Chapitre 28

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Le lendemain, je me levais avec une horrible impression qu'un éléphant était assis sur ma tête. J'avais dormi entre Prudence et Caroline, qui m'avait gentiment gardé une place libre des... substances immondes rejetées par quelques buveurs au cours de la soirée.

Dans le lit, je me remettais sur le dos, et observais doucement le plafond. Je me rappelais à peine de ma soirée. Seuls quelques flash me parvenaient; par contre, je n'avais pas perdu une miette de ma discussion avec Ernesto - j'avais déjà du dé saouler un peu. Tout ce que je lui avais dit était vrai- mais je regrettais un peu le fait qu'il sache que je l'aimais aussi fortement. Parce qu'à partir du moment où il savait ça, il savait très bien que je ne pouvais pas partir.

En revanche, j'étais très surprise qu'il s'ouvre enfin à moi totalement sur ce qu'il ressentait pour moi. Lucas m'avait déjà énoncé tout ce qu'il lui racontait, mais Ernesto n'avait jamais eu le courage de me dire tout ça à moi. Et en un sens, je pense que ces paroles valaient milles excuses.

***

"-Alors, t'as parlé avec Ernesto, hier soir ? " Me demandait Prudence alors que nous marchions dans la direction de nos demeures respectives.

"- Oui. Mais j'étais un peu...

-Bourrée ?

- Quoi ?

- Apparemment c'est ce qu'on dit des gens qui ont trop bu.

- Ah. Euhm, oui, voilà. Enfin bref, on est allés dehors et il m'a dit des trucs trop mignons, comme le fait qu'il m'aimait vraiment fort, et que même l'opinion de mes parents ne pourraient pas nous séparer...

- Et tu penses que c'est vrai ?

- Oui. Je lui fais confiance. Même si il m'a menti au sujet d'Alex, je sais qu'il ne me ferait jamais de mal. Il m'aime autant si ce n'est plus que moi je l'aime. Alors oui, je pense que ce qu'il dit c'est sincère. Parce que au final il a tout fait pour que ... Oh putain.

- Pour que quoi ?

- Pour que j'aille bien.

- Et en quoi ça mérite un gros mot ? " Je souriais.

"- Rien, pardon Prud je dois y aller !

- Hein, où ? "

Mes jambes se mirent à avancer toutes seules. Mes pas, les uns après les autres, me rapprochaient de plus en plus d'Ernesto. Il fallait que je le retrouve, que je lui dise que je l'aimais et que je pensais les mêmes choses que lui. Il fallait que je lui dise que je le pardonnais parce qu'il était plus important pour moi que toutes ces histoires de gangs.

Je fonçais chez lui, bille en tête.

Ma course m'entrainait à travers les quartiers du nord, le début de ceux du Sud. Je courais à travers les petites ruelles, à travers les pavés qui jonchaient le sol.

Et puis, j'y arrivais. Je me tenais devant la porte de son appartement.

J'avalais un grand bol d'air frais, et frappais trois coup distincts du dos de mon majeur sur la porte.

Rien. Pas de réponse.

Je frappais une deuxième fois.

Toujours rien.

Bon. Et puis, je scannais ma tenue. Je ne pouvais pas tout simplement apparaitre devant lui comme ça.

Je reprenais doucement le chemin de la maison. Mon pas était relativement rapide, j'avais peur de ne pas arriver à temps pour le retrouver.

En arrivant devant chez moi, je sortais mon téléphone de ma poche, pour lui envoyer un message. Et puis, la porte d'entrée se trouva poussée par quelqu'un à l'intérieur. Rose se tenait là, le regard plein de questions.

ManoushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant