chapitre 3

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----- Première semaine après les vacances de Noël -----

Je ne me suis pas tant reposée que ça mais j'ai pas le choix je dois y retourner.
Aujourd'hui j'ai croisé Adrian. Je portai une jupe moulante qui partait de la taille et descendait jusqu'aux genoux ainsi qu'un pull chaussette gris. L'ensemble n'était pas provoquant ou déplacé, mais quand il a posé son regard sur moi je ne me sentais pas à l'aise. Il m'a regardé de haut en bas plusieurs fois, insistant sur le semblant de courbe que j'avais. Puis il a fixé mes yeux avec intensité. Je n'arrivais pas à quitter ce regard, il avait encore ce petit sourire en coin qui lui donnait un air joueur. Ses yeux bruns ne me quittaient pas et quand j'eus réussi à les lâcher je sentais toujours son regard qui me détaillait. Je finis par enfiler mon manteau pour me sentir protéger de son regard mais qui me donnait trop chaud et me mis dos à lui me concentrant sur la discussion de mes amis. Tom remarqua que j'étais déstabilisée :

Tom - Ça va pas Ali ?

Moi - Ça va, j'ai juste un peu mal au ventre...

T - pas à moi Ali... C'est le gars là-bas qui te dérange ?

M - quoi ? de quoi ? Le...lequel ?

Je feintais l'incompréhension.

T - Il te regarde depuis tout à l'heure et tu l'a fixé pendant 5 bonnes minutes... Si ça peut te rassurer ta tenue n'est pas indécente, tu es toute mignonne dedans mais si tu ne supporte pas qu'on te regarde j'peux aller lui dire d'arrêter...

Je rougis à son compliment.

M - Nan c'est bon merci beaucoup...de toute façon on a cours dans 10 minutes ça va le faire.

T - tu devrais le prendre bien qu'on te regarde...

M - De une je suis pas une meuf canon donc j'vois pas pourquoi on me regarderai. Et de deux j'aime pas les gens qui regardent de cette façon...ça fait passer les autres pour un morceau de viande...

T - alors toi tu serais un morceau de viande coriace alors...

Il rigole à sa blague connaissant mon caractère et je lui donne un coup de coude dans les côtes pour le faire taire. Nous allons ensuite en cours, oubliant partiellement le regard insistant d'Adrian.

----- Le lendemain -----

Aujourd'hui j'opte pour un pantalon fin gris, un pull beige et des sneakers blanches. Les températures de ce mois de janvier étant étonnamment douces je profite pour mettre des vêtements moins lourds que les gros pull d'hiver.
La matinée me semble tellement interminable que l'heure du déjeuner est tel un salut. En plus j'ai super faim. Nous nous asseyons sur une table du fond entre plusieurs rangées d'autres. Assoiffée je me lève pour parcourir toute la longueur de la salle pour aller chercher un pichet d'eau. Moins d'une dizaine de minutes après le pichet est déjà vide, englouti par la tablé. Je me relève donc une deuxième fois  ayant la bonne foi d'y retourner. À mon retour les tables se sont considérables remplies. J'ai du mal à me frayer un passage, frôlant quelques personnes de près. J'atteinds enfin la table et me laisse lourdement tomber sur ma chaise.

... - Ah super de l'eau enfiiin...

La voix vient de la table de derrière mais est très proche de moi. Je me retourne et rencontre le regard d'Adrian. Il se penche en arrière et tend le bras pour attraper le pichet. Il n'a pas vraiment le temps de poser la main dessus que je le tire sèchement pour l'éloigner de lui.

Adrian - heee ?!?

Moi - Si tu veux de l'eau tu te lèves, c'est notre pichet et on compte le terminer.

Je me suis retourner dos à lui et lui ai dis d'un ton sec et sûr. Il étire ses doigts et recule sa chaise décidé à me le prendre. Je le tien d'une main ferme et donne une tape sur son bras de ma main libre.

Moi - T'as pas entendu ? Tu te bouge le cul si tu veux de l'eau mais tu vas pas prendre ce pichet !

Il me regarde dubitatif et se retourne. Sa table le vanne sur son échec face à une "nana" et sa fierté qui en prend un coup. Je m'affale sur le dossier et me verse de l'eau. Pensant qu'il a compris je ne fais pas plus attention au pichet... jusqu'à à voir de nouveau un bras me traverser devant. Dans un réflexe j'attrape le pichet. Il se lève alors pour avoir plus de force. Je ne le lâcherai pas. Je ne regarde même pas Adrian. J'entends son petit rire et relève les yeux pour voir son sourire en coin. Mon bras est tendu, autant que le sien. Un jeu de force s'installe alors.

Moi - Tu sais que je ne le lâcherai pas...?

Adrian - Mais si... aller vas-y laisse le moi...

Moi - Non

Mon ton est toujours aussi sec et je ne le regarde plus. Sa table commence de nouveau à rire voyant ma poigne.

Adrian - Aller... donnes dit-il d'un ton rieur.

Moi - tu le veux vraiment ?

Je le regarde et il acquiesse avec un grand sourire. Je fixe mon regard à l'opposé. Ni une, ni deux, sans prévenir j'inverse mon sens de force, et d'un coup sec envoie le reste du pichet sur lui.

Un silence de surprise se fait avant d'entendre des rires et des remarques qui gagnent même les tables voisines. Je lâche enfin le pichet, maintenant vide et tente de dissimuler un sourire de satisfaction.

Adrian - Toi...

Adrian est tendu, jusqu'à son visage. Il se retourne sur sa table, pose calmement le pichet. Puis il se tourne lentement vers moi. Je sens son corps se raidir. Il se grandi et se rapproche de moi imperceptiblement. Des huées montent accompagnées de rires et de remarques.

... - elle l'a pas loupé...

... - il va la tuer....

... - elle va le regretter, il aime pas qu'on touche à sa fierté...

Je suis restée assise et je commence à sentir la chaleur qui émane de son corps. Son regard est noir de rage avec une étincelle de violence. Ses muscles se contractent et son poing se serre... Confiante jusqu'à présent je commence à paniquer intérieurement. Une tension palpable s'établit entre nous... Lui tendu à l'extrême plein de colère et moi prête à un affront.

TensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant