Fairy Tail - Mest Time

2. Lya

-N'essaye pas de le revoir Lya. Il...

Je lance un regard noir à Klauss qui baisse les yeux. Il ne va pas recommencer. Les larmes me montent aux yeux tandis que la colère me ronge le coeur. Je sais déjà ce qu'il pense. Je ne veux pas l'entendre.

-Lya, je sais que tu l'aimes mais...Il nous a trahit. Il a rejoint Fairy Tail, définitivement. Il...

-Mais bon sang Klauss! Explosé-je, Fairy Tail n'est pas une guilde noire ! Je sais que je ne sais pas tout, mais tout de même ! De là à parler de trahison. Tu t'entends...tu...

Ma voix se brise sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas juste. Dranbalt ne peut pas m'avoir abandonné. Il doit y avoir une autre explication. C'est obligé. Sinon je...Des larmes coulent le long de mes joues sans que je ne puisse les retenir. Klauss s'approche de moi et pose une main sur mon épaule.

-Lya, reprend-il doucement, le conseil a été anéanti. Tu..Tu as vu les corps...Et tu en conviens, Dranbalt est, comme par hasard, le seul à y avoir réchapper. Je sais que tu l'aimes mais...Lya, la moitié de cette guilde a disparu pendant sept ans, qui sait ce qu'ils ont fait durant tout ce temps. Les gens changent et...Et nous avons été assez stupide pour croire que Dranbalt serait assez fort pour ne pas se laisser embobiner. J'en prends l'entière responsabilité, mais s'il te plaît, oublie le...Pour ton bien.

Ma main agit sans que je ne puisse me contrôler. L'écho du coup résonne plusieurs secondes après l'impact. Voir la joue rouge de Klauss, à défaut d'atténuer ma peine, soulage quelque peu ma colère. Le conseiller du conseil magique me toise d'un air mauvais.

-Si c'est comme ça, débrouille-toi toute seule. Va donc le rejoindre ! Mais si il te rejette, ne viens pas pleurer. D'ailleurs, ne remets jamais les pieds ici, qu'importe ce qu'il se passera. Si je te vois, je te ferai arrêté pour trahison.

-Pour trahison, Klauss ? Rien que ça ? Tu n'as pas l'impression de dramatiser un peu ?

-Non Lya. Tu viens d'attaquer un membre du conseil. Cela revient à de la trahison. Je laisse passer pour cette fois car nous étions amis depuis l'enfance, mais une fois passé ses portes, tes privilèges disparaîtront.

Nous ne nous quittons pas des yeux durant quelques minutes, chacun essayant de faire plier l'autre comme on le faisait dans nos jeux d'enfants. Mais nous n'avons plus cinq ans, et ce n'est définitivement plus un jeu. Comment Klauss a-t-il pu changer autant ? Ses yeux noisettes, avant si joyeux, ne sont désormais plus que deux billes froides. Sa chevelure blonde lui descend jusqu'aux épaules, affinant son visage déjà squelettique, lui donnant un air dur que je ne lui connaissais pas. Les gens changent. Je ne peux qu'être d'accord avec lui sur ce point. Et tandis qu'il me tourne le dos, je réalise à quel point nos chemins se sont éloignés.

Une vive douleur me brûle la poitrine et ma vue se brouille. Je cligne plusieurs fois des paupières, autorisant ma peine à s'évacuer durant quelques minutes. Mais à peine les premières larmes roulent-elles sur mes joues que je les balaye d'un geste rageur. Je dois partir. Je n'ai plus une minute à perdre. Faisant volte face, je me dirige à pas rapide vers mes appartements. Je ne pourrai pas tout prendre. Il va falloir que je me sépare de beaucoup de choses. De mes souvenirs avec Dranbalt...Cette idée me fait d'autant plus souffrir mais...Mais si cela me permet de le revoir alors nous en construiront de nouveaux.

Une fois mes affaires prêtes, je les traîne difficilement jusqu'à l'entrée. Un garde charitable m'aide à les transporter jusqu'à la carriole que j'ai fais appelé. Le chemin jusqu'à la gare me semble long et terriblement douloureux. Chaque kilomètre parcourut me fait l'effet d'une gifle. Je viens d'être bannie du seul endroit que j'ai toujours considéré comme ma maison. Toujours ? Non. Instinctivement, ma main effleure la partie gauche de mon cou. Là où la marque était. Là où, même une fois disparue, elle ne fait que me rappeler ce sinistre passé.