1 - Objectif Columbia

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1 AN ET DEMI PLUS TARD - AUJOURD'HUI - NEW YORK

L'immense building apparaît devant moi lorsque je sors en vitesse du taxi. Une bouffée d'air frais automnale s'infiltre dans mes narines, et vient valser l'intégralité de ma touffe blonde dans tous les sens.

— Gardez la monnaie ! m'exclame-je en adressant un signe au chauffeur.

C'est ma faute, je n'aurais pas dû choisir un studio aussi loin du boulot. Mais ma vie est à Brooklyn, je ne pouvais pas laisser Lynna. De plus que mon université se trouve à deux pas de mon quartier, et avoir la chance d'éviter les transports en communs un lundi matin, croyez moi ce n'est non négligeable.

Je m'approche à toute vitesse de la sortie de secours, à l'arrière du bâtiment de la police de New York et interpole. L'une des choses primordiales que j'ai apprises durant ces derniers mois est la discrétion. Un agent secret du FBI ne doit en aucun être découvert, non seulement pour lui mais aussi pour les autres. Il en suffit d'un pour que l'ensemble du réseau parte en fumée.

D'un geste rapide, j'attrape ma carte électronique et la passe devant le lecteur. Une lumière rouge se met à clignoter, pour mon plus grand désarroi. 

— Bouge toi, bordel !

Je dois la passer une bonne quinzaine de fois avant que le lumière verte ne se révèle enfin. Décidément, ce n'est pas ma journée.  Je traverse la grande porte en métal gris et m'introduis dans le long couloir menant jusqu'au bureau secret de Dean, mon mentor en quelque sorte. 

J'ai trente minutes de retard, il va littéralement me tuer. Mais pour ma gouverne ce n'est pas tellement ma faute. Comment voulez-vous que je me réveille à neuf heure du matin, alors que je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit ? Mes voisins du dessus ont réellement cru qu'ils étaient discrets à batifoler jusqu'à l'aube ? J'ai cru que j'allais les tuer ! Je veux bien croire que mon immeuble est loin d'être un quatre étoiles, mais quand même, un peu de pudeur bon sang ! Peut-être aurai-je dû me servir de ma position pour interrompre ces deux petits fou-fou ? Dean n'aurait surement pas apprécier, mais mon sommeil si. 

Rapidement, je quitte mon foulard ainsi que mes lunettes de soleil, serre l'élastique autour de ma queue-de-cheval, et frappe trois petits coups à la porte. La voix grave de Dean m'ordonne de rentrer, ce que je fais.

Non sans cacher une certaine appréhension, c'est qu'il est flippant quand il s'énerve, je rentre doucement dans la pièce, et pose mes fesses sur le siège en face de celui de Dean. Cette même pièce où tout a commencé il y a maintenant plus d'un an. J'ai tellement changé depuis ce jour. J'ai gagné en maturité et en force. Ce n'est pas vraiment le destin que j'avais espéré, même pas du tout. Mais il est vrai que l'adrénaline des missions est assez plaisante, ce qui doit être enfaîte le seul point positif de ce bordel qu'est devenu ma vie. 

Dean, comme à son habitude, m'analyse à travers ses lunettes digne de la série Dallas, et dépose le New York Times en face de lui avant d'avaler une gorgée de son café noir.

— T'es en retard.

Quelle déduction.

— Désolé, réponde-je simplement d'une petite voix.

Je pourrai très bien tenter de plaider ma cause avec mes petites histoires nocturnes, mais je sais d'ors et déjà que ce serait une perte de temps. Malgré son attitude parfois adorable avec moi, si si je vous jure, Dean est un vrai bulldog, que rien ni personne ne peut éloigner de sa réelle passion : le travail.

— Bon, qu'est-ce que je fais là ? m'impatiente-je tandis que mon patron attrape un dossier dans l'une de ces immenses étagères. 

C'est que j'ai une nuit de sommeil à rattraper moi.

PRISONERS | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant