L'arme fatale

9. Perdus dans une autre dimension.

Je rêvais de pleins de souvenirs, des souvenirs qui me rendaient triste...

Ma première rencontre avec Annabeth, quand elle me forçait à avaler l’ambroisie ; le départ à notre première quête ; le moment où on était allé chercher le bouclier d’Arès ; le moment où j’avais affronté le Dieu de la guerre, quand elle m’avait donné son collier de perles du Camp pour que ça me porte chance ; l’année d’après, quand elle a rencontré Tyson ; notre quête pour sauver Grover ; quand, il y a un an, elle avait disparu avec Thorn ; ma discussion avec Aphrodite, enfin plutôt certains passages « Tu refuses toujours d’affronter la vérité », « Pourquoi t’es-tu lancé dans cette quête ? », « Annabeth est en danger », « Mais une quête pour l’Amour... » ; les souvenirs passaient ; l’inquiétude d’Annabeth pour sa quête dans le labyrinthe de Dédale, quand je l’avais prise dans mes bras pour la rassurer ; son baiser sur le Mont St-Helens ; quand je l’avais sauvée puis aidée il y a quelques semaines ; son second baiser lors de l’attaque du Géant à la colonie ; notre promesse dans le train ; notre dispute avant sa disparition... Son cri déchirant lorsque le chasseur l’a emportée...

Après, ce n’était plus mes souvenirs, du moins je crois... J’étais dans une pièce entièrement noire, enfin presque... Une toute petite fenêtre éclairait le sol de la pièce de la clarté lunaire, elle éclairait deux jambes, frissonantes, accrochées par les chevilles avec des chaînes. Une porte lointaine s’ouvrit, elle grinçait et semblait lourde, des cris et des petits sons de débattements émergèrent à travers la pièce, une autre voix, lourde, grave retentit :

- Arrête de gigoter ! Ta mort n’en sera que plus douloureuse !

- Je vous en pries ! Non !!

La personne suppliante a hurlé de douleur et la porte s’est claquée dans un horrible bruit sonore qui résonna un moment, les jambes de l’inconnu ont trésaillis et un sanglot échappa de la personne puis...

Je me suis réveillé en sursaut... J’ai regardé à droite et à gauche, je me trouvais toujours entre Tyson et Nico, Grover à côté de ce dernier, tous les trois dormaient... Le ronflement sonore de Tyson me rassura un peu... J’ai regardé le ciel, noir, étoilé, avec une lune sublime mais il n’y avait pas de constellations, aucune... Seulement des étoiles brillantes sans formes... Il n’y avait pas la petite ou la grande Ourse, il n’y avait pas Hercules, ni Zoé... Zoé Nightside qui était morte au combat et qu’Artémis a transformée en constellation, une chasseuresse courant dans le ciel noir avec un arc à sa main...

Cela ne me disait rien qui vaille et plus j’y réfléchissais plus je trouvais cela étrange, je suis persuadé que nous ne sommes plus dans le vrai monde...

Je me suis levé et je suis allé au bord de la falaise, je me suis assis et j’ai regardé le fond ... Ce que cela me plairait de mourir, Annabeth.. Annabeth était morte et je n’y pouvais plus rien... J'ai senti un creu dans ma poitrine, un trou... C’étaitt horrible, c’était terrible cette sensation de .. vide, de rien... Je me sentais seul et abandonné, cruellement seul...

Quelqu’un s’est assis à côté de moi comme pour me dire le contraire de ce que je pensais, j’ai tourné la tête et j’ai vu Nico. Il regardait droit devant lui... Je me suis tu, je ne savais pas quoi dire ni quoi penser... J’étais perdu...

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Ce cauchemar.