Partie 12

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Dans un coin du salon, invisible parmi les dizaines d'invités qui se déhanchaient au rythme de la musique, Eddy sirotait son verre de jagger en fixant le sol. Adossé contre le mur, il essayait de ne pas penser à la fille dont Aurélien était visiblement très amoureux. Il essayait de ne pas penser à la sale sensation qui l'envahissait chaque fois qu'ils les imaginaient tous les deux.

    « Eddy ? »

    Le jeune homme releva la tête et vit Aurél qui s'installa à côté de lui. Il lui sourit tendrement.

    « Qu'est-ce que tu fais là, tout seul ?

- Pourquoi tu m'as pas dit pour ta copine, Aurélien ?

- Oh. Tout simplement parce que y a pas de copine, y a pas de meuf. Elle existe pas.

- Te fous pas de moi...

- J'te jure... J'ai inventé ça pour que Gringe arrête de me poser trente mille questions sur si j'avais quelqu'un ou pas.

- C'est vrai ?

- Ouais, j'te promets... Pourquoi ça t'ennuie autant, Eddy ?

- J'sais pas. J'avais l'impression que toi et moi, on... enfin, tu vois. J'pensais que tu me l'aurais dit en fait.

- Je t'en ai pas parlé parce que y a pas de meuf, allé. Tu viens ? Ca me saoule de te voir comme ça tout seul dans ton coin. On s'est pas vu pendant une semaine, autant en profiter, tu penses pas ?

- Bon, d'accord... »

Eddy lui avait sourit timidement et se mordit la lèvre. Aurélien était si beau dans son costume de ninja. Le tissu foncé lui moulait divinement le torse et le reste du corps. Il lui tendit la main pour l'inviter à le rejoindre danser. Eddy le regarda, ses yeux étaient de nouveaux pétillants. Il prit sa main, frissonnant au contact de la peau chaude et douce de son ami. Aurélien l'attira tout contre lui, un petit sourire aux lèvres. Il posa une main délicate sur sa hanche et Eddy se laissa faire devant tant d'audace. L'autre main, elle, tenait une pinte de bière qui se vidait à une vitesse déconcertante. Aurélien avait niché son visage dans le cou d'Eddy, ses lèvres effleurant sa nuque à chaque mouvement. Il ne savait pas ce qui le retenait d'embrasser la peau offerte de son ami. Le plus jeune sentait au fond de lui naître un désir imminent, sentir le bassin d'Aurélien près -trop près- du sien le mettait dans un état d'excitation tel qu'il pouvait difficilement cacher la bosse qui se formait au niveau de son entrejambe.

    « Aurélien... murmura Eddy lorsque ce dernier resserra sa prise, pressant son corps tout contre lui. »

    Alors qu'Aurélien s'apprêtait à lui répondre, il fut interrompu par Gringe qui baissa la musique. La foule s'arrêta de danser et le plus vieux se senti obligé de se séparer d'Eddy, avec regret. Guillaume, qui était déguisé en infirmier sanglant prit la parole, Deuklo étant à ses côtés.

    « Aurél, voilà t'as trente ans mon pote... Ca fait maintenant 15 ans qu'on est amis et j'suis un peu ému en voyant tout le chemin qu'on à parcouru pour au final se retrouver colocs encore une fois, j'crois qu'c'est un cercle vicieux et qu'on habitera ensemble toute notre vie ! »

    Le principal intéressé, ainsi que toute l'assemblée s'était tue pour écouter le discours de Gringe qui s'avérait être assez émouvant. Il racontait des anecdotes qui dataient de l'époque du lycée ou bien de quand ils habitaient ensemble à Caen. C'était drôle et touchant à la fois et Aurélien qui était peu habitué à ce genre de situation était lui aussi très ému.

    « J'me souviens qu'une fois avec Aurél et Claude, on était tellement en dèch de thune pour aller passer la soirée à l'embuscade qu'on était allé frapper aux portes des gens du quartier. Et on leur avait faire croire qu'on récoltait de l'argent pour une association d'enfants malades et on avait j'sais pas, réussi à avoir combien Claude ?

Rencontre (Orelsan / Eddy de Pretto)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant