Lettre à l'enfant que j'ai été

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Toi, 

Est-ce que je te regrettes ? Pas du tout. Quand je regarde vers le passé, vers toi je n'ai pas l'impression d'avoir été si heureuse. Peut-être que c'est parce que je suis incapable de voir le positif aujourd'hui mais j'ai souvenir de moments pénibles, souvent seule, bien souvent malheureuse. Déjà les autres me faisaient des misères. Déjà j'étais dévorée par la timidité et le manque de confiance en moi. Et j'ai toujours voulut être adulte pour prendre mon envol et connaître les bonheurs du mariage et de la maternité. Même si je n'ai rien de tout ça, les bonheurs de l'enfance je ne crois pas les avoir connu, en tout cas ils ne me semblent pas si enviable.

En fait tu me fais même de la peine. Tu ne le sais pas encore mais le plus dur reste à venir. Tu as encore des rêves, tu crois encore que la vie va s'arranger, que demain sera mieux, que tu ne peux pas être plus mal. Si tu savais comme tu as tort. Et au final qu'aurais-tu fais si tu l'avais su ? Rien. Tu n'aurais rien pu faire pour l'en empêcher. Quand je pense à tous les malheurs qui t'attendent encore, toutes les déceptions, j'ai pitié de toi. Est-ce que pour autant je te dirais de laisser tomber Valentin à la première rupture, de ne jamais te confier à Rachel, spécialement sur un certain Maxime, de te dire que d'ailleurs il faut que tu abandonnes tout de suite l'idée de quoi que ce soit entre vous, ou que tu survivras et surmonteras le chagrin de son départ je t'assures, ou même de ne pas mettre les pieds à Florence ? Je pense pas non. Ca va te faire mal, ça va te faire affreusement souffrir, mais ça t'as construit aussi.

Crois-moi il vaut mieux aimer et en souffrir que de ne rien ressentir. Crois-moi que il vaut mieux te faire trahir par une amie, tu découvriras alors qui sont réellement tes amies. Et crois moi qu'il vaut mieux avoir fais une erreur que de regretter de n'avoir rien fais.

Alors courage ma petite, le plus dur reste à venir et il n'y a rien de bien tout au bout. Peut-être bien que tu aurais du sauter de ta fenêtre la première fois que tu en as eu l'envie, ça t'aurais évité bien des souffrances.

Lettres d'adieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant