chapitre 24

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Je me sens légère. Ma main est plutôt petite dans la sienne. Nous marchons toujours en retrait le sourire aux lèvres comme deux amoureux.
Arrivé au point de rendez-vous on attend encore quelques personnes. On s'assoit donc sur un muret et je pose ma tête sur son épaule à deux doigts de m'endormir. Il tient toujours ma main et y dessine des petits ronds avec son pouce sur le dos. Au moment de monter il caresse mon bras et me parle délicatement.

Adrian - T'endors pas on y vas.

J'ouvre les yeux et le suit. Je m'assois sur le siège à côté de Marion on réfléchit à une manière confortable de s'installer. Adrian s'installe sur son siège et me sourit tendrement quand je m'apprête a fermer les yeux. Il me murmure un "bonne nuit". Le car démarre et la route commence. Je suis exténuée mais les lumières de la route et l'inconfort du véhicule m'empêchent de m'abandonner totalement aux bras de Morphé.
Je somnole jusqu'à la pause où je veux me dégourdir les jambes.

Marion - Putain c'est pas comfort du tout j'ai mal partout...

Adrian - Alice à cas venir sur mon siège je vais me mettre a l'arrière avec les gars. On fera pas de bruit et comme ça vous aurez chacune deux sièges, vous pourrez vous allonger.

Moi - T'es sûr ? Toi tu vas mal dormir...

Adrian - T'inquiète Alice... Et puis j'ai pas envie de dormir maintenant.

La façon dont il a de prononcer mon prénom, ça me fait frissonner.

Marion - Bon bah c'est super cool merci beaucoup !

Je m'installe donc à la place d'Adrian. Je m'adosse à la vitre, plis une jambe sur les sièges et l'autre reste dans le vide. Le car démarre à peine que tout le monde est déjà endormi. Quelques bonne nuit chuchotés fussent et les garçons du fonds discutent à voix basses de façon raisonnable à ma grande surprise. Je ferme les yeux quand soudain je sens une masse se rapprocher de moi. Adrian, un genou sur le siège, entre mes jambes, se penche vers mon visage. Mon expression surprise doit être drôle à voir car son sourire s'élargit. Il se rapproche sans un mot et dépose ses lèvres sur mon front avant de murmurer un "Bonne nuit Alice". Mes jambes se ressentent inconsciemment autour de lui. Il sourit de plus belle, sa main effleure ma cuisse et je frissonne.

Adrian - Tu dois avoir froid... J'ai quelque chose pour toi.

Il ne dit rien de plus, se relève et je prend conscience du manque de chaleur. Il fouille dans son sac et en sort en sweat et un bas de jogging. Il me sourit tendrement. Je ne comprends pas tout de suite jusqu'à se qu'il enlève mes chaussures. Il enfile le bas par dessus mon short. Il est lent et doux. Il passe les chevilles puis monte lentement. Ses doigts glissent contre ma peau et je ne bouge pas. Je relève le bassin pour qu'il finisse de passer le survêtement. Ses mains restent quelques secondes sur les hanches avant qu'il prenne le sweat et le plisse. Je le laisse m'habiller comme une petite fille. J'ai des yeux ronds et perdus. Son sourire est toujours aussi adorable.

Adrian - Lève les bras.

Je me décolle de la vitre et m'exécute. Il passe les bras et je tourne la tête de gauche à droite pour émerger du tissu. Il glisse le haut jusqu'à mes hanches en effleurant mes côtes. Ses yeux brillent dans la pénombre et je dirais presque qu'ils me dévorent. Son visage est à quelques centimètres du mien. Il se rapproche encore un peu de mes lèvres, prêt à m'embrasser. Mais je baisse la tête. Il ne bronche pas et esquisse un sourire en même temps qu'un soupir amusé.

Adrian - T'es un point d'interrogation pour moi...

Il dépose un bisou sur ma joue et repart vers le fond du car. Encore dans l'incompréhension je retrouve une position pour mieux dormir. L'ensemble du survêtement en bien trop grand pour moi mais ça m'est plus que égal. L'odeur d'Adrian y est imprégnée. Je respire à plein nez. Ça me rend dingue, je ne m'en laisserai pas. Jamais. C'est quelque chose de doux, de chaud et de frais à la fois, ça m'enveloppe comme si c'était ses bras, il y a une pointe de parfum, un parfum de marque que j'ai déjà senti, c'est une odeur qui m'attire, qui me rassure, qui me plaît. Je repasse la soirée en tête et il a vraiment été mignon, attentionné, adorable. Je souris de plus belle à chaque pensée qui se rapporte à lui. Mon cœur accélère et bas plus fort. J'aimerais qu'il soit à côté de moi, être entre ses bras, je veux qu'il ai envie de ne pas me lâcher, je veux qu'il m'aime. C'est ça, je le veux lui, je veux qu'il m'aime et personne d'autre. Je veux ses lèvres sur les miennes, l'embrasser jusqu'à n'en plus finir. Laisser mes mains se balader, sur son corps, détailler son visage, jouer avec ses cheveux. Je le veux pour moi. Et si la délicatesse dont il a fait preuve en fin de soirée me montre le vrai Adrian, un Adrian doux, romantique, patient, calme, je le veux pour moi seule. J'aimerais tellement qu'il ne sois pas aussi doux seulement pour coucher avec moi. Je sais qu'il est comme ça mais je voudrais tellement qu'il puisse m'aimer, être la seule dans ses pensées, être la seule à le toucher. Je ne suis pas là plus belle, ni la plus intelligent, la plus intéressante ou la plus parfaite, mais je l'aimerais, je serais là pour lui, je serais prête à le laisser être le premier. Le premier à m'embrasser, à me faire l'amour. Je me fais tellement d'idées, de films en supposant qu'il m'aime, alors que non pour lui je suis une parmis d'autres, juste une envie. Alors il faut que j'arrête, je ne dois pas tomber amoureuse. Je sais que je ne pourrais pas me tenir loin de lui mais je dois me convaincre qu'il ne m'aime et ne m'aimera jamais. Mais ses mains sur moi, son sourire parfait, ses lèvres, ses baisers, et si je disais "oui tu as gagné, vas-y". J'ai envie de lui, de pouvoir me coller dans ses bras. Je ferme les yeux et sombre dans le sommeil emmitouflée dans les vêtements d'Adrian. Un sourire aux lèvres.

TensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant