Les morts amoureuses

Scène 4 : Le dilemme de Lætitia. ( Lætitia )

Lætitia claque la porte de sa chambre.

Lætitia : Ah ! Qu'est-ce que ce genre de discussion m'agace ! Je souhaite parler, moi ! Parler à moi père, oui, pas à un roi ! Où est mon père ? Je ne vois qu'un pauvre homme qui prend les décisions comme cela lui chante ! Ce n'est pas ça vivre. Il n'y a que moi sur terre à qui ceci pose un souci ? Appartenir à une famille royale signifie-t-il réellement vivre dans l'injustice ? Vivre là où le pouvoir passe avant l'amour ? Mais qui suis-je ? Une princesse ou une femme ? Mais je ne suis pas les deux... Comment vais-je pouvoir dire à mon père que j'ai un amoureux alors que je dois me marier dans les jours qui suivent ? Que dire à Paul ? Mon cher et tendre Paul... Je suis désolé Paul, je t'aime mais mon devoir me force à me marier avec un homme que je ne connais à peine et que je n'aime pas ! Je ne l'aime pas Louis, il est beaucoup trop grand et il est si laid. Sous prétexte que nos royaumes doivent être unis, je dois l'épouser ? Ceci revient donc à faire de moi une monnaie d'échange. Je ne désire pas que cela se passe de la sorte. Mon cœur et ma tête ne pensent pas la même chose. Mon cœur me dit d'avouer mon amour pour Paul à mon père et à toute la cour... Mais ma tête me dit que je dois régner, moi aussi, et que je dois accepter ce mariage avec Louis. Peu importe la décision que je prends elle est mauvaise ! Je crie et je pleure mais je ne peux rien faire d'autre ! Que dois-je faire ? Expliquer à mon père que j'aime un pauvre homme du peuple ? Ou dire à Paul que mes devoirs de princesse sont plus importants que lui ? Avait-il raison ce matin, ce cher Paul, lorsqu'il disait que nous n'appartenons pas au même monde ? Je le crains, oui je le redoute même. Je suis confuse... Je ne sais que faire, je ne sais que dire, je pense qu'il serait préférable que j'agisse vite...  Que faire ? Dois-je me battre ? Mais me battre pour quoi ? Que je me batte pour Paul ? Dans ce cas je vais à l'encontre du destin... Il ne se passe jamais rien de bon lorsqu'on défi le destin...