chapitre 35

11.7K 310 64
                                    

J'ai l'impression que l'eau me calme un peu mais c'est toujours le brouillard dans ma tête. Je bois rapidement la dernière bouteille et l'envie d'aller aux toilettes débarque sans surprise. Je me fraye de nouveau un chemin dans la foule pour atteindre mon objectif. Arrivée près des escaliers, une grande blonde élancée se penche sur Adrian, puis elle lui prend la main et l'entraîne à l'étage avec un regard aguicheur. Je sais très bien se qui va se passer... CON-NARD.

En sortant de la petite pièce j'entends une musique. Y en a eu toute la soirée mais celle-là... Je retrouve pas le titre mais je sais que je l'aime. Je me fraye un passage dans le salon et commence à danser. La musique ne tarde pas à se terminer à mon regret et je demande de mettre d'autres musiques pour pouvoir me déhancher de plus belle.
Apparemment ce que je fais n'est pas mal parce qu'on m'encourage. Je commence à balancer mon bassin de gauche à droite, rajoutant des effets de temps à autre. Les musiques saturées de basses me font danser de manière plus provoquante ou sensuelle. Parce que dans l'état dans lequel je suis je m'en fou un peu mais certains garçons m'encouragent dans mes élans. Je me déhanche, lance des regards qui se veulent sexy. Je descends lentement puis me redresse rapidement en me prenant soin de me chambrer. Une fois lancée on ne m'arrête plus et je donne tout ce que j'ai sur chaque musique, elles s'enchaînent et je ne les compte pas. Je danse.

La musique change de nouveau et elle est particulièrement rythmée et sensuelle à la fois. Je sens alors une main se poser sur ma hanche. Surprise au début, je me retourne et aperçoit un garçon qui me sourit avec des dents blanches et parfaitement alignées. Je me laisse faire et continue de me déhancher sur le rythme de la musique. Le mec reste dans mon dos et se colle à moi laissant sa main sur ma hanche. En temps normal je crois que je n'aurai pas fait ça mais là ça m'est égal. Des petits sifflements fusent et nous encouragent à continuer notre collé-serré. Ma main rejoint le cou du mec. Et je me lâche complètement, je me surprend à pouvoir donner tant d'élan sexy. Je me veux plus aguicheuse mais la musique se termine. Je me retourne pour faire face au jeune homme. Je l'ai déjà vu lycée et il est pour sûr plus vieux que moi. Il arbore toujours un sourire parfait et sexy.

... - Lucas... et toi ?

Moi - Alice

Lucas - Et bien Alice je te garde encore...

Il redemande une musique du même genre et garde sa main près de ma taille. Dans un rythme similaire au précédent nous recommençons notre danse. Il calle une jambe entre les miennes et commence à onduler. Ma main se pose sur son épaule et je le suis, l'imitant jusqu'à trouver le tempo qui nous convient. Soudain Adrian apparaît dans la pièce. Son regard se pose automatiquement sur moi. Son visage se durcit et ses sourcils marquent ses yeux qui semblent vouloir me tuer sur le champ. Il n'a pas l'air d'approuver ma petite danse. Et bien ça m'est égal. Ça me pousse d'autant plus à continuer en rajoutant toujours plus de touches sensuelles. Un autre corps se colle au mien comme sur la musique d'avant; mes deux hanches sont tenues par deux mains différentes. Lucas ne se concentre pas plus sur l'autre mec dans mon dos. Qui n'est autre que Julien en fait, enfin je crois. J'ai plus tout à fait ma tête. Main droite sur l'épaule de Lucas, main gauche dans le cou de Julien, je me laisse entraîner par les basses et les deux garçons qui m'encadrent. De temps à autre j'aperçois à Adrian, mâchoire serrée, les jointures blanches à étrangler sa bouteille, les yeux fixés sur le trio que nous formons avec notre danse plutôt provoquante et explicite. Ça me plaît de le voir bouillir, que ça l'énerve, que ça le touche, qu'il n'aime pas. Il a voulu jouer et bien voilà le résultat. Il ne peut pas toute les avoir et j'en suis là preuve. Je me détourne rapidement de lui parce que c'est amusant tout même ce qui se passe. Je perds la notion de temps et d'espace, je ne sais pas si on danse encore après cette musique, si les musiques changent. Je sais juste que la maison se vide un peu mais que les enceintes sont toujours fortes et que les gens s'amusent autant que moi et parlent fort.

Je m'arrête soudain épuisée, je ne supporte plus le talons, et de toute façon l'alcool est encore dans mon sang : mes réactions lentes, ma faible résistance, mes pas qui se veulent hasardeux, le brouillard dans ma tête. Je lâche le cou de Julien qui s'écarte un peu voyant que j'arrête de bouger. Lucas me sourit toujours d'une façon particulière. J'entoure son cou avec mon bras pour me rapprocher de son oreille, il m'entoure la taille de son bras.

Moi - Je suis fatiguée, j'arrête.

Lucas - sûre ?

Je hoche la tête et lâche un "mh mh".

Moi - Merci c'était cool mais je te préviens c'était juste de la danse, t'attends pas à une suite, te fais pas d'idées...

Je m'écarte et il relâche son bras. Je dépose un baiser sur sa joue et marche en direction inverse de lui en titubant. Julien se plante devant moi verre à la main.

Julien - Tu dois avoir soif...

Je le remercie et bois d'une traite. Mauvaise idée : c'était pas que du jus de fruit...je crois...je sais plus trop, j'ai toujours le goût de l'alcool dans la bouche. Je dois faire une tête bête mais là j'arrive à mes limites ou du moins je les aient bien dépassées.

Moi - Je veux aller me coucher !

Julien - Ok on va couché...

Je fais un pas de plus mais manque de m'étaler par terre. Julien m'attrape par le bras et on se retrouve face à Adrian. Encore et toujours lui. Je veux plus le voir.

Adrian - Tout va bien ?

Moi - Bah Voui ! Mais dégage tu me saoul ! Je veux plus jamais te voir ! Je suis fatiguée ! J'ai beaucoup dansé maintenant je vais dormir ! Je veux plus te voir jamais !

Adrian - Tu l'as déjà dis... T'es bourrée toi et bien... Et toi Julien... Tu fais quoi...?

Julien - Bah je l'accompagne ça se voit bien elle tient plus debout. Je vais...la... coucher...

Adrian - La coucher ? Déconne pas Ju'...

Julien - Moi ? Jamais !

Si ils étaient pas potes je dirais qu'ils se défient. C'est quand-même bête qu'Adrian soit un connard de première parce qu'il est vraiment mais vraiment pas mal. Ils continuent de parler mais je n'écoute plus, je peux plus. Je rigole bêtement et m'engage vers l'escalier. Je m'y assois pour retirer mes talons et prendre mon sac. Julien arrive quelques secondes après mon départ et me suit. Il me montre une des chambres et je rentre. Il pose mon sac qu'il m'avait pris des mains dans l'escalier. Je m'étale sur le lit et commence à me mettre en boule. Mon estomac n'a pas dût aimer le dernier verre. Mes paupières se ferment mais Julien me tire de ma somnolence. Il tire de mon sac des vêtements.

Julien - Pyjama ?

TensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant