Partie 14 - nouveau rang, nouvelles responsabilités

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Je posai mon deuxième carton sur le palier, épuisée. J'avais dû gravir les escaliers malgré mes courbatures atroces et qui plus est en faisant des allers-retours ! Je m'épongeai le front d'un revers de main. Cradopaud n'avait pas fait grand-chose pour m'aider ; il m'avait simplement regardé m'épuiser depuis le haut des marches, ricanant à chacun de mes passages. Mais quelle complicité ! 

Je m'épongeai à nouveau le front, grimaçant de douleur en poussant les deux cartons restants des pieds. Heureusement pour moi que je n'avais pas grand-chose. En scrutant le couloir, j'arquai un sourcil en ne voyant personne venir. Mars m'avait assuré qu'elle serait là. 

Soudain, je vis la porte du bureau de Saturne s'ouvrir. Étonnement, ce fut Mars qui en sortit, l'air passablement nerveuse. Elle semblait se faire discrète. Elle se figea en me voyant, refermant un peu trop rapidement la porte. Je pris un air innocent.

- Tu es déjà là ! s'exclama-t-elle, les joues légèrement roses.

- Euh ... oui, fis-je en montrant les cartons des yeux.

- Tant mieux, suis-moi ! fut-elle ravie de changer de sujet.

Elle n'oublia pas de m'aider en faisant porter un de mes cartons à Chaffreux, qui n'appréciait pas du tout la nouvelle fonction de son dos. Elle s'arrêta devant une porte qu'elle ouvrit avec les clés appropriées. Elle me fit signe de rentrer, même si je ne voyais pas grand chose avec le carton devant mon visage.

- Voilà ta nouvelle chambre ! me dit-elle avec un ton enjoué.

Chaffreux posa (ou plutôt jeta) le premier carton contre le mur (heureusement pour moi, je n'avais pas de choses fragiles à l'intérieur). Je déposai simplement le mien à mes pieds avant de me relever. Mes yeux pourraient briller tant j'étais heureuse d'avoir une chambre rien qu'à moi, avec une fenêtre en prime ! 

Il n'y avait pas d'éclairage naturel dans mon ancien dortoir, ça manquait un peu. Il y avait la place pour une salle d'eau en plus. J'étais toute excitée. Je jetai un coup d'œil vers Mars, qui m'autorisa la visite libre de mon nouveau chez moi. Je fis rapidement le tour. 

Ça faisait probablement la taille d'un petit appartement mais ça me suffisait amplement ! Je me laissai retomber sur mon lit, déjà bien plus confortable que le tas de béton qu'était le matelas du dortoir. Mars sourit en me voyant si contemplative.

- Je vois que ça te plaît, constata-t-elle, les mains sur les hanches.

Je me relevai d'une traite, m'inclinant poliment en signe de remerciement :

- Merci beaucoup mademoiselle Mars !

- Je trouvais ça normal, ajouta-t-elle.

Je l'interrogeai des yeux. De quoi dont ?

- Tu nous aides souvent, alors c'est normal de te gratifier pour tes services, dit-elle en me faisant un clin d'œil.

Je lui répondis par un sourire compatissant et sincère. Elle hocha la tête alors que son Pokémon me toisait d'une expression hautaine. Cradopaud s'était déjà jeté sur mon lit sans aucune gêne.

- Je te laisse d'installer, confia-t-elle, une main sur la poignée, on te fera signe quand on aura besoin de toi.

- D'accord, répondis-je poliment en la voyant disparaître derrière l'encadrement de la porte.

J'étais seule dans ma chambre. J'allais me précipiter sur mon lit mais mes bleus me lancèrent une piqûre de rappel. Je grognai un « aïe » étouffé dans mon matelas sous les coassements aiguës de mon Pokémon.

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