PRISONERS | Terminé

45 (1) - Outsiders

En média : Dangerous Woman - Ariana Grande 

NA : Bon ce n'était absolument pas prévue, mais j'ai finalement décidé de séparer ce chapitre en deux car il est beaucoup trop long ! But don't worry la deuxième partie arrive demain (mercredi grand max). 

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FLASHBACK - 1 AN ET DEMI AUPARAVANT - BROOKLYN

— Rhodes !

Mes pieds s'interrompent avant même que je ne puisse atteindre la ligne d'arrivée. 

Fait chier, j'y étais presque.

— J'apprécie que tu accordes autant d'importance à ma discipline en dehors des cours, mais je vais devoir te demander de quitter le terrain. J'ai une classe dans vingt minutes. 

Mes yeux trouvent la silhouette de Monsieur Carson, son jogging gris toujours au rendez vous et une dizaine de plots dans ses mains. Sans réellement répondre, je sors du terrain et il me gratifie d'un sourire. Ce prof est sans aucun doute le plus cool de ce lycée. Du moins, c'est le seul qui me parle convenablement, et qui ne me considère pas comme un phénomène de foire. J'imagine que mon niveau en athlétisme doit y être pour beaucoup. En même temps quand on voit le niveau des dernières années, ce n'est pas très dure d'être la meilleure de la classe. 

Je vide l'intégralité d'une bouteille d'eau, tout en passant une serviette sur mon front. Je suis littéralement au bout de ma vie. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant entraînée, et la chaleur printanière n'arrange en rien mon état. Je suis à bout de souffle, complètement. Pourtant, j'ai l'impression d'enfin respirer depuis une semaine. 

Divers voix d'élèves atterrissent dans mes oreilles, et je pousse malgré moi un soupir plaintif. J'adore venir au stade entre midi et deux, pour courir ou simplement me poser tranquillement. Cet endroit est si calme quand il est vide... Et c'est aussi le seul où Carter n'irait jamais me chercher. Et ça bordel, c'est non négligeable.  

Si seulement ce connard n'avait pas redoublé, si seulement la politique du foyer n'obligeait pas les jeunes à rester sur le terrain jusqu'à l'obtention de leur diplôme, je serais enfin débarrassée de ce taré.  Plus d'échange bizarre, plus de menace, plus de boule au ventre avant de s'endormir. Juste une vie normale. 

Pauvre Alexia si naïve.

Comme si c'était possible. Carter Winston est un malade. J'aurais beau me trouver à dix, cent kilomètres de lui, ce mec trouvera toujours un moyen de m'harceler. C'est trop tard, je suis sa marionnette.

— Cette soirée était gé-niale !

Mes pensées s'interrompent à l'entente d'une voix suraiguë, celle de Krista Booker, sans aucun doute l'une des plus grosses pimbêches de ce lycée. Son existence étant le cadet de mes soucis, il n'y a rien de spéciale à cela vous me direz. Sauf que cette fois-ci, elle est accompagnée de la sienne, celle dont je n'ai pas entendue le son depuis bien longtemps. 

— Donc vous admettez finalement que j'avais raison ?

C'est bien elle. Ma meilleure amie. Du moins, la fille que je considérais autrefois comme ma propre sœur, et dont je n'ai pas adressé la parole depuis des mois.