Une pierre précieuse

Douleur

Mes pas me guident finalement jusqu'à la tour d'astronomie dont je monte rageusement et à vitesse grand V  toutes les marches. C'est en arrivant en haut, complètement essoufflé, penché en avant et les mains sur les genoux, qui eux, sont légèrement fléchis que je me rends compte que c'est l'heure de manger, mais je n'ai pas envie d'y aller alors je reste ici. Je pars m'adosser au mur, pose ma tête sur mes genoux en reprenant une respiration normale et je fermes les yeux. Je me sens trahis, en colère et blessé. Jamais je n'aurais imaginé que Ginny puisse se cacher derrière cette menace. Jamais.

Je repense à ces dernières années, tout s'est enchaîné bien trop vite et je ne suis pas sûr de pouvoir tenir à ce rythme. J'ai peur. Oui, moi, le survivant, celui qui a vaincu Voldemort, j'ai peur. Je suis effrayé à l'idée de souffrir encore plus que je n'ai déjà souffert durant ces dernières années.

Je relève la tête, étant alerté par des bruits de pas dans les escaliers. Avant de voir qui se présente, je repose ma tête sur mes genoux et ferme les yeux, je n'ai pas envie de discuter, j'ai besoin d'être seul, que ce soit Hermione ou bien Ron.

- Ah te voilà.

Je sais toute suite à qui appartient cette voix, ce n'est ni la voix d'Hermione, ni celle de Ron. C'est sa voix. Je relève la tête pour plonger mon regard dans le sien mais il ne me regarde pas, il fixe le sol en grattant la nuque.

- Tu me cherchais ? Demandais-je bêtement.

- Tu n'es pas venu manger et il faut qu'on parle. Me répond-t-il, toujours sans me regarder.

- Il y a un problème ?

Mon coeur commence à battre de plus en plus vite dans ma poitrine, je n'aime pas son ton et son regard fuyant.

- Oui. Finit-il par lâcher.

- Je t'écoute. Dis-je peu sûr de moi.

- Je pense qu'on devrait s'arrêter là toi et moi.

Ses mots sont venus jusqu'à moi comme un coup dans le ventre, j'ai l'impression que je vais tomber à la renverse.

- Q-quoi ? Pourquoi ?! Me précipitais-je. J-j'ai fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Paniquais-je.

Je ne sais plus ce que je devrais ressentir là, maintenant, toute suite. Je ne sais pas si mon coeur s'est arrêté de battre ou si la vitesse de mes battements s'est multipliée. J'ai l'impression qu'on vient de m'enfoncer un pieu dans le coeur et je sens déjà le sol s'effondrer sous mes jambes tremblantes. Je l'entends soupirer mais je ne saurai dire ce qu'il ressent à présent. Il fixe toujours le sol, cherchant à fuir mon regard à tout prix. Il entre-ouvre ses lèvres pour s'apprêter à dire quelque chose, puis finalement se ravise.

- Parle-moi ! Pourquoi ?! hurlais-je d'un coup pris d'une légère vague de colère face à son expression neutre.

Il ne parle pas, il ne bouge pas et ne me regarde même pas, il fixe toujours le sol, attendant que quelqu'un d'autre prenne la parole, ce que je fais.

- Draco, regarde moi... Peinais-je à dire, ma voix étranglée dans un sanglot.

Son regard d'acier vient se planter dans le mien.

- Ce n'est pas toi le problème Harry, c'est moi. J'ai été trop idiot pour croire que ça marcherait, j'espère que tu sauras me pardonner. Dit-il avant de me tourner le dos et de dévaler les marches. me laissant seul, incapable de bouger.

J'ai envie de pleurer, d'hurler, de m'effondrer, mais je n'y arrive pas. J'ai senti mon coeur se briser en plusieurs millier de morceaux et mon bonheur s'y échapper comme s'échappe la chaleur d'un foyer après que le feu se soit éteint. Je sens une larme rouler sur ma joue et ma gorge se nouer avant que je n'éclate en sanglots en me laissant tomber lamentablement par terre.

- Pourquoi ?!

Je hurle aussi fort que je le peux, m'en détruisant les cordes vocales. Il n'a pas fallut longtemps avant que mon visage se retrouve trempé d'une souffrance incontrôlable. Mes lèvres se mettent à trembler, rejoignant ainsi mes mains dans cette activité douloureuse. Chaque respiration m'oppresse, chaque mouvement me fait tressaillir. C'est douloureux.

- Si tu savais comme je t'aime Draco...

J'ai si mal.

Dans la nuit en regagnant le dortoir.

Je m'étais endormie en pleurant sur la tour d'astronomie et me suis réveillé grelottant à cause du froid. Je rentre dans le dortoir en essayant de ne pas réveiller Ron - il m'en voudrait au plus haut point - et je vais me coucher sous les draps de mon lit qui hier, n'ont pas été défaits.

- T'étais passé où ?

Je tourne ma tête vers un Ronald avec une mine mi inquiète, mi endormie. Je me tourne, dos à lui et soupire.

Qu'est-ce que je suis censé faire à présent ? Passer à autre chose ? C'est ce que les gens font, pas vrai ? Il en est hors de question. Ce n'est pas comme si j'en avais la capacité de toute façon. J'ai tant perdu dans cette bataille, j'ai tant souffert et j'ai fait souffrir les autres, mes camarades, mes amies, ma famille. Je me suis toujours montré fort bien que je ne pense pas l'être, mais là, c'est différent, il est en vie, près de moi même, mais c'est comme si je l'avais perdu lui aussi, dans cette bataille qu'est notre amour casi impossible.

J'ai eu tellement mal en écrivant ça, désolée !

N'en voulez pas à Draco, il cherche seulement à protéger Harry de son père. x((

À plus dans le bus (;