25 - Jouer avec le feu

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En médias : The Hills - The Weeknd

* * *

— C'est quoi ton petit nom ? 

Les mains du grand blond derrière moi semblent vouloir attraper mes hanches, mais je me défile une nouvelle fois en m'éclipsant dans la foule. 

Il doit être trois heures du matin, ou bien peut être quatre. Je n'en sais rien, j'ai totalement perdu la notion du temps, trop occupée à ne plus vouloir quitter cette piste de danse. Putain, je ne me suis jamais sentie aussi bien ! Les boissons sont délicieuses, et plus je bois, plus mon cœur tambourine au même rythme que la musique. Je suis comme habitée pas une autre personne : l'ancienne moi, avant que ma vie entière ne parte en couille. 

Bien sûr, ces quelques années sabbatiques m'ont fait oublier le détail majeur, et surement le plus détestable, des sorties en boite de nuit : les dragues lourdes des gars n'ayant pas couché depuis des mois. Et ce soir ne fait pas exception. Dommage pour ce type, l'alcool ingurgité toute la soirée ne suffit visiblement pas à me faire oublier son allure de porc. 

Pensant l'avoir semé, la musique reprend peu à peu possession de mon corps , et, la tête dans les vapes, je me laisse complètement aller. Jusqu'à ce que sa voix misérable résonne encore une fois dans mon oreille :

— C'est la première fois que je te vois par ici...

Bon sang ! Est-il trop bourré, ou tout simplement trop con pour comprendre quand une fille ne veut pas de lui ?! 

Un sensation de malaise m'envahit de l'intérieur, tandis que je sens ses mains s'éparpiller contre mon ventre. Je vais vomir, je sens que je vais vomir, et cette fois pas à cause de l'alcool... Non, rectification : je déteste les soirées en boite. 

Le type à l'affreuse coiffure blonde balance ses hanches contre les miennes, et paniquée, mes yeux partent à le recherche de ceux de Lynna. Je ne prends pas longtemps à la retrouver : elle est aussi déchaînée que moi et attire tout autant l'attention. Un tas de gars la colle de par et d'autre, la seule différence est que pour elle, c'est totalement consentant. C'est ce qu'elle recherche depuis le début de la soirée : mettre Mathieu en rogne. D'ailleurs, ses regards provocateurs envers le principal concerné sont tous sauf discrets.

Bon, je ne recevrai visiblement pas d'aide du côté de ma meilleure amie. Inconsciemment, mon regard trouve celui de Ian, adossé contre le bar, un énième verre à la main. Cela doit bien être son cinquième depuis une heure : un grand verre remplie de liquide transparent, accompagné d'une paille bleue, comme le premier et le troisième. Je ne peux m'empêcher de me réjouir face à la chaise vide à ses cotés. Ça aussi je l'ai remarqué : depuis mes débuts sur la piste, Ian n'a cessé d'être en charmante compagnie, c'est à dire, au moins une fille toutes les quinze minutes. Je me souviens encore de la colère que j'avais ressentie, une colère vite remplacée par une question dès plus insensée "Pourquoi passes-tu autant de temps à le scruter ma grande ?". On va dire que c'était sur le coup de l'alcool...

Je n'ai pas de peine à lui faire comprendre mes intentions, puisque ses yeux étaient déjà figés sur moi. Pourquoi me regardait-il ? On s'en fout Alex ! Il y a bien plus important ! 

Par télépathie, je lui demande de me rejoindre, et celui-ci semble enfin capter à la suite d'un mouvement de ma tête. Ian me rejoint rapidement au bord du podium. Ses yeux me détaillent sans aucune pudeur, et j'aime ça, je ne peux le nier, j'aime qu'il me trouve désirable. Je pose mes mains sur ses épaules, et je le sens doucement se tendre quand je prononce au creux de son oreille :

PRISONERS | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant