. Il n'y avait pas été de main morte.

Je me rapprocha de lui, étant dorénavant debout, près de lui. Mais il ne bougea pas, il ne tourna même pas la tête. Lorsque je vis l'état de sa main droite, écorchée par le coup qu'il avait mis dans le mur, je partis dans la cuisine, cherchant une poche de glace dans le congélateur. Je pris la pochette de glaçon avant de l'entourer avec un torchon.

Je m'assis sur le divan, à ses côté et posa la glace sur sa main. En sentant le froid, il retira immédiatement sa main, et j'eus un léger mouvement de recul. Nos regards se croisèrent mais il détourna rapidement la tête, regardant dans le vide. Je retenta de lui apposer la glace sur sa main, mais il ne me laissa pas faire.

« Il faut mettre de la glace sur ta main, ça soulagera la douleur.

- Je n'ai pas mal.

- Tu as vu l'était de ta main ? Tu as forcément mal.

- Je viens de te dire que non.

- Arrête de jouer au dur et donne-moi ta main.

- J'ai dit non Milia ! Je ne mérite pas que tu t'occupes de moi, pas après ce que je t'es fait. Retourne te coucher.

- Parce que tu crois que j'arrive à dormir après ce qu'il s'est passé ? Tu n'es pas le seul à être tourmenté par cette histoire. Et puis tu ne m'as rien fait, alors donne-moi ta main. Lui redemandais-je avec un ton étrangement calme.

- Tu plaisantes j'espère ? J'ai faillis de frapper, et...

- Peut-être mais tu ne l'as pas fait.

- Milia, j'ai été violent avec toi, pourquoi ne m'en veux-tu pas ?

- Parce que je sais très bien que tu ne me fera jamais de mal. Je te dis des choses affreuses hier, ta colère était justifié.

- Je n'étais pas en colère pour ce que tu m'as dit, mais parce que quand j'ai vu ce type s'approcher toi, et toi qui ne réagissais pas, j'ai eu peur. Peur de ce qu'il aurait pu arriver, peur qu'il te fasse du mal.

- Sei, je suis désolée, c'était débile, mais je te cherchais et j'ai cru te voir tourner dans cette ruelle.

- Je sais bien, tout est de ma faute. Je n'aurai pas dû partir comme je l'ai fait.

- Tu n'as pas à t'excuser.

- Tu ne comprends pas Milia, c'est par ma faute que tu as été en danger, et surtout, je n'avais jamais été autant énervé, surtout pas contre toi. Je t'ai hurlé dessus, j'ai même faillit te faire du mal, j'aurai pu te frapper. J'étais tellement en colère que je ne maitrisais même pas mes gestes. Ce coup de poing, c'est toi qui a failli le recevoir. »

Le silence prit place de nouveau dans le salon. Il avait l'air tellement désemparé, je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Je sentis l'eau des glaçons en train de fondre, couler sur mes pieds nus. La voix de Seijūrō me sortit de mes réflexions.

« Milia, j'ai bien réfléchit et...

- Non. le coupais-je d'un coup, sachant pertinemment où il voulait en venir. C'est hors de question que tu me sorte qu'on doit se séparer après ce qu'il s'est passé hier soir.

Aomine MiliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant