▪ Agent Double ▪

Partie 10 - les orbes spatiaux temporels

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Ces trois derniers jours de préparations avant la mission avaient été rudes et très épuisants. J'avais appuyé plus intensément sur ma force physique et mon agilité plus que sur les combats Pokémon, qui me seraient probablement moins utiles. 

J'avais passé une série de tests d'intégration et tous mes faits et gestes avaient été soigneusement épiés par les trois commandants. Ils en avaient sûrement discuté entre eux. La mission avait été annoncée haut et fort ; tout le monde était au courant et le QG était bientôt devenu une gigantesque fourmilière dans laquelle tout le monde s'affairait à faire sa besogne. Je n'avais eu que très peu de temps à accorder à Alice ou à Chloé. Pour tout dire, je n'avais même pas pu parler à Mars ou à Saturne, eux aussi très occupés.

Je me regardais devant le miroir. J'avais, pour une fois, revêtu la perruque turquoise coupée au carré que l'on m'avait remise le jour de mon arrivée ici. Je devais mettre un point d'honneur à ce que l'on ne me reconnaisse pas. Aucun écart ne me serait accordé, je n'avais pas le droit à l'erreur et j'en étais plus que consciente. 

Néanmoins, nous aurons l'effet de surprise de notre côté, c'était déjà ça. J'inspirai grandement avant de rejoindre les rangs, dans le grand hall. Hélio était déjà parti plus tôt dans la matinée. Tant mieux, je n'avais pas spécialement hâte de le revoir de sitôt. Il me filait la frousse ! Chacune des rangées de sbires, identiques, étaient assignées à un commandant, Pluton exclu. J'étais évidemment dans celle de Saturne. 

Même si mon visage était maintenant presque identique aux autres, ma tenue, en revanche, était largement différente. C'était une combinaison noire, plus près du corps, à laquelle était maintenue mon revolver, juste sur ma cuisse droite. Autour de ma taille s'enroulait une épaisse ceinture qui tenait mes Pokéballs et d'autres artilleries ; je ne pouvais pas prendre le risque d'être sans défense, même avec une arme à feu. Rattachée dans le dos, ma perche télescopique me rappelait mes débuts dans ce milieu. 

Alors que les commandants ne cessaient de ressasser la mission, je sentis mes doigts se crisper. Peu importait ce que la police en penserait, je devais réussir cette mission, pour moi-même.

 Nous nous mîmes enfin en marche jusqu'au toit. Saturne me fit signe de le suivre. Il s'assit sur la banquette qui lui était attribuée. Je me plaçai sur le siège juste devant lui, les mains serrées sur les genoux. J'étais anxieuse. L'enjeu était de taille. Je ne devais pas perdre. 

Nous survolâmes le Mont Couronnée plongé dans la brume. Célestia n'était pas très loin et je savais déjà que mon « repos » était de courte durée. Je pouvais sentir ma gorge se nouer d'appréhension. Je détestais ressentir ces vagues de stress intempestives qui me tordaient l'estomac. Je serrai mes phalanges entre elles, espérant tromper mon mental en l'occupant. La chaîne de montagne s'étendit plus loin derrière nous. Nous nous rapprochions du but.

- Sarah ? m'interrompit la voix de Saturne alors que j'essayais de me concentrer.

Je me statufiai par l'interpellation avant de me retourner vers lui. Il me regardait avec interrogation.

- Quelque chose ne va pas ? me demanda-t-il en tournant ses yeux marins vers mes mains.

C'est en le suivant que je remarquai que mes doigts étaient presque enfoncés dans mes genoux, pliant ma combinaison sous mes ongles. Je n'avais pas remarqué à quel point mon stress était visible. Je croisai les bras sur mon thorax, coupant avec un léger :

- Ce n'est rien ...

Saturne ne dit rien d'autre, se contentant de ma réponse, bien que j'étais presque sûre que ça ne lui plaisait pas. Encore une fois, j'avais été incapable de garder mon sang-froid. Je me mordis la lèvre. Concentre-toi Sarah ! Concentre-toi.