Chapitre 4 - Bordel, Ango...

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Je regarde Dazai partir en courant. Je l'appelle, sans résultat.

- Oda, tu fais quoi ?

Je soupire et me retourne vers Ango, mon colocataire de chambre.

- Oui, j'arrive, désolé.

Quel est ce sentiment qui me tire la poitrine? Pourquoi ai-je envie autant envie de partir à sa poursuite ?

- On a Sociologie, dépêchons-nous, me dit Ango en remontant ses lunettes.

J'émets un marmonnement et observe la direction vers où il est parti. Le CDI. J'attends que Ango soit plus loin pour partir au CDI, en courant. Je veux savoir ce qui lui arrive, lui qui passait tout son temps en ma compagnie, pourquoi m'évite-t-il ? Est-ce que c'est à cause d'hier ? Il est parti en courant, mais je ne me souviens de rien. J'arrive au CDI, aucune trace de lui. Les escaliers me viennent à l'esprit comme une révélation. J'y cours, et les descends. Cette odeur, c'est la même qu'hier. C'est son odeur. Puis je le vois, au fond du couloir, dos au mur, tentant de se satisfaire. Je m'approche, et me mets à genoux lorsque je suis en face de lui. Il me voit et referme ses jambes, haletant et me suppliant du regard.

- Va-t-en, Odasaku... dit-il, parcouru de frissons.

Je ne l'écoute pas, et, pris d'un élan inconnu, j'écarte ses cuisses et l'embrasse, entraîné d'un désir nouveau. Nous rompons le baiser, faute d'oxygène.

- Pourquoi tu me fuis ?

- T-Ton colocataire m'a menacé... explique-t-il entre deux halètements.

Nous nous observons quelques secondes avant de nous embrasser passionnément, tandis que j'entreprends de le soulager un peu. Je glisse ma main dans son pantalon, caressant la sienne, et fais de grands va-et-viens. Il enlève sa main, qu'il plaque sur sa bouche pour ne pas qu'on l'entende. Il finit par jouir dans ma main en geignant mon prénom. Il me demande alors, tout tremblant, de continuer.

- Je ne peux pas, tu sais que je ne peux pas.

Pourquoi ai-je envie ? Tant envie de lui ?

- S'il te plaît, calme-moi, me supplie-t-il, son corps tout tremblant de désir.

- Je dois t'amener à l'infirmerie...

- Odasaku...

Je le vois se courber sous l'effet de l'excitation, et ce serait mentir si je disais que ça ne m'excitait pas moi-même. Il tourne la tête et fouille dans son sac, juste à côté, et en sort un préservatif. Il l'a depuis quand, au juste ?

- Dépêche-toi...

Après avoir pris le préservatif, je n'ai plus aucun souvenir. Je sais juste que je me suis endormi, avec lui, et réveillé peu avant la sonnerie. J'ai ensuite amené Dazai à l'infirmerie, prétextant un manque de sucre, d'où son pseudo-malaise. Je suis ensuite allé au cours suivant, dormant à moitié. Les profs ont dû mettre ça sur le compte des révisions, car ils n'ont rien dit. A midi, j'étais frais et prêt à tomber sur Ango. Je sors le premier et attends mon colocataire, qui a la manie de toujours sortir en dernier. Dès qu'il sort, je le plaque au mur.

- Oda... ?

- Ne fais pas comme si tu ne savais pas pourquoi je fais ça.

- Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

- Je te connais depuis des années, Ango, de tes manies à tes stratagèmes.

- Huhu, je pensais que tu en savais moins que ça sur moi...

- Tu as menacé Dazai.

- Je n'ai rien dit.

- Ne prends pas ce ton là.

- Je n'ai rien dit qui t'intéresse.

- Ne joue pas à ça avec moi, Ango.

- Mais je ne joue pas. C'est une bataille, entre lui et moi. Et je compte bien gagner.

Le sourire qu'il affichait était démoniaque. Ango avait perdu la raison, tout ça par ma faute.

- Bordel, Ango... 

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AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ANGO JE TE HAIS (beaucoup moins qu'avant tout de même)

Bref, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

#Historia

La déchéance franche et honnêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant