Fairy Tail - Mest Time

15. Mest

Le soleil vient à peine de se coucher que déjà les membres de la guilde en profitent pour faire la fête. J'ai passé ma journée a essayé de convaincre Mirajane de me révéler la position d'Erza et Lya, mais la démone n'a rien lâché. De mauvaise humeur, je m'apprête à me téléporter jusqu'à mon appartement quand je suis stoppé dans mon élan par la voix criarde de Natsu.

-Erza ! Déjà de retour ? Allez viens te battre, je suis en feu ce soir !

Je soupire. Ne dort-il jamais celui-là ? Une seconde. Il a dit Erza ? Mon cœur s'accélère et je me presse jusqu'à l'accueil de la guilde. Il me faut quelques secondes pour comprendre que quelque chose ne va pas. La névrosée des fraisiers porte Lya endormie dans ses bras. J'avance d'un pas mais me stoppe en voyant qu'elle discute avec le maître. Rongeant mon frein, j'attends patiemment le moment où je pourrai aller lui demander des comptes.

- ... Mais comme je vous le disais, elle n'a aucune conscience de sa puissance et a de gros problèmes pour contrôler ses dons. Si les mages de soin présent n'avaient pas réagis assez vite...

Erza s'interrompt en me voyant. D'un signe de tête, elle fait signe à Natsu de venir et de prendre Lya dans ses bras. Je serre les dents mais ne bouge pas, gardant le regard rivé sur le rosé qui s'éloigne vers les chambres. J'attendais leur retour pour enfin éclaircir cette situation, mais de suite, j'ai simplement envie d'aller m'assurer qu'elle n'a rien. Malheureusement, je sais qu'Erza ne me lâchera pas tant qu'elle ne m'aura pas dit ce qu'elle a en tête. Agacé, je vais à sa rencontre, priant pour que cela se termine le plus vite possible. Je prends mon mal en patience, me répétant qu'au moins, je pourrai en savoir plus sur la situation

-Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demandé-je, souhaitant aller droit au but.

-Tu es un imbécile, Mest, tu en as conscience ?

-Oui, oui, soupiré-je, je suis un imbécile, abruti et sans aucun tact. Je sais, on me l'a assez répété. Bon tu vas m'expliquer pourquoi je te confie Lya en bonne santé et qu'elle revient inconsciente ?

-Hum, et toi, tu comptais nous la présenter quand ?

-Comment veux-tu que je vous présente quelqu'un dont je ne me rappelais même pas l'existence ? m'énervé-je.

-Bien, donc comment peux-tu m'avoir confié quelqu'un dont tu ne te rappelais même pas l'existence ? enchaîne la jeune femme me coupant le sifflet, bon maintenant que tu as finis de faire le coq, tu vas t'asseoir tranquillement et on va discuter.

-Erza...

-Assis !

Je me laisse tomber sur un chaise tandis que la cosplayeuse fait signe à Mirajane. Je souffle bruyamment afin de l'inciter à accélérer la cadence, mais Erza n'a pas l'air pressée du tout. A la voir ainsi, elle donnerait même l'impression de s'amuser de la situation. Personnellement, je ne vois pas du tout ce qu'il y a de drôle là-dedans. Un silence s'installe entre nous et les minutes s'égrennent. Mirajane dépose une part de fraisier devant la jeune femme et je roule des yeux. L'espace d'un instant, je m'imagine attraper cette jolie part de gâteau et l'étaler vigoureusement sur le visage de miss Scarlett. Bien évidemment, tenant bien trop à ma vie, cette scène ne quittera jamais mon imaginaire.

-Avant que tu ne te comportes comme un vieux mari jaloux et aigri, je te préviens d'avance, tu me laisses parler sans m'interrompre et tu restes calme. De plus, quand tu iras la voir juste après, tu n'as pas intérêt à lui faire le moindre reproche. Sache que j'ai des lames à tester, et je n'hésiterai pas à m'en servir.

J'acquiesce, comprenant qu'il est inutile de négocier. Et puis, mon objectif est de savoir ce qu'il s'est passé, pas de charger Erza de reproches. Du moins, pas tant que je ne saurais pas tout ce qu'il y a à savoir et que je ne me serais pas assuré que Lya va bien. De plus, avec tout ce que j'ai appris quelques heures avant, je ne suis émotionnellement pas en état de jouer aux devinettes.

Une fois le récit d'Erza terminé, je me lève sans un mot. De toute manière, il vaut mieux que je garde la bouche close, sinon je sens que c'est moi qui vais commencer une bagarre. Et je ne suis pas de taille contre Erza, j'en ai bien conscience. Il me faut un remontant. Je me dirige lentement vers le bar.

-Mira, un whi...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle dépose devant moi un verre de diabolo menthe. Je la fusille du regard, tout en ayant conscience de ne pouvoir rien dire. Après tout, c'est moi qui lui ai dit que je préférais la menthe à la grenadine. Bon, je lui ai également dis que je préférais le whisky. Mais, comme toujours avec Mirajane, elle n'écoute que ce qu'elle veut bien entendre. Je bois mon verre le plus lentement possible afin de laisser retomber la pression.

Je savais que cette mission n'était pas une bonne idée. De plus, je n'ai toujours pas eu l'occasion d'éclaircir les choses alors qu'elle est venue jusqu'ici dans ce but. Bon, j'ai une part de responsabilité là-dedans, je le sais. Si j'avais réagi autrement, on n'en serait certainement pas là. Mais qu'aurais-je dus faire?

Secouant la tête, je termine mon verre en quelques gorgées et me dirige vers les dortoirs de la guilde. Personne n'essaye de m'arrêter et je leur en suis reconnaissant. Le cœur battant, j'entre-ouvre toutes les portes possibles jusqu'à trouver la bonne. J'aurai peut-être dus demander où Lya avait été installée, mais cela leur aurait donné une autre raison de fouiner dans mes affaires.

Lya est allongée, la couverture remontée jusqu'au menton. Je ferme la porte derrière moi et m'installe sur une chaise à côté d'elle. Une bassine remplie d'eau fraîche se trouve sur la table de chevet. Je récupère le linge humide et entreprend de rafraîchir le visage fiévreux de la jeune femme. Une fois fais, je pose ma main sur son front. Ce simple contact me procure une décharge remontant jusque dans mon épaule. Doucement, je caresse sa peau, faisant glisser ma main jusque sur sa joue pour y récupérer une mèche de cheveux collé.

Mon cœur tambourine à un rythme affolant et ma peau réclame le contact de la sienne. Est-ce vraiment mes sentiments que je ressens, ou bien les siens? Je n'arrive plus à penser normalement. Sa chevelure noire et douce, sa bouche rose, son teint pâle, ses yeux mordorés qui me scrutent. Je retire vivement ma main, les joues en feu.

-Je...Désolé, je...

Je ne vois pas comment trouver une excuse valable à mon comportement. Je ne crois pas qu'il y ait dans la guilde une personne plus louche que moi en ce moment. Mais alors que je m'attends à ce qu'elle me crie dessus ou me gifle, Lya attrape mon bras et me tire à elle. Perdant l'équilibre, je me retrouve à moitié assis à côté d'elle, me retenant d'un bras au mur pour ne pas l'écraser.

-Reste...reste avec moi...juste un peu...s'il te plaît.

Sa voix basse me semble si fragile que je n'ai pas le cœur de lui refuser. Acquiesçant, je me positionne de façon plus confortable. Une jambe hors du lit, l'autre étendu à côté d'elle, le dos collé contre l'oreiller et la tête reposant contre le mur. Lya pose sa tête contre mon torse et je me tend. Retenant ma respiration, je n'ose plus bouger. Mon cœur tambourine tellement fort que je me demande comment je peux être le seul à l'entendre.

Avec hésitation, je pose ma main sur la hanche de la jeune femme et cale le coussin de façon à ne pas me tordre le dos. Un regard vers elle m'informe qu'elle s'est déjà rendormie. Un sourire se dessine sur mes lèvres malgré moi tandis que je l'observe. Sa poitrine se soulève de façon régulière et son visage semble si serein. Après tout, si cela lui permet de récupérer, je peux bien rester comme ça un moment.

Je ferme les yeux quelques minutes, essayant de décrypter cet étrange sentiment de plénitude qui me submerge. Je suis persuadé que ce n'est pas Lya qui me partage ses ressentis, la jeune femme dormant à poing fermés, cela m'étonnerait qu'elle puisse ressentir quoi que se soit. Alors, cela signifie que ce sentiment m'appartient, et cela ne fait que renforcer cette certitude que Lya et moi partagions quelque chose de fort. Quand elle sera réveillée, nous aurons une grande discussion. Juste elle et moi. Sans personne pour venir nous parasiter. Mais quel en sera la finalité? Je ne saurai le dire moi-même.