Chapitre 3 - C'est pas moi, c'est lui !

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Odasaku. Odasaku. Même si ce n'était pas lui, je l'appelais sans m'arrêter. Le soir où il m'a aidé, je tentais de me satisfaire. Je finis par jouir, en geignant son prénom. S'il savait. Si IL savait. Je ne voulais plus personne, à présent, je voulais juste Odasaku. Je voulais qu'il me prenne et me fasse sien. Mais le voudrait-il vraiment ? Ou bien, il a dit qu'il m'aimait sous l'influence de mon odeur ? Je n'avais plus de batterie et ne pouvais ni l'appeler ni lui envoyer de messages. On ne s'est pas revus de la journée, après l'épisode du CDI, et je ne voulais pas le revoir. Que dirait-il de moi ? J'étais partagé entre le désir de le voir et l'inquiétude. J'attrape un coussin et le serre contre moi. Et, comme si mon inquiétude avait été entendue, le lendemain, il neiga. Le lycée étant à sept kilomètres de chez moi et les bus bloqués, je dus rester chez moi. Ne pas voir Odasaku me rassurait mais me déchirait le cœur. Je n'osais pas lui envoyer de messages, mais il tenta de m'appeler six fois en deux heures. Il me laissa tant de messages montrant son inquiétude que je dus faire un effort pour ne pas répondre. Les larmes me montaient aux yeux à chaque appel manqué et chaque nouveau message.

Le soir, vers vingt heures, je reçus un appel d'un numéro que je connaissais pas. Je décrochai, et faillis pleurer lorsque j'entendis : 

 - Dazai ! 

- Odasaku... 

J'étais à deux doigts de craquer, de tout lui dire, de courir jusque chez lui. De pleurer. 

- Pourquoi tu ne répondais pas ? 

- Ma batterie m'a lâché hier soir, j'ai dû la changer, je l'ai reçue il y a deux heures...

Les mensonges, ça m'a toujours aidé. Je déglutis et écoute Odasaku : 

- Tu n'es pas venu, aujourd'hui... 

- Les bus étaient bloqués, j'habite trop loin du lycée, désolé... 

- Ah, ce n'est que ça ? Souffle-t-il, rassuré. Tu es chez toi, là ? 

- Oui, et toi ? 

- A l'internat, comme chaque soir. Je vais te laisser, je dois prendre la douche.

Il raccroche, puis rappelle quelques secondes plus tard. 

- Oui ? 

- Dazai Osamu, c'est toi ? 

- Q-Qui est-ce ? Répondis-je à cette voix totalement inconnue. 

- Ecoute-moi bien. J'ai cru comprendre que tu aimes Oda ? Eh bien cela fait de nous des rivaux. Si tu crois pouvoir te mettre Oda dans la poche, tu peux rêver. Je l'aime aussi, et c'est avec moi qu'il sortira.

Je me tais. Il continue : 

- Tu as intérêt à le laisser seul. À plus.

Et il raccroche. Qui est-ce ? Pourquoi veut-il m'empêcher de l'aimer ? Comment sait-il que je l'aime ? Encore allongé dans mon lit, je craque et pleure en silence. Malgré l'avertissement du garçon, je vins au lycée. Mon premier réflexe fut de chercher Odasaku, et lorsque je me souvins du l'appel de la veille, je décidai de rejoindre Atsushi et Akutagawa, même s'ils roucoulaient et que je risquais de faire tâche. Quand je les trouvai, ils se dévoraient du regard, en se tenant la main. Un peu plus et ils copuleraient sur le banc. Il paraît que Akutagawa domine bien. Atsushi émet un petit gémissement et son Alpha sourit diaboliquement. Ils font des choses par le regard ou je rêve ? 

 - Tu vas nous reluquer longtemps, Dazai ? Me demande Akutagawa. 

 - Désolé. Fais pas trop jouir Atsushi par la pensée. 

Les deux rougissent et je pars le moral dans les chaussettes. En partant, j'entends Atsushi crier : 

"C'est pas moi, c'est lui !". 

Je me rends ensuite a l'infirmerie pour prendre un anti-dépresseur, puis je vais en cours. Que dois-je dire à Odasaku, si je le croise? Je heurte un élève. Je m'excuse et continue, avant qu'il m'arrête, m'attrapant l'épaule. Les larmes me montent aux yeux et ma voix tremble :

 - Dazai... 

- ... Odasaku...

Je dois faire un effort pour ne pas me retourner. Je libère mon épaule. 

- Pardon.

Et sur ces mots, je cours me cacher au CDI.

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A votre avis, qui est le vilain ? Moi je saiiiiis~ 

#Historia

La déchéance franche et honnêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant