Partie 28 - le cœur noirci de tristesse

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Simon rangea furtivement son émetteur dans sa poche. Le couloir des commandants était désert et cette petite discussion avec Beladonis, son supérieur, était plus que nécessaire. Effectuant correctement son travail d'agent double, sans accrocs avec la Team Galaxie qui plus est, il voulait bien s'octroyer un peu de repos et de tranquillité avant d'aller fourrer son nez dans le bureau de leur chef pour en apprendre plus sur lui. Il ne l'avait même encore jamais vu. Déambulant sur le palier, il s'apprêta à descendre lorsqu'une main l'agrippa fermement au col et le plaqua contre le mur d'en face.

- Toi ! vociférai-je avec animosité.

Les yeux verts de Simon fusèrent dans les miens, surpris par un geste aussi violent. Je le maintenais fermement contre le mur, le visage hostile.

- Sarah ?! s'écria-t-il avec une surprise non dissimulée.

- Arrête de faire l'innocent !

- Moi ? l'innocent ? C'est toi qui a volé mon Etouraptor ! Je ne vois pas ce que tu peux me reprocher !

J'éclatai d'un rire jaune. Voilà qu'il se fichait de moi maintenant ! Je n'avais pas le temps pour ces pitreries. Je resserrai mon emprise autour de son col, froissant sa combinaison entre mes doigts.

- Arrête ! fulminai-je violemment, tu le sais très bien !

En un revers de bras, il contra mon poing et me força à le relâcher. Mais je connaissais trop bien ces techniques, je les avais apprises moi aussi. Je revins à l'assaut avec mon bras gauche, le coinçant sous son menton, contre sa pomme d'Adam. Ses doigts s'enfoncèrent sur mon bras, me lacérant pour me faire lâcher prise. Soudain, il remarqua :

- Tiens, tu n'as plus mal au bras ?

Je serrai les dents.

- Non, grognai-je.

- Lâche-moi, tonna-t-il.

- Pas avant que tu ne me répondes !

Simon tenta le même coup mais je le parai de ma main libre, lui enserrant le poignet.

- Qu'as-tu dit à Saturne sur moi ?!

- Oh, c'est ça qui t'inquiète ?

Je l'acculai plus fortement contre le mur, la rage au corps. Il hoqueta.

- Ne joue pas avec moi, Simon ! menaçai-je.

- Je le fais dans ton intérêt ! manqua-t-il de souffle.

Prise d'un élan d'empathie pour son manque d'air, je le lâchai, reculant de quelques pas.

- Non, tu le fais dans le tien.

Alors qu'il reprenait ardemment sa respiration, je plaquai violemment ma main contre le mur, le forçant à me regarder droit dans les yeux.

- Question suivante, arrachai-je les mots de ma bouche avec dédain, qui a tué mes parents ?!

Simon se frotta la gorge en fronçant les sourcils. Je voyais une lueur de crainte dans son regard de traître.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? joua-t-il l'incrédule.

Mes ongles se plantèrent dans mes paumes, fulminant toute ma colère. Mes muscles se tendaient et se crispaient nerveusement ; j'allais craquer. Simon me lança un regard de travers, déglutissant âprement :

- Tes parents sont morts dans un accident de voiture.

Je le saisis à deux mains par le col, le grandissant sur la pointe de ses pieds, frappant son dos contre le mur.

▪ Agent Double ▪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant