La déchéance franche et honnête

Chapitre 11

- Il ne veut pas revenir...

Je soupire et glisse mon arme dans ma poche.

- Alors tu vas devoir m'aider à le retrouver. Sinon je te laisse te vider de ton sang.

- Je ne te savais pas comme ça. Jaloux, possessif et prêt à tout, et pourtant, je te connais depuis qu'on est enfants.

Je me tais. Il baisse la tête et murmure :

- Pour Dazai, hein ? Qu'est-ce qu'il a que je n'ai pas ? Je suis intelligent, je ne suis pas moche, je...

- J'ai mis longtemps à mon apercevoir, mais je l'ai aimé dès le moment où je l'ai vu. J'ai passé du temps avec lui, je l'ai aimé avec ses qualités et ses défauts. Je l'aime et tu ne peux pas le remplacer. Et maintenant que nous sommes ensemble, maintenant que nous pouvons former une famille, tu voudrais m'en empêcher ?

- Je comprends... Je vais faire de mon mieux.

Je souris et le soigne avant de lui passer l'ordinateur de Dazai.

- Par sécurité, j'ai installé un traceur sur la moto de Chuuya. Je peux retrouver sa localisation.

- Montre-moi, dis-je en me collant dans son dos.

Il affiche une carte, où un point rose se déplace.

- Il est encore en route ?

- Oui, il ne devrait pas tarder à arriver là où il veut. Dis, Oda...

Il tourne la tête vers moi, légèrement rouge.

- Tu crois que tu pourrais m'embrasser ? Après, je comprendrais que tu refuses, mais je...

Je pose une main sur sa joue et tourne sa tête pour poser mes lèvres sur les siennes. Il attrape mon col et me tire pour me rendre mon baiser. Lorsque le baiser est rompu, il a un léger sourire sur le visage.

- Je... enfin... ça faisait longtemps que j'en avais envie.

- Tu veux savoir un truc ?

- Oui ?

- J'étais amoureux de toi avant de rencontrer Dazai, donc moi aussi j'en avais envie, dis-je en souriant.

Il rougit fortement. Je lui lance un double de chez moi et me dirige vers la porte.

- Oublie pas de fermer quand tu pars !

Je sors et monte dans ma voiture, avant de la démarrer et de partir. Chuuya s'est arrêté, heureusement pour moi. J'arrive à ses coordonnées, une maison abandonnée. Je défonce la porte, sur mes gardes. J'entends alors un hurlement, puis, des pleurs.

Ceux de Dazai.

Je pousse une porte et vois Chuuya, un marqueur au fer rouge à la main. Dazai est accroché à un lit par des menottes, pleurant. La lettre C est rouge sur sa clavicule.

- Oh, on a de la visite !

- Odasaku !

Il sourit. Je vise Chuuya, et dis :

- Relâche-le immédiatement ou je tire. J'ai tiré sur Ango, je n'ai pas peur d'en faire de même pour toi.

- Abats-moi et tu deviendras un tueur, tu seras pourchassé.

- Ango travaille au gouvernement. Je n'ai aucun remord.

- Si tu le prends comme ça... Tu veux mettre la lettre H ?

Il me tend le fer rouge. J'attrape son poignet en prenant gare à ne pas me brûler et le tire pour l'envoyer dans l'armoire au fond de la chambre. Je me précipite vers Dazai.

- Bouge pas, je t'enlève ça.

- Derrière toi !

Il m'envoie un grand coup de pied dans le dos. Je lâche le pistolet et tombe sur le ventre, sur le drap, laissant Dazai à moitié détaché. Je lui envoie un regard et il essaye de libérer sa seconde main. Chuuya me tire par la veste et me jette au sol. Il me saute dessus, prenant place sur mon bassin pour que je ne me relève pas. Il pose ses mains sur mon cou, commençant à m'étrangler. Puis, un coup de feu. Du sang ainsi que des bouts de chair roses atterrissent sur mon visage. Chuuya a un trou dans la tête. Il me tombe dessus et je peux voir Dazai, les deux mains libres, tenant le pistolet qui fume encore un peu. Il laisse couler quelques larmes et lâche l'arme. Je repousse le cadavre et m'approche de Dazai, avant de le prendre dans mes bras.

- Odasaku... pardon ! Je ne voulais pas !

- Là, calme-toi, tout va bien, murmurai-je en caressant son dos. Tu n'as rien, c'est le principal.

- Odasaku... pourquoi pleures-tu ?

Il me fixe et caresse ma joue. Ses doigts brillent, mes larmes ayant coulé dessus. Je ne réponds pas et cache ma tête dans le creux de son cou. Pourquoi est-ce que tu as dû tuer ? Pourquoi es-tu devenu un tueur par ma faute ?