▪ Agent Double ▪

partie 13 - "un secret n'est pas un secret pour rien"

***

Mars et Jupiter se jetèrent un regard perplexe alors que Saturne venait de se lever de sa chaise. Ils étaient tous les trois médusés par ce qu'il venait de se produire juste à l'instant. 

Personne ne prenait la parole, probablement encore trop secoués par les gestes de la jeune fille pour pouvoir formuler une phrase correcte. Le regard de Jupiter s'attarda sur le couloir puis sur Saturne. Elle fronça les sourcils, l'accusant de ses yeux suspicieux. Voyant son insistance, il lui donna le même air.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ? grommela-t-elle, lui rejetant la faute.

- Rien du tout, maugréa-t-il en grinçant des dents, sentant l'accusation qu'elle lui tenait.

Mars les observait en silence et ne cessait de se repasser la scène. Cela ne ressemblait pas à Sarah de s'emporter aussi facilement.

- Il y a bien une raison derrière son agissement, chercha à comprendre la violette.

- Je n'en suis pas la cause, grogna le bleu, l'accusation planant toujours au-dessus de sa tête.

- C'est pourtant contre toi qu'elle s'est énervée.

L'expression de Saturne se tordit d'agacement. Mars, l'index sur son menton, finit par rejoindre la discussion, sans doute pour calmer le jeu en premier lieu :

- Elle t'a demandé de lui rendre quelque chose, non ?

Les deux commandants cessèrent d'envenimer la tension, leurs yeux se fixant sur la rouquine. Saturne hocha la tête.

- Oui, une photo, dit-il, assez perplexe, je venais de la trouver.

Mars parut se perdre de nouveau dans sa réflexion. Jupiter la devança :

- Ça devait lui appartenir.

- Probablement, ajouta le bleu en gardant les yeux sur Mars.

Celle-ci secoua la tête, n'ayant aucune réponse à la question qui la tracassait. Elle se décida à passer à l'action plutôt qu'attendre des réponses qui ne viendraient pas.

- Je vais aller lui parler, conclut-elle.

Jupiter leva un sourcil, comme s'il s'agissait d'une décision stupide.

- Je doute qu'elle veuille parler à qui que ce soit, soupira-t-elle en roulant des yeux, et de toutes façons, ce ne sont pas nos affaires.

La violette quitta le bureau sans attendre les protestations de sa collègue. Saturne la regarda partir puis il se retourna vers Mars.

- Après tout, elle a raison, dit-il calmement.

La jeune femme serra les dents avant de lâcher un long soupir. Ce qu'elle pouvait les trouver ennuyants à être si fades.

- Je vais aller lui parler, répéta-t-elle plus durement.

Le ton qu'elle avait employé fit tiquer Saturne.

- Pourquoi y tiens-tu tant ? l'interrogea-t-il en arquant un sourcil.

Elle leva les yeux au ciel. Le jeune homme se tenait devant elle, interrogé par les agissements de sa collègue.

- Parce que je suis inquiète, avoua-t-elle en le fixant droit dans les yeux.

Saturne n'aimait pas spécialement quand elle lui adressait un tel regard. Il le soutint, perplexe.